Le cyberjournal Agoravox en partenariat avec le journaliste Jean-Luc Martin-Lagardette a réalisé la synthèse d'une consultation directe de l'opinion publique.

C'est un modèle de journalisme inédit puisque l'information ne glisse plus exclusivement du journaliste vers les lecteurs mais des pistes de reflexions ont été débatues par les internautes qui nourrissent la discussion.  

Les avis étaient très partagés, le journaliste professionnel est venu en faire la synthèse. 

Si cette démarche innovante a ses détracteurs, le journaliste enquêteur a reçu des soutiens appuyés:

"Avant de me plonger dans le fond de l’enquête, je voudrai simplement saluer l’intérêt de son principe associant journaliste professionnel et informateurs non professionnels a priori.

En tant que journaliste moi-même, je ne peux que tirer mon chapeau à Martin-lagardette pour cette "mise en danger" volontaire, pour le choix qu’il a fait de collaborer de manière complètement transparente, pour le courage de s’exposer ainsi, pour accepter sans arrière pensée les mises en question.

Nous ne sommes absolument pas formés pour ce type de collaboration ; nous ne baignons pas du tout dans une culture de la critique publique et cette première expérience représente sans aucun doute une véritable avancée dans les rapports entre "informateurs et informés".

Nous sommes nombreux à ne pas être satisfaits des conditions on va dire "habituelles" de travail, de là à sauter le pas… Bravo.

Je ne suis pas certaine que les lecteurs de cette enquête mesurent à quel point cette méthode de travail est novatrice, inédite et intelligemment subversive."

Nathalie Dollé, ex-journaliste à Fr 2 puis Fr3

C'est que le sujet retenu pour l'enquête citoyenne est controversé et sensible :

