Il paraît que Charleville-Mézières vient d’être classée dernière ville préférée des Français. Je me demande bien selon quels critères et qui peut bien juger d’une ville sans venir voir comment c’est en réalité ? Notre département se vide de ses habitants, le chef-lieu a dénombré 1000 habitants de moins en une année. Il est donc grand temps de remettre les pendules à l’heure.

Mais doit-on remercier la télévision qui, à chaque fois qu’elle s’intéresse à nous, nous présente sous un jour ridicule.

Ainsi l’émission de M6 du 25 novembre qui peut être qualifiée de caricature. Cette émission a fait bondir plus d’un Ardennais par sa niaiserie.

L’entrée en matière est déjà tendancieuse : « On ne va pas se le cacher, la région ne fait pas vraiment rêver. Ils ont même tendance à nous donner le bourdon… » Il s’en est suivi un reportage consternant sur ces Ardennais « fiers de l’être ». Bien sûr on a eu droit à l’inévitable cacasse à cul nu, plat traditionnel enfin soi-disant, parce que la dernière fois que j’en ai mangé, ce n’était pas hier. Puis un groupe d’hurluberlus nous a concocté une cérémonie druidique ridicule. Tout ça accompagné par l’inévitable « barde ardennais » Bernard Poplineau spécialiste d’un patois que plus personne ne parle. On a eu droit aussi à notre mascotte Woinic, le sanglier géant en métal qui trône sur la route reliant Charleville-Mézières à Reims. Ce n’est pas le reportage sur la dinde rouge qui va redorer notre blason. Ce genre d’émission est parfait pour « casser » une région qui a certainement des difficultés économiques, mais qui compte aussi beaucoup d’atouts. « Les Ardennais sont très fiers de leur région qui recèle beaucoup de trésors cachés, souvent insolites ».  La phrase accrocheuse autant que fausse, qu’y a-t-il d’insolite dans notre région ? Doit-on être insolite ou original pour être intéressant. Je me vois obligé, et ça me coûte, de féliciter Jean-Pierre Pernaut qui a su nous présenter notre département sous un jour plus positif et mieux documenté.

Je ne suis pas fier d’être Ardennais, parce que je n’y suis pour rien : je suis né ici ! Mais je me plais dans ce département où il fait bon vivre. Venez vous promener dans la vallée de la Meuse en automne, vous comprendrez pourquoi on est heureux de vivre ici.