Savez-vous que c’est triste pour son entourage de mal vieillir ?
Je parle en connaissance de cause. Ma belle mère est seule, veuve depuis plus de 10 ans.
Au moment du décès de mon beau père elle avait décidé de se laisser mourir pourtant elle était encore jeune, elle avait 71 ans.
Pourtant, malgré nos attentions, elle s’est laissée allée, elle s’est cassée le col du fémur en tombant de son lit, puis un poignet, puis une cheville : résultat : ostéoporose. On s’en doutait un peu car quelques années plus tôt elle avait refusée de se faire traiter.
Le chirurgien qui lui a mis une prothèse à la hanche lui a bien recommandé de faire de la marche à pieds, de sortir tous les jours quelque soit le temps pour ne pas rester trop longtemps tranquille ; j’étais avec elle, je l’ai accompagnée. Au retour, elle a commencé à me dire qu’elle ne ferait pas ce qu’il lui recommandait.
Bref, le temps a passé, lorsque nous allions la voir, elle ne nous faisait plus à manger "tu es jeune, fais nous à manger, tu achètes ça et ça …" puis, comme je travaillais loin de chez moi, j’avais pris l’habitude d’aller manger mon casse croute chez elle le midi, et je l’ai vu ne plus se faire à manger, soit disant parce qu’elle n’avait pas faim. Il y avait toujours des excuses pour ne pas bouger du fauteuil.
"donne moi ça, je ne peux pas l’attraper", prends ça et apporte le moi"… moi trop gentille je le faisais pourtant je savais que ce n’était pas lui rendre service.
Et le temps a passé, les remarques désobligeantes à mon égard ont fini par me décider à ne plus aller le midi chez elle. C’était ma coupe de cheveux, ma façon de m’habiller… il y avait toujours quelque chose qui ne lui plaisait pas chez moi.
J’ai donc trouvé une autre solution, je mange dans ma voiture et je suis tranquille !
Son fils, mon mari lui téléphone tous les dimanches soirs, et tous les dimanches c’est la même comédie "je ne t’entends pas", "qu’est ce que tu dis ?" " qui est malade ?" etc… Pas de conversation, rien.
Nous allons aussi régulièrement la voir, enfin plus son fils que moi, je travaille lui pas. Donc on s’arrange et comme depuis près d’un an elle ne semble plus me connaitre..
C’est bien simple, lorsque je réponds au téléphone, si par hasard elle appelle, elle me demande qui je suis et "passe moi mon fils" pas de bonjour rien…
Recemment les choses ont empiré, elle n’a plus rien du tout à dire, ne nous invite même plus.
La semaine dernière a été la pire : elle nous a annoncé avoir fait euthanasié son chien ! Une petite bête de 15 ans que nous avions vu très mal à la fête des mères. Normalement elle devait le faire à ce moment là. La pauvre bête se butait partout, faisait ses besoins n’importe quand etc…
et cela s’est fait la semaine dernière ! Elle nous a quand même dit que le vétérinaire avait été un peu fort ! Il a dû "l’engeuler" proprement car il lui a dit " que sa pauvre petite bête avait dû bien souffrir pour être dans un tel état !!"
Et elle de nous dire qu’elle ne voulait pas rester toute seule sans son chien.
Comment peux-t-on être égoiste à ce point, penser à son bien être, se disant aimer les animaux ! et les laisser souffrir pendant tant de temps ! tout ça pour ne pas rester seule !!
Mais elle n’est pas seule en plus, sa fille vient la voir tous les jours ou presque, et sa femme de ménage et bien d’autres personnes.
Oui, je vous le dis, c’est triste de vieillir aussi mal. Pourtant elle n’a que 82 ans !
Je connais des personnes plus âgées qu’elles qui ont su rester en forme par leur volonté.
Et encore, je ne vous dis pas tout !!
Quand je pense qu’il y a des dizaines de personnes comme cela, qui vieillissent ainsi en se laissant aller, je trouve que c’est dommage aussi bien pour elles qui doivent être malheureuses, du moins au début, que pour leurs proches.
Nous savons qu’il est trop tard pour elle, pourtant nous sommes certains d’avoir fait notre possible pour l’aider. Simplement elle a fait ce qu’elle avait décidé : devenir dépendante.
Oui,c’est triste mais on ne choisit pas toujours…elle fait surement de la dépression…
bonjour, je ne pense pas qu’elle fasse de la dépression, un jour elle a décidé de ne plus obéir ni aux médecins ni à qui que ce soit.
Son but, il y a quelques années était que l’on s’occupe d’elle comme elle s’est occupée de sa mère. A l’époque je travaillais peu et on avait une chambre de libre, les enfants ne venant nous voir qu’en passant. Elle s’était imaginé que son fils allait s’occuper d’elle. Mais le fils travaillait et moi, désolée mais je ne voulais pas m’en occuper. Je ne la voulais pas à la maison sachant qu’elle était méchante. j’en ai « bavé » avec quand elle était plus en forme. Voilà son but et quand elle a vu que cela ne fonctionnait pas, elle a trouvé autre chose pour nous en faire voir de toutes les couleurs !
