Quand Obama change de cap, cela créé un dilemne pour Moscou

Barack Obama continue de brouiller les pistes crées par Bush en remodelant la politique étrangère américaine. Le président américain a aisni fait parvenir il y a quelques jours à Moscou, une lettre secrète. L'objectif: que Dmitri Medvedev accepte le bouclier anti-missile. Ou plutôt,en proposant au premier ministre russe de renoncer à installer le bouclier en Europe centrale en échange de l'aide de Moscou pour empêcher l'Iran de développer des têtes nucléaires.

Les termes de l'échange ont été confirmés par un haut responsable américain interrogé mardi par Reuters. "Nous pouvons confirmer que le président Obama a adressé une lettre au président Medvedev. La lettre avait trait à plusieurs sujets, dont la défense antimissile et la manière dont elle s'articule avec la menace iranienne", a-t-il ainsi précisé.

Obama a présenté cette proposition dans une lettre remise en mains propres au président russe Dmitri Medvedev, à Moscou, le mois dernier par de hauts responsables de l'administration américaine.Les Etats-Unis négocient depuis deux ans avec la Pologne et la République tchèque, l'installation sur leur territoire, de dix intercepteurs de missiles et d'un système de radar, afin de faire face à un tir de missile venant d'Iran.  Mais la paranoïa Russe (ou bien le soutien qu'ils ont pour les Iraniens) empêche Washington de déployer ce bouclier défensif. En effet, Moscou voit dans l'installation de ce bouclier une menace à sa sécurité. D'ailleurs, La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton doit dîner, vendredi soir à Genève avec le ministre des affaires étrangères russe Serguei Lavrov.
Si la lettre est officiellement confirmée, il s'agirait là d'un tournant stratégique majeur et cela dans quatre domaines au moins: 

A/ Pour les relations américano-russes. Après des années de tensions, la lettre est une sorte de calumet de la paix.

B: Pour le dossier iranien, bloqué au Conseil de sécurité depuis des mois à cause du véto russe.

C: Pour la Pologne et la République tchèque, qui ont investi beaucoup de capital politique dans cette affaire.

D: Pour Israël qui voit là l'une de ses demandes satisfaites (on se souvient de l'interview d'Ehud Barak dans "le Monde", il y a quelques mois, dans laquelle il suppliait Washington de passer un tel deal avec Moscou).

La thématique du changement, chère à Barack Obama, s'applique aussi aux relations internationales. (Reuters)

Si Medvedev n'a pas encore répondu à la missive, ce geste de l'administration Obama confirme en tout cas l'apaisement des relations entre les deux pays.  Mais Moscou est fermement lié à Téhéran (énormes contrats pétrolier, gazier, etc…). Et leur amitié ne s’achètera pas aisément, d’autant plus que le programme nucléaire iranien ne se fait pas de manière étrangère à la Russie qui y participe activement!