D’être la petite nièce de Paul VALERY ? Fauteuil 38 en 1925, de l’Académie Française. De porter le même nom que Claude ? Claude SALLIER Fauteuil 16 en 1729, de l’Académie Française. De François ? François SALLIER Maire de Aix en Provence. Que mon nom soit la combinaison orthographique d’ISRAEL, auquel il a été préférable en ces temps d’inquisition espagnole de coller « une » aile, avant que de lui coller plus tard une « étoile », pour qu’il s’envole hors de portée de …avant qu’il ne s’envole en fumée ? Madeleine SALLIER avait dit en me voyant cette toute dernière fois : « Tu es royale »

Madeleine SALLIER avait dit en me voyant cette toute dernière fois : « Tu es royale »

Elle a été retrouvée gisante depuis plus de 10 jours, dans un état avancé de décomposition, par les sapeurs pompiers de la ville de Nîmes, cet été 2003

Elle avait fait l’acquisition d’une camionnette pour sa petite association

Elle sillonnait les routes secondaires à la rencontre des prostituées, pour les informer sur le SIDA et les soutenir dans leur vie quotidienne

Elle avait 78 ans

Je me suis appliquée à apprendre à lire, à écrire, à dire, à faire et à rire

Oh oui ! Appliquée

Mon père était un expert international, « a staff member of the World Bank », basé à Washington DC

Il bénéficiait d’un statut diplomatique et d’un laisser passer de l’ONU

Nous changions d’adresse tous les deux ans

L’Afrique, l’Amérique du Sud, les USA, l’Océan Indien……

Nous changions d’adresses, de terres, de langues, de couleurs, d’odeurs, de légendes, de croyances.

Nous partions pour ne plus jamais revenir

J’ai vécu d’attachements et d’arrachements

Je me suis ancrée à la seule chose immuable de ma vie : Le Verbe

Et j’ai fais du verbe mon pays, mes couleurs, ma religion, ma passion, mon éternel

Et j’ai appris qu’il y avait les gens du Verbe et les gens de Parole

Et j’ai appris que beau parler ne voulait pas dire bien parler

Alors, j’ai compris que dans l-ire, écr-ire, d-ire, fa-ire et r-ire…..Il y avait la colère

Il y avait l’ire !

Et que je m’étais remplie de cette ire

Et que cette ire était un extraordinaire concentré d’énergie pour avancer, pour progresser, pour dépasser

Que dans cette ire était ma force de création et d’amour

Et je me suis tournée vers l’être humain, et je l’ai regardé

Parce que les poètes disaient et chantaient le regard des humains dans lequel se moirent leurs âmes

Oh oui, j’ai regardé l’être humain

Et j’ai cru son regard

Et je me suis plongée dans son regard

Je voulais voir son âme

Et un jour

Oh ! Un jour très récent, j’ai découvert que les poètes s’étaient trompés

Mon Dieu, comment n’avaient-ils pas vu ?

L’âme de l’être humain est dans ……..sa main

Regarde les mains de l’homme et tu sauras qui il est

Prends la main de l’homme et tu sauras son chemin

Serre la main de l’homme et tu sauras sa force

Dans l’humain, il n’y a que la main

Et tendre la main, c’est tendre l’oreille, c’est aller vers l’autre

C’est créer le lien

Et avoir le cœur sur la main, c’est donner à l’autre

Oui, l’âme est dans la main

Et dans cette main, je suis les lignes de sa vie

Et aujourd’hui c’est main-tenant….en tenant la main

Et le jour prochain, c’est de-main…à deux mains

J’ai serré beaucoup de mains d’hommes, mais je ne regardais que leurs regards

Les poètes avaient dit que l’âme était dans les regards

Je dévorais les regards des hommes qui prenaient ma main, en quête de vérités

Et quand je tendais ma main, ils ne pensaient qu’à prendre leur pied

Combien qui prennent la main qui se tend…Pour prendre leur pied ?

Et quand on croit saluer, en fait, on subit une attaque à main armée

Oui, celui qui ne cherche qu’à prendre son pied, fait de sa main une arme

Et je ne comprenais pas tous ces revers

Le revers étant l’effet secondaire de mes rêves

Je ne comprenais pas ces jeux de mains, jeux de vilains, pour forcer ma main, et en main de maître, me faire croire que l’on allait me prendre en main, alors que ce n’était que pour me mettre la main dessus

Je n’ai rencontré que des hommes de main, des exécuteurs n’obéissant qu’à leur seul pied, pour user à leur seul profit de mon sens du Verbe et de la Parole

J’ai cru les employeurs beaux parleurs qui assuraient l’emploi

J’ai cru les amoureux beaux parleurs qui assuraient l’amour

J’ai cru les banquiers, les assureurs, les logeurs, les administrateurs

Les financiers, les fiscalistes, les voyagistes, les buralistes

Les cartomanciennes, les voisines, les boulangères….

J’ai cru…J’ai cru les fonctionnaires, les marchands, les économistes

J’ai cru les politiciens, les médias, les images, les mots

J’ai cru les regards

J’ai cru aux lendemains…même lents

Je ne suis personne

Je suis comme tout le monde

Je suis une personne

Au milieu de tout ce monde

Et il n’y a que des troisièmes personnes

Cette troisième personne indéfinie

Et dans ce monde, il n’y a plus que l’indéfini de la troisième personne

Nous avons créé un monde d’indéfinis

J’ai trois enfants

J’ai appris à lire, écrire, dire, faire et rire à mes enfants

Je m’y suis appliquée

Ma fille a obtenu son Bac avec mention Bien

Et mes deux garçons ont un an d’avance

Trois enfants, c’est bien

Ça consomme beaucoup

On paye beaucoup de TVA à l’état

On est d’excellents consommateurs…..Donc, d’excellents citoyens

Même que depuis que les grandes enseignes marchandes font de l’enseignement politique, je sens ma pleine responsabilité dans la dégradation de la planète

Je mange donc je détruis…Donc, je dois payer.