Là encore, la presse généraliste d’information est peu bavarde sur la problématique.
Et quand elle parle des vaccinations, c’est la plupart du temps en relayant sans distance,
sans utiliser ni ses capacités d’investigation ni son devoir de critique des pouvoirs, le
commentaire des autorités médicales et administratives.
Les contestations, les oppositions, les critiques sont le plus souvent passées sous silence ou diabolisées. De nombreuses associations combattent pour faire difficilement entendre leur point de vue.
Des scientifiques aux thèses iconoclastes sont ignorés.
En l’absence de ce débat ouvert et respectueux des avis divergents, c’est l’anathème, le
mépris, l’insulte et les accusations les plus outrancières qui tiennent lieu d’échanges.
Avec parfois des conséquences dramatiques (pertes d’emploi, prison, etc.).
Les observateurs non connaisseurs sont perplexes et ont du mal à se forger un point de vue
équilibré. Alors, la plupart du temps, ils choisissent de faire confiance aux autorités
scientifiques, sanitaires et politiques, oubliant les scandales du sang contaminé, de
l’amiante, de l’hormone de croissance, de l’hépatite B, etc.
Il faut absolument que puisse exister quelque part un réel débat démocratique. Agoravox
ouvre, sans a priori, sa tribune à tous les protagonistes, partisans, adversaires ou
simplement spécialistes de tel ou tel aspect de la question.
C) Plusieurs articles ont déjà été publiés sur Agoravox sur la problématique de la
vaccination. Ils démontrent qu’il y a un véritable intérêt pour ce sujet et une grande
attente d’éclaircissement. C’est pourquoi cette enquête est confiée à un journaliste
Enquête participative AgoraVox / JL ML, septembre 2007
56 professionnel, qui tâchera de démêler autant que faire se peut le vrai du faux et indiquera
les flous et les questionnements qui demeurent irrésolus.
Vous tous qui avez des réponses ou des éléments de réponse aux questions que nous
posons, nous vous invitons à nous les communiquer. Nous nous efforcerons d’en faire
une juste synthèse, qui n’exclura aucun argument, du moment qu’il est accompagné des
preuves, de références ou d’indices factuels vérifiables. Nous ne cachons pas que le défi
est de taille, tant les avis sont divers et très opposés sur ce sujet. Mais la démarche est
transparente, puisque les informations apportées par les internautes apparaîtront sur le
site et la synthèse sera publiée au vu de tous.
Notre enquête a pour objectif de réunir des éléments d’information et de connaissance
pour permettre à chacun de se faire une idée plus complète sur la problématique de la
vaccination. Beaucoup de questions en effet se posent à ce sujet, notamment celle de la
liberté thérapeutique (est-elle socialement admissible ou non ?). Les réponses ne sont
pas évidentes.
En tout état de cause, si l’on veut obliger la population à se faire vacciner, il faut
impérativement apporter la preuve que les vaccins sont efficaces, utiles et inoffensifs.
La transparence est le seul moyen de parvenir à emporter l’adhésion du plus grand
nombre.
Notre enquête cherche à apporter un peu de lumière sur cette question. Rappelons que
chaque argument doit être accompagné de faits, de chiffres et de références précises.
1 – Les vaccins sont vraiment efficaces et utiles ? La question peut paraître iconoclaste.
Elle doit être posée puisque des accidents ont eu lieu, que d’autres méthodes de
prévention existent et que l’invention de Pasteur a été contestée par d’autres
scientifiques (des illuminés, des charlatans ?). De même, si les vaccins sont efficaces,
pourquoi la plupart des autres pays européens n’obligent-il pas leurs ressortissants à se
faire vacciner ? En quoi la France serait-elle plus savante que les autres pays ?
2 – Les vaccins ont-ils réellement éradiqué des maladies ? Si oui, lesquelles (la
poliomyélite oui ? la variole non ? Depuis que l’Assurance maladie prend en charge à
100 % le vaccin contre la grippe chez des personnes ciblées, la mortalité liée à cette
maladie aurait fortement chuté) ? Dans quel pays, à quelle époque ? Quelles preuves en
avons-nous (quelles études scientifiques, épidémiologiques) ?
3 – Le vaccin est-il efficace seulement si tout le monde est vacciné ? Un des grands
arguments des partisans de l’obligation vaccinale est la nécessité d’éviter que demeurent
des poches de personnes non vaccinées car elles fragiliseraient la communauté dans son
ensemble. Alors, pourquoi proposer de ne plus vacciner, par exemple, que les groupes
de personnes à risque ? Pourquoi ne pas obliger alors tous les touristes arrivant en
France à être vaccinés ?
Enquête participative AgoraVox / JL ML, septembre 2007
57
4 – Pourquoi des maladies disparaissent-elles dans des pays où personne n’est vacciné ?
Comment déterminer avec certitude que c’est bien tel ou tel vaccin qui est l’origine de la
disparition d’une maladie ?
5 – L’obligation vaccinale en France remonte à l’après deuxième guerre. Sur quelles
études se basaient-elles pour ainsi avoir conduit à l’obligation généralisée ? 50 ans plus
tard, les conditions ont beaucoup changé. Les mêmes obligations sont-elles autant
justifiées aujourd’hui ? Quelles études récentes apportent la preuve d’une telle
