Que pense les Etrangers de la Réforme des institutions en France ?

 

J’ai sélectionné deux médias, de l’Europe des 27 pour vous faire part de leurs réflexions sur la politique constitutionnelle française : originale ou laborieuse leur analyse ne nous laisse pas indifférents, mais un peu sur notre faim tout de même !

Polityka – Pologne

D'après la réforme constitutionnelle, le président français a le droit de prononcer une sorte de "discours sur l'état de la nation" devant un Congrès réunissant les deux chambres du Parlement. Le magazine d'information libéral Polityka estime que d'après la réforme constitutionnelle, le président français a le droit de faire une « sorte » de discours sur l'état de la nation" devant un Congrès et que cela lui confère de tels pouvoirs que la fonction de Premier ministre pourrait devenir inutile " Puis considérant la prise de parole du président devant le Congrès comme une grande innovation, ce média polonais considère que ça lui permet d'élever son rang et lui confère un privilège royal, puisqu'il expose son point de vue avant … de quitter la salle. Le quotidien note aussi que le débat a lieu pendant son absence et remarque à nouveau que dans un tel système, il apparait rapidement que le Premier ministre devient inutile si le président veut lui-même diriger le travail du gouvernement.

Note : On vous l’avait bien dit Monsieur Fillon, et les polonais vous le rappelle à leur façon !

Enfin Polytika Pologne constate que ces changements mènent à l'instauration d'un nouveau système politique en France (on s’en serait douté) et que lorsque cette modification constitutionnelle aura été effectuée, la balance penchera clairement en faveur du pouvoir du président.

Enfin ce quotidien, décidemment très prospectif nous apprend que la transition progressive vers une VIe République dotée d'un simple système présidentiel, sans Premier ministre, est assurément en marche. Et que ce n’est pas pour rien que le Président Français cite les Etats-Unis comme modèle."

Berliner Zeitung – Allemagne

Pour le quotidien Berliner Zeitung, la reforme des institutions françaises accorde plus de pouvoir dans les mains du peuple. "La France … se risque à plus de démocratie parlementaire.

Le quotidien estime que « cette entreprise hasardeuse » n'apparaît qu'au deuxième coup d'œil.

Note : certainement au premier coup d’œil un effet de surprise qui aveugle le journaliste allemand moins clairvoyant que le polonais qui lui a toute suite vue, à sa façon, de quoi il s’agissait !

Au premier abord, ( ndlr : sans doute le premier coup d’œil), le quotidien allemand nous explique que les attaques portées par les députés et les sénateurs sur la façon d'agir de Nicolas Sarkozy n'ont même pas semblé audacieuses. Certes, les députés réunis au château de Versailles ont repris près de la moitié des articles de la Constitution. … « Mais si l'on se penche sur les innovations disputées, on n'observe rien de spectaculaire. … Les dispositions sont celles que l'on retrouve dans les constitutions d'autres Etats européens. Elles ne constituent une réforme audacieuse que si l'on prend en compte le contexte de l'histoire française. … »

Puis et je suppose qu’il s’agit de son deuxième coup d’œil, le quotidien allemand se risque à présenter une supposition en affirmant : La Constitution du pays que l'on doit à Charles de Gaulle était jusque là empreinte d'une profonde méfiance à l'encontre du peuple et de ses représentants. De l'avis de certains néogaullistes, … Sarkozy a encouragé un retour à une époque ancienne et instable, puis il commente un article paru dans Le Monde France en notant que « …..Quatre députés socialistes critiquent dans Le Monde le rejet de la réforme constitutionnelle par leur parti : "L'adoption de la réforme constitutionnelle conduit à s'interroger sur la pertinence de la stratégie du Parti socialiste. Au final, il n'aura été ni en capacité de faire échec à cette réforme ni en situation de l'infléchir. … En réalité, cette réforme s'est attelée à revaloriser les pouvoirs du Parlement et à donner des droits nouveaux aux citoyens. … Il n'en reste pas moins que le PS doit s'interroger sur sa stratégie de parti d'opposition. Sa disqualification résulte de son incapacité à s'abstraire d'une forme d'anti-sarkozysme pavlovien (ndlr : la réaction de Pavlov est très à la mode en ce moment) qui le conduit à s'opposer systématiquement à tout projet émanant du président de la République. »

 

Enfin le quotidien allemand nous livre le fond de sa pensée EN CONCLUANT « Cette ligne de conduite est dangereuse … Elle nous éloigne des Français qui n'écoutent plus un parti réfugié dans une opposition caricaturale. »

 

En conclusion en deux coups d’œil le journaliste du quotidien allemand ne nous apprend rien que nous ne savions déjà, si non la stupidité de sa conclusion.