Et quand on paye, c’est sûr, on agit efficacement pour l’état, pour la planète.

Pour obtenir ce résultat à peine pensable, j’ai laissé ma place dans l’entreprise, à un homme, une femme possédant le même niveau de diplôme que moi (maîtrise en Marketing Stratégique -Communication)

Pendant que j’apprenais à mes enfants à penser pour bien dépenser, et maintenant, pour mieux dépenser, cet homme, cette femme a affirmé ses techniques et son expérience dans l’entreprise

Pendant que je consommais pour le plus grand bénéfice de l’état, je me suis consumée dans l’éloignement professionnel

Mais mon savoir personnel s’est formidablement approfondit

J’ai cultivé précieusement le savoir….Je suis devenue une spécialiste du savoir

Je me suis plongée dans la philosophie, dans la psychologie (pour atteindre un niveau de Licence) dans la mythologie, dans la littérature et la poésie, dans l’étude des langues, dans les sciences humaines et sociales, dans les mathématiques….et dans la préparation des gâteaux au chocolat

J’ai appris à compter aussi

A compter sur moi

N’est il pas vrai que tout l’univers est contenu dans l’unité ?

Alors, j’ai appris à compter jusqu’à UN

Et puis un jour, j’ai divorcé

Un beau parleur, un paraboleur, un employeur, m’a offert un poste de responsable de la Communication dans son entreprise

Une compagnie aérienne d’aviation d’affaires

Je me suis dit, que j’allais m’envoler

Vous pensez, avec mes deux ailes, j’étais prête

J’ai continué à apprendre à mes trois petits tout pendant que je travaillais

J’ai continué à apprendre le savoir

Et puis, un jour, j’ai du prendre la fuite

L’employeur voulait prendre son pied, pensant me tenir dans sa main

Il me déclarait qu’il augmenterait le salaire du personnel à la seule condition que je m’allonge

Au fait s’allonger, c’est bien passer à table n’est ce pas ?

Dans le jargon policier

C’est bien passer aux aveux ?

Parler ?

Normal alors, cet employeur était un ancien policier qui parlait mal

Ce n’était que de la déformation professionnelle, alors que j’avais pris ça pour de l’abus de pouvoir !!

Aujourd’hui, pour avoir serré toutes ces mains, pour n’avoir plongé mon regard que dans les regards, je vis avec un RMI, dans un HLM de Vendée

Et je le dois à Bruno Retailleau Sénateur Maire de Mortagne sur Sèvres, que je remercie de tout mon cœur. Un homme, le coeur sur la main.

Je fais partie des victimes du génocide économique et social….C’est la guerre n’est ce pas ?

Nous sommes bien en guerre ?!

Combien de millions de morts économiques et sociales ?

Je me suis appliquée en toute chose

J’ai fondé une famille et j’ai beaucoup étudié

Mon savoir est grand, mes observations subtiles

Et mes acquis remarquables

J’ai une question cependant

Quel est mon crime ?

Quel est ce crime impardonnable dont je suis accusée, pour faire de moi une exilée dans mon propre pays ?

De quoi m’accuse t’on, pour m’avoir condamnée à mort ?

La France et les entreprises ont donc les moyens de se priver d’hommes et de femmes diplômés, cultivés, courageux, créatifs et audacieux ?

La France est donc si puissante, si capable, si énergique, qu’elle puisse jeter dans les latrines des hommes et des femmes compétents, qualifiés, talentueux ?

Paul VALERY ne porte plus son regard que vers la mer

Que vers les scintillements de la mer

La terre, sa terre, ma terre, a le goût amer d’une épidémie de trahisons

Cette maladie fait bien plus de ravage, que le sida ou l’aviaire ou la peste

Paul Valery s’était intéressé aux mécanismes de l’intellect

Il aurait du s’intéresser aux mécanismes du pouvoir

Qu’avez-vous fait hommes et femmes de l’industrie, de l’entreprise, de la politique, des médias ?

Qu’avez-vous fait de la France ?

Quel coup de pied magistral, alors que l’on croyait que vous alliez la prendre en main !!

Quels êtres humains êtes vous ?

Ou n’êtes vous plus

N’est il pas temps de tendre la main ?

Et d’offrir un vrai salut à ceux qui vous ont cru ?

Ou, il n’y a plus en France que des manchots….qui rêvent à la marche malhabile de l’empereur ?

Je ne suis en demande que d’une seule chose

Travailler pour ouvrir des portes à mes petits

Je suis en demande d’un emploi dans la communication, dans le Marketing Stratégique, dans l’écriture et dans la parole

Alors, offrez moi, vous qui êtes aux commandes de ces armes que l’on nomme l’économie, la politique et l’information, ce poste là

Je ne m’allongerais pas pour vivre debout !!

Mais faites sans tarder…..Mes mains ont déjà 5000 ans

La couleur du désespoir n’est pas le noir. Les poètes se sont encore trompés. La couleur du désespoir est celle du silence et de l’acceptation


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Jean regardait ces mains, ces mains subtiles et savantes comme une intelligence, ces mains adroites et bonnes, et les aurait baisées comme des objets sacrés.

Proust, Jean Santeuil,