nécessité ?
6 – Le recensement des accidents iatrogènes est-il bien organisé en France
(pharmacovigilance) ? Les accidents post-vaccinaux sont-ils répertoriés ? Le sont-ils
correctement ? Les études faites avant le lancement sur le marché d’un nouveau vaccin
sont-elles suffisantes ?
7 – En France, quatre vaccins sont obligatoires : diphtérie, tétanos, poliomyélite,
tuberculose (BCG). Chacun de ces vaccins est-il réellement efficace (références, études,
pas seulement études en laboratoire) ?
8 – Chacun de ces vaccins est-il ou non dangereux (y a-t-il des effets secondaires) ?
Comment sont testés ces effets ? Le sont-ils sur le long terme ? Les dangers éventuels
résident-ils dans l’action des protéines injectées ou dans celle des adjuvants (mercure,
aluminium) qui accompagnent le vaccin ? Comment et par qui est calculé le rapport
entre les risques et le bénéfice ?
9 – Le système immunitaire du bébé n’est pas achevé à sa naissance. Quels sont les
effets du vaccin sur son développement et sur sa qualité future ? Est-il vrai ou faux que
la vaccination peut affaiblir les défenses immunitaires ? Qu’elle peut modifier le capital
génétique des gamètes ? Qu’il pourrait y avoir un lien entre vaccins et affections
neurovégétatives ?
10 – Les vaccins non obligatoires (rougeole, coqueluche, zona, hépatite, choléra, grippe,
méningite…) sont-ils également efficaces et/ou dangereux ?
11 – Les intérêts sanitaires et les intérêts financiers sont-ils bien séparés ? Quels sont les
liens entre les laboratoires pharmaceutiques et la conduite de la politique de santé dans
le domaine de la vaccination ? Y a-t-il des tiers compétents permettant de juger en toute
indépendance ? Comment est-on sûr que les décisions prises favorisent en premier lieu
la santé des gens et leur liberté de conscience, fondement de notre démocratie ?
12 – Un argument des partisans de l’obligation obligatoire est que les « sectes »
refuseraient ces actes administrativo-médicaux que sont les vaccins. Et que donc
l’insoumission vaccinale serait l’indice d’une appartenance sectaire. Existe-t-il des
études permettant d’affirmer cela (si oui, lesquelles ? Par qui ont-elles été menées ?
Quand ?) ? Les « sectes » refusent-elles effectivement les vaccinations ? Si oui, quelles
« sectes » ?
13 – Maintenant que tout refus de vaccin obligatoire est passible de 6 mois de prison et
de 3 750 € d’amende, les responsables politiques et sanitaires sont-ils tous prêts à
prouver qu’ils font tous vacciner leurs enfants (la pédagogie par l’exemple est encore
58
plus efficace que la prévention) ? Et qu’en est-il de la “négligence” vaccinale ? Est-elle
autant punie que le refus affirmé ?
14 – Pourquoi cette criminalisation de l’insoumission vaccinale ne fait-elle l’objet d’un
large débat public ? Pourquoi la presse ne conduit-elle pas un tel débat, ne mène-t-elle
pas d’enquête poussée et contradictoire (principe de l’enquête journalistique) ? Si les
vaccins sont réellement utiles, de tels débats permettraient de le faire comprendre et
mieux admettre.
15 – Si on trouve un vaccin contre la grippe aviaire, ne serait-il pas irresponsable de
refuser de se faire vacciner ? Y aurait-il d’autres moyens (notamment préventifs) de
lutter contre une épidémie de grippe aviaire ?
16 – Virus et microbes hantent constamment nos organismes. Certaines approches
proposent de raisonner en terme de terrain plutôt qu’en terme d’agresseurs « venus
d’ailleurs ». Est-il possible (souhaitable) de mener une réflexion sur le fonctionnement
et l’intérêt de la vaccination en la comparant avec d’autres paradigmes ? Notre modèle scientifique doit-il (peut-il) évoluer ?
17 – Autres questions…
Financement de l’enquête
La présente enquête participative est achetée à l’agence Technoscope par la Fondation
M (Belgique) dont l’objet social est : « Promouvoir la libre progression des
consciences, la connaissance et l’ouverture des sensibilités par l’information, le débat

La presse généraliste d’information est peu bavarde sur la problématique des vaccins obligatoires. Et quand elle parle des vaccinations, c’est la plupart du temps en relayant sans distance, sans utiliser ni ses capacités d’investigation ni son devoir de critique des pouvoirs, le commentaire des autorités médicales et administratives.

Les contestations, les oppositions, les critiques sont le plus souvent passées sous silence ou diabolisées. De nombreuses associations combattent pour faire difficilement entendre leur point de vue.Des scientifiques aux thèses iconoclastes sont ignorés.

En l’absence de ce débat ouvert et respectueux des avis divergents, c’est l’anathème, le mépris, l’insulte et les accusations les plus outrancières qui tiennent lieu d’échanges. Avec parfois des conséquences dramatiques (pertes d’emploi, prison, etc.). Les observateurs non connaisseurs sont perplexes et ont du mal à se forger un point de vue équilibré. Alors, la plupart du temps, ils choisissent de faire confiance aux autorités scientifiques, sanitaires et politiques, oubliant les scandales du sang contaminé, de l’amiante, de l’hormone de croissance, de l’hépatite B, etc.

Il faut absolument que puisse exister quelque part un réel débat démocratique prévient l'enquêteur.