Ce qui s’est passé c’est au fil des années, elle s’est tellement ankilosée à rester dans son fauteuil qu’elle n’a pas pu maitriser sa déchéance.
Mais la méchanceté est toujours présente et de plus en plus.
C’est drôlement intime… ton mari sait que tu racontes tout ça sur sa mère sur internet?…
oui et je ne vois pas le mal !
Dans les maisons de retraite il y a beaucoup de personnes dans ce cas, sauf que ma belle mère reste chez elle pour le moment.
Je trouve en lisant votre texte qu’il y une certaine forme de reproche, comme si votre belle-mère l’avait bien cherché! Moi je pense aussi qu’elle doit être en dépression depuis le départ de son mari, on ne doit pas juger cela, je ne sais pas comment nous serons à 82 ans…
oui, je lui reproche ce qu’elle est devenue et mon mari aussi parce qu’elle l’a voulu. C’est elle qui a décidé de ne plus marcher de ne plus rien faire. Elle aurait voulu qu’on s’occupe d’elle plus encore qu’on le faisait à l’époque. Nous habitions à 2 km de chez elle.
Elle voulait venir vivre avec nous tout simplement.
Oui, et c’est humain!!! Vous avez le droit de ne pas vouloir la prendre chez vous, ça je ne le juge pas, mais il ne faut pas non plus juger aussi sévèrement la détresse d’une femme âgée qui devient veuve, et je trouve cela irrespectueux et impudique de l’étaler sur internet…
D’accord avec Mozarine et Sheli :votre belle-mère, Madalen, est en dépression. Au fil de votre récit, très dur (même si on peut comprendre certaines de vos réactions) on découvre une femme désemparée, détruite, sans plus de ressources pour continuer à vivre décemment.
Le récit que vous faites de la réaction de son vétérinaire est choquante: un véto digne de ce nom n’a pas à porter de jugement…L’euthanasie n’est pas un acte banal.
La lecture de votre récit provoque le malaise, on se sent de trop…et puis, comment pouvez-vous conclure votre article de cette phrase assassine et sans appel:[quote]Simplement elle a fait ce qu’elle avait décidé : devenir dépendante. [/quote]
PERSONNE ne CHOISIT ce suicide à petit feu!
Je comprends très bien votre réaction à tous. Pourtant c’est la vérité c’est elle qui a décidé de devenir ainsi, elle nous l’a assez dit. Quant à être dépressive, je ne le pense pas, elle a trop de caractère pour cela.
La phrase du vétérinaire est certes choquante, mais je trouve qu’il a eu raison de dire ce qu’il pensait. Il a suivit ce chien pendant de très nombreuses années, et je trouve qu’il est normal qu’il s’indigne de l’avoir vu dans cet état. Elle a gardé près d’elle son chien qui était plus que malade, ce n’est pas faute de lui avoir proposé un autre compagnon. Nous étions près à nous en occuper dans quelques années quand elle n’aurait pu le faire.
Madalen, dans la dépression, il n’y a pas que des gens qui s’effondrent et pleurent. Il y en a d’autres qui se « durcissent » pour ne pas s’écrouler.Le « caractère », la force ou la faiblesse n’entrent pas en ligne de compte. Vous semblez faire partie de ces gens qui pensent que les personnes dépressives manquent de force…Pas forcément.
Bien sûr que le vétérinaire peut penser que le chien n’a pas vécu ses derniers mois dans de bonnes conditions, mais est-ce son rôle de culpabiliser la maîtresse? Et posez-vous la question de savoir ce que ce chien représentait pour elle. Il est si facile de juger les gens…
Et la dépression peut rendre parfois les gens agressifs car il souffre!C’est vrai comme dit Siempre qu’il ne faut pas juger si vite!
Je retrouve en votre mère ma soeur qui s’est laissé mourir parce que l’on ne s’occupait plus d’elle. Après ses 2 opérations de la hanche elle a décidé de ne plus marcher alors qu’il faut marcher à tout prix ( j’ai été opéré des 2 hanches). Commbien de fois je lui ai dit « viens marcher avec moi ». Elle a tenu 10 ans sans même aller faire un tour dans son jardin plein de verdure, elle ne savait même qu’elle avait un joli pied de pivoine rouge. Sa fille ne l’a pas vu dépérir non plus. A 80 ans elle s’est mise à boire en suivant comme ses enfants 2 apéritifs par jour et 4 les dimanches. L’acool a fait beaucoup de dégâts dans son organisme vu son âge. Lorsque je lui téléphonais elle ne parlait plus correctement. Je croyais qu’elle me boudait.
Je n’en dirais pas plus. Ne culpabiliser pas, votre belle-mère n’en fait qu’à sa tête.
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