La Libye a reçu cette semaine deux invités de marque : Nicolas Sarkozy et David Cameron,  qui y sont allés  réitérer leur soutien indéfectible aux insurgés libyens et à l’ensemble des populations libyennes.

 Premiers à reconnaître le conseil national libyen de transition, le président français et le premier ministre britannique sont encore les premiers à fouler le sol de la Libye post – Kadhafi. Toute chose qui nous invite à confirmer tout le soutien que l’occident a accordé et continu d’accorder au Conseil National de Transition (CNT).

Dans leurs différents discours, Sarkozy et Cameron ont salué la bravoure du peuple libyen, tout en les rassurant de leur soutien, sous des salves d’applaudissements. Et comme pour convaincre les sceptiques de la réelle chute de Kadhafi, les hôtes de Moustapha Abdeljalil ne se sont pas contenté de visiter seulement Bengazi, le fief du CNT ; ils sont allés jusqu’à Tripoli, la ville qui a longtemps été présenté durant cette révolution comme bastion inviolable, et totalement acquise au « roi des rois d’Afrique ». L’on sait que la classe politique française avait très vigoureusement critiqué l’attitude des autorités françaises vis-à-vis des révolutions tunisiennes et égyptienne ; c’est alors dans une logique de rattrapage que Sarkozy a embrassé l’insurrection libyenne. Cependant, avec un peu de recul, on se rend à l’évidence que la détermination avec laquelle Sarkozy et le monde occidental en général ont saisi ce conflit libyen,  n’est pas la même que celle adoptée à l’égard  de la Syrie et du Yémen ; pourtant,  ces trois situations sont quasiment identiques. En mai dernier, les Etats-Unis et certains pays se sont juste contenté de geler les avoirs de  Bachar al-Assad et certains de ses proches ; une résolution qui n’a eu aucun effet considérable sur le tout puissant syrien. Au Yémen, les insurgés sont allés jusqu’à blesser Ali Abdallah Saleh ; mais par manque de soutien de la communauté internationale, celui-ci continu de régner pleinement, depuis son lit d’hôpital !

Devant cette situation de « deux poids, deux mesures », les communautés africaine et arabe se doivent d’être très vigilantes. Car il est fort possible que certains pays développés en panne d’autorité profitent de ces révolutions pour réinstaurer le colonialisme. Sinon, comment comprendre qu’un Nicolas Sarkozy, fut-il président du monde puisse prendre sur lui d’aller distribuer dans les ménages libyens, des armes pour que ceux-ci s’entretuent avec, alors qu’une Somalie à quelques kilomètres de là souffre d’une famine historique ? L’on a brandit à ce moment la raison selon laquelle c’était pour sauver les populations civiles ; comment peut-on protéger une personne en le armant ? Paradoxe purement sarkozique ! Si oui pourquoi n’a-t-on pas fait de même en Syrie ou au Yémen. Selon un rapport de l’ONU, la répression a déjà causé la mort de près de 3000 civiles en Syrie ; un chiffre qui est loin de celui qu’on avait en Libye au moment où Sarkozy larguaient les armes sur les toits des pauvres libyens. Heureusement que certains africains comprennent déjà le jeu malin de Sarkozy.

Egalement,  les populations africaines et arabes devraient dès à présent se faire à l’idée que l’occident n’est préoccupé que par ses intérêts. Ceci dit, il faut prendre avec beaucoup de méfiance ces pseudo-leçons de démocratie et de droits de l’homme que tente de nous donner le monde occidental. Vraiment disons-le sans crainte, c’est l’odeur du pétrole qui attire les « blancs » en Libye !