Quand les morts expriment leurs émotions

Je vais vous faire part de deux faits étranges que j’ai vécus. J’ai passé des années à chercher des explications logiques à ces phénomènes relatifs à la mort et malgré tout ce qu’on a pu me dire, je me pose toujours des questions.

En 2005, je travaillais dans un dépôt de location de matériel de sonorisation, à Abidjan. Les clients sollicitaient la location de mes appareils pour l’animation de leurs manifestations qui étaient de tous genres. Mariages, anniversaires, baptêmes…et surtout les veillées funéraires.

En Côte d’Ivoire, les funérailles sont de grands évènements. Ces moments de tristesse ont pris des allures de fêtes populaires où les gens viennent pour faire le show et pour montrer qu’ils ont les poches pleines. A Yopougon, la plus grande commune d’Abidjan, des endroits, en plein air, sont tristement célèbres parce que réservés aux funérailles. 

Et donc, on louait beaucoup mes appareils pour l’animation de veillées funéraires. Un soir, sur le terrain du "bloc célibataire" (un espace très populaire à Yopougon où on célèbre les funérailles), je devais mettre l’ambiance pour l’ultime au-revoir à trois adolescents d’une même famille qui ont péri dans un accident de la route. Une dizaine de tentes étaient dressées sous lesquelles un monde fou était présent. Trois cercueils étaient exposés sous l’une des tentes avec des femmes aux alentours, en pleurs et faisant de petits gestes pour matérialiser la douleur qui les rongeait.

Il était 20 heures et je terminais le branchement des appareils en compagnie d’un groupe musical d’une église venu chanter pour les pauvres disparus. On était en février, loin de la saison des pluies et donc rien, absolument rien n’indiquait qu’une pluie pouvait tomber. D’ailleurs, ça faisait plusieurs jours qu’il n’avait pas plu sur la ville.

Je commençais à tester les différents micros sous le regard de gens impatients d’entendre les premières notes musicales quand subitement…le temps changea. Je vous assure que j’ai vécu un quart d’heure où j’ai commencé à croire à la fin du monde telle décrite dans Apocalypse.

Un vent d’une rare violence se mit à souffler créant un tourbillon de poussière et terrassant bâches, chaises et tables. Il y eût une coupure d’électricité sur-le-champ, plongeant le coin dans une obscurité ténébreuse à un point où il était impossible de voir son voisin. Ce fut la débandade générale, un véritable cafouillage où les gens se marchaient dessus. Et contre toute attente, une forte pluie se déclencha compliquant davantage les affaires des uns et des autres.

Moi, j’ai tout de suite oublié mes appareils. Persuadé que c’était la fin du monde, je m’accrochai à quelque chose que j’ai touché dans la pénombre et je commençai à prier pour que Dieu oublie mes péchés et qu’il me reçoive dans son royaume.

Dans cette confusion générale, j’entendis une voix provenant d’une bâche qui avait résisté à cet espèce de tsunami, sous laquelle se trouvaient les membres de la famille éplorée. C’était celle d’un homme qui criait des paroles à l’endroit de tous. Il nous fit comprendre que tout ce qui se passait était l’expression de la colère des trois adolescents qui auraient aperçu, parmi les personnes présentes, les responsables de leur mort. Il demandait donc de ne pas paniquer et que les doyens de la famille s’activaient à demander aux enfants de se calmer à travers des libations et des prières secrètes.

En Afrique, les sorciers sont accusés, à tort ou à raison, des morts brusques et incompréhensibles. Ces garçons auraient donc été tués en sorcellerie et, selon la voix que j’entendais, exigeaient que leurs assassins quittent les lieux.

Quelques minutes après cette intervention, comme par enchantement, la pluie s’arrêta d’un coup sec. Il n’ y avait plus de vent et l’électricité revint. Le même intervenant fit comprendre à l’assemblée que les assassins avaient profité de l’obscurité pour prendre le large d’où l’accalmie.

Tout est rentré dans l’ordre. J’ai pu récupéré mon matos éparpillé ça et là. Les gens ont remis sur pieds toutes les bâches tombées, un peu d’ordre ensuite et la veillée s’est déroulée normalement. J’ai eu du mal à croire que les morts pouvaient exprimer une telle colère et cette soirée-là, je ne l’ai pas encore oubliée.

Un an plus tard, j’ai vu un mort exprimer ce qu’il ressentait, de façon déconcertante. J’ai perdu un ami de façon tragique. Emmanuel est mort un samedi matin sur un terrain de football. Il était en pleine forme ce matin-là, et participait à un match amical qu’on se livrait. Une trentaine de minutes après avoir débuté le match, Emmanuel s’écroula sur l’aire de jeu pour ne plus jamais se relever. Au moment de tomber, il n’a eu aucun contact physique avec un adversaire et le ballon n’était même pas vers lui.

On l’a conduit dans une clinique du quartier mais c’était peine perdue puisqu’il a rendu l’âme avant qu’on y arrive. Jusqu’aujourd’hui, personne ne sait ce qui l’a tué. Lors de la veillée funéraire de Emmanuel, la famille a ouvert son cercueil afin que ses amis puissent le voir pour la dernière fois. Et quand j’ai jeté un regard sur son visage, j’ai été surpris, très surpris de le voir en train de pleurer.

Incroyable ! Un mort en train de pleurer. Sa mère adoptive s’est saisie d’un morceau de pagne pour essuyer les larmes qui coulaient mais à chaque fois, elles coulaient de plus belle. Il a fallu que les anciens de la famille fassent des prières et des libations pour que Emmanuel arrête de pleurer et d’affirmer ensuite que le garçon, qui n’avait que 22 ans, avait très mal qu’on l’ait tué en sorcellerie, lui qui souhaitait entamer une carrière de footballeur du fait de son talent évident. Cette situation m’a davantage attristé et m’a permis de comprendre que la mort avait de gros mystères.

Des morts qui se mettent en colère, un autre qui pleure ! De façon rationnelle, ces phénomènes ont-ils une explication ? Moi, j’ai compris finalement que quoiqu’on dise, les morts ne sont pas morts et sont avec nous.

3 réflexions sur « Quand les morts expriment leurs émotions »

  1. En effet Veritas nous ignorons beaucoup de choses .
    Voici un verset du coran
    Dieu ! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même « al-Qayyum ». Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission ? Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n’embrassent que ce qu’Il veut. Son Tròne « Kursiy » déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Très Haut, le Très Grand..
    256. Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement.

  2. [i]Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission ?[/i]
    il n’y a pas de permission !
    il suffit de de croire en Jésus-Christ et se reconnaitre pécheur devant Lui
    pour pouvoir prier efficacement par l’assistance du Saint Esprit.

Les commentaires sont fermés.