Instables, mal dans leur peau, narcissiques, égoïstes, immatures,… voilà, comment on caractérise de nos jours nos adolescents !  Ces idées reçues ne correspondent pas vraiement à la réalité globale, on peut effectivement retrouver ces  spécificités chez certains adolescents en souffrance, mais pas chez la majorité.  Les jeunes ne sont pas opposants dans un environnement familial et social qui ne produit pas la nécessité de l’opposition. Autrement dit, les adolescents n’ont pas besoin de s’opposer pour s’affirmer, ils ont seulement besoin de le faire parce qu’ils découvrent en eux des capacités de réflexion insoupçonnées.  Ils expriment ce qu’ils ressentent, soutiennent qu’ils ne sont plus forcément d’accord avec ce que pensent les adultes ou les parents.  Les adolescents ne sont pas mal dans leur peau à cause des hormones comme on l’entend en permanence. Et s’ils le sont parfois, c’est pour d’autres raisons. Dans le contexte familial, scolaire et social de notre société actuelle, les adolescents seront à un moment ou un autre dans un état de souffrance.   

 

 

L’adolescence est la seule période de l’existence où, non seulement, on vous dit que la crise existe mais qu’elle est nécessaire !

  Une crise sociale, une crise économique, une crise politique, ce n’est pas naturel et ce n’est pas inéluctable. La prétendue crise d’adolescence est juste un désaccord non assumé par les parents qui n’admettent pas la divergence de vue de leur enfant, tout cela ne mérite pas le label de crise ou d’âge délicat, ou encore de période sensible.  L’adolescence est une invention moderne qui apparaît avec la naissance de l’enseignement secondaire, collège et lycée. C’est une période intermédiaire entre l’enfance et la jeunesse, puis l’âge adulte. Elle est le privilège des sociétés qui peuvent se permettre de ne pas renvoyer leurs enfants travailler.  Parent d’enfant et parent d’adolescent, ce n’est pas le même métier. Au passage à l’adolescence, le traitement doit être différent, l’accent doit être de plus en plus mis sur le dialogue, l’échange et l’argumentation des points de vue. Cela permet à l’adolescent de se sentir plus grand et plus responsable.