Après avoir remporté son duel face à Montpellier (3-0), Saint-Etienne s’empare de la tête du championnat.

 

Cela fait plus de 28 ans qu’une telle image n’était plus d’actualité dans le championnat de France. Depuis février 1982, jamais Saint-Etienne n’avait été leader. Les Verts, plus spécialistes des yoyos entre Ligue 1 et Ligue 2 que des grosses performances, étaient devenus un club banal, que plus personne ne craignait vraiment. Même s’il ne faut pas s’enflammer comme ne cesse de le répéter le capitaine Jérémie Janot, les Verts réalisent un excellent début de saison ponctué de prestations de haute gamme. Inquiétants face à Paris lors de la première journée (3-1), peu rassurants face à Sochaux (3-2), ils ont su petit à petit trouver un état d’esprit irréprochable. Solidaires à Rennes (0-0), convaincants face à Lens (3-1), combatifs à Toulouse (0-1), les hommes de Christophe Galtier ont encore trouvé les ressources nécessaires pour venir à bout facilement d’une équipe montpelliéraine qui n’avait jusque-là encaissé aucun but à l’extérieur. Leur compteur a explosé devant le tarif maison au Chaudron. Après Sochaux et Lens, Montpellier a explosé (3-0). Privés de leur leader Spahic, les coéquipiers de Romain Pitau n’ont jamais pu mettre à mal un collectif stéphanois bien rodé.

 

Dès le début du match, l’envie était du côté des Verts. Omniprésents dans tous les secteurs de jeu, notamment au milieu de terrain, ils profitaient des largesses défensives de leurs adversaires pour assoir leur autorité au fil des minutes. Avec une attaque très jeune (Dimitri Payet, le plus âgé, n’a que 23 ans), mais un milieu de terrain expérimenté (Batllès, Perrin) qui exerça un travail incroyable au coeur du jeu, les Foréziens ouvraient logiquement le score sur une chevauchée incroyable de l’ancien Nantais Dimitri Payet qui d’une frappe du gauche à ras de terre battra facilement Jourdren. La défense des Verts, jamais mise à défaut, pouvait même se permettre de monter, comme Albin Ebondo le laissait entendre, avec quelques montées pleine d’autorité. Sur une nouvelle attaque côté gauche, Sako centra pour Rivière qui d’une tête piquée trompa une nouvelle fois Jourdren, totalement délaissé par sa défense. Finalement, au cours de cette première mi-temps, les Stéphanois n’auront frappé que 3 fois au but, cadré 3 fois, pour deux buts. Une efficacité redoutable.

 

René Girard savait alors que quelque chose ne fonctionnait pas dans son équipe. Collin et Giroud entrèrent dès le retour des vestiaires. Le second, situé en pointe, apporta beaucoup plus de danger et permit à son équipe de grimper d’un cran sur le terrain. Du coup, les Montpelliérains prenaient confiance mais en deux minutes, tout s’écroula. Alors que Marveaux se mordait encore les doigts d’avoir manqué une tête facile face à Janot, les Stéphanois triplèrent la mise sur un coup franc parfaitement enroulé de Dimitri Payet. Dans un chaudron qui portait bien son nom, l’équipe communiait avec son public. Et même si le championnat ne fait que débuter et que les grosses équipes n’ont pas encore décollé, dur quand même de ne pas s’enflammer…