Dans la même « veine » que l’article qui précède, je me suis amusée à rechercher dans l’histoire de France, des périodes où l’Etat (République ou Royauté) ne savait plus vers quel citoyen se tourner pour remplir les caisses vidées par les  dépenses publiques,  Royales ou guerrières.

Et j’ai trouvé un auteur  Antoine Rault, et un « Diable Rouge », Mazarin, qui fut grand « argentier » sous Louis XIII mais également sous Louis XIV.  

Dans ce livre, dont a été tirée une pièce de théâtre où Mazarin est interprété par le magistral Claude Rich, l’auteur  narre une rencontre entre Colbert, et son mentor Mazarin.

Rencontre improbable me direz vous ?

Pas tout a fait, même si ce qui suit n’engage que l’auteur.

Souvenons nous :

Mazarin né en 1602, et mort en 1661, a très bien pu s’entretenir avec le jeune Colbert, né en 1619 et mort en 1683.

Juste pour le plaisir, et parce que la coïncidence  avec l’actualité est évidente, je vais vous narrer cette discussion.

Extrait d’une conversation entre le ministre Colbert et son Excellence le cardinal de Mazarin

Colbert : « Pour trouver de l’argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus. » J’aimerais que Monsieur le Cardinal m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou. »

Mazarin : « Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison.

Mais l’État… L’État, lui, c’est différent. On ne peut pas jeter l’État en prison. Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les États font ça. »

Colbert : « Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent. Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ? »

Mazarin : « On en crée d’autres. »

Colbert : « Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà. »

Mazarin : « Oui, c’est impossible. »

Colbert : «Alors, les riches ? »

Mazarin : « Les riches non plus. Ils ne dépenseraient plus : un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres. »

Colbert : « Alors, comment fait-on ? »

Mazarin : « Colbert, tu raisonnes comme un pot de chambre sous le derrière d’un

malade !

Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches…

Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres !

C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser…

C’est un réservoir inépuisable. »

Qui oserait dire que l’Histoire n’est pas un éternel recommencement, avouez que c’était tentant de partager cet extrait  avec vous, à la suite du billet d’humeur qui précède.

Déjà à cette époque, on avait compris, que la « Classe moyenne » était le mouton a égorger, ou le pigeon à plumer, en cas de crise.

Colbert a dit :

: «L’art de l’imposition consiste à plumer l’oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris ».

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