En Janvier 2009, un sondage indiquait que 64% des Canadiens étaient en faveur du rapatriement d’Omar Khadr, un citoyen Canadien qui est emprisonné à Guantanamo. Le gouvernement Harper a tout de même refuser de le rapatrier, et ce, en allant jusqu’à contester en cour Suprême un jugement de la cour Fédérale qui l’obligeait à agir.

 

Depuis le 7 septembre, en France, des millions de personnes sont en grève en protestation à la réforme des retraites, qui augmentera par exemple l’âge de pleine retraite à 67 ans chez plusieurs personnes. Les camionneurs ont décidé de bloquer les dépôts de carburant, ce qui a entraîné le président Sarkozy à ordonner aux policiers de les débloquer.

« Démocratie : Régime politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté lui-même, sans l’intermédiaire d’un organe représentatif (démocratie directe) ou par représentants interposés (démocratie représentative). » (Le Petit Larousse 1993) En d’autres mots, dans un système démocratique, le pouvoir est au peuple. Dans les deux exemples décrits plus haut, on semble remarquer un phénomène contraire. Un président, ou premier ministre, supposé écouter par définition les demandes des citoyens qu’il représente, n’en fait qu’à sa tête.

 

Dans le premier cas, un homme ayant été torturé par les américains se voit refuser l’asile dans un pays dont il est citoyen, pour des raisons obscures. Peut-être pour éviter de brusquer nos voisins du sud ? Difficile à dire, et aussi difficilement justifiable.

 

Dans le deuxième cas, des gens se font enlever leur droit légal de grève. Certes, le pays tout entier menaçait d’être paralysé par le manque d’essence, mais une promesse de négociations aurait très bien fait l’affaire pour calmer les esprits.

 

À la base du problème se situe la nature humaine. Certaines personnes n’ont pas un énorme leadership. Elles ne se présenteront probablement pas en politique. D’autres aiment prendre les choses en main, et c’est ces personnes-ci qui deviennent premier ministre. Mais il semble avoir une incompatibilité entre la personnalité entreprenante de leader et le rôle de représentant de la population. Résultat : on suit la ligne du parti, même si celle-ci ne fait l’affaire que d’un maigre 25%, 30%, ou 40% de la population dans les meilleurs cas.

 

Le système idéal serait bien entendu la démocratie directe, telle utilisée en Grèce antique. Puisque le peuple lui même prend les décisions, elles représentent parfaitement ce que la majorité de la population veut. En pratique, c’est impossible. Mais certains pays, tels la Suisse, une démocratie semi-directe est en place. Bien que des représentants soient élus, les citoyens ont la possibilité, quatre fois par an, de répondre à une consultation populaire, leur demandant leur avis sur des textes de lois, de modifications à la constitution, et leur donne même la chance d’en proposer. En fin de compte, la voix du peuple ne peut qu’être mieux écoutée, puisqu’on lui demande son avis directement, et surtout, qu’on le respecte.

 

Adopter un système comme celui redonnerait peut-être aux électeurs le sentiment de pouvoir qu’ils ont perdu, et qui sait, ferait peut-être disparaître le cynisme que les médias et les politiciens reprochent tant à la population.

 

Louis Bourdages

 

Sources : http://www.marketwire.com/press-release/If-Obama-Closes-Guantanamo-Two-Thirds-64-Say-Prime-Minister-939334.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_de_la_suisse

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ves_contre_la_r%C3%A9forme_des_retraites_en_France_de_2010