L’avenir, on y pense souvent et peu importe notre âge. Plus jeune, on réfléchit sur le métier que nous voulons exercer, par la suite on pense à nos enfants, à notre fond de pension et finalement, nous allons vouloir profiter de nos petits enfants et avoir besoin de notre stabilité. Un jour, nous n’aurons plus la capacité de nous occuper d’une maison et de toutes les obligations qui en découlent.
Nous allons donc devoir nous tourner vers les centres de personnes âgées. Au Québec, les résidences privées laissent à désirer. Les services sont de piètre qualité et parfois très couteux. Le gouvernement québécois veut remédier à cette situation en instaurant la loi n˚ 16. Cette loi consiste en une certification des résidences privées pour aînés. Ces attestations vont permettre d’éviter l’exploitation de résidences clandestines. Avec une loi de la sorte, il est certain que les résidences vont avoir moins de marge de manœuvre et vont devoir se conformer aux nouvelles règlementations.
Dans les résidences privées, les personnes âgées sont parfois maltraitées de plusieurs façons. Il est facile pour les dirigeants et employés de centres de faire des passe-droits avec ce type de clientèle qui est vulnérable. Les aînés subissent parfois de la négligence, de la maltraitance et même des abus sexuels par des employés. Dans une résidence privée, une femme a accepté contre son gré les avances sexuelles d’un employé par crainte de perdre sa place. Également, si le patient a besoin de soins supplémentaires, ils sont facturés à la minute. Ce sont des services à la carte. C’est le cas, à la résidence de Cherbourg à Brossard. Dans le bail, il est inclus que chaque résident a le droit à 90 minutes de soin par jour. Par la suite, ils ont des charges de 0,35 $ la minute. Par exemple, un bain est estimé à 30 minutes par jour, donc cela fait un total de 330 $ pour un bain tous les jours pendant un mois. En moyenne, les personnes âgées paient 250 $ de services supplémentaires. Selon M. Plamondon de l’Association de la défense des droits des retraités, il arrive que les aînés reçoivent des soins qui n’étaient pas nécessaires, mais les résidences mettent de la pression sur eux, car c’est très payant.
Le gouvernement québécois veut mettre des mesures en place pour améliorer la sécurité et la qualité de vie des personnes âgées dans les résidences privées. En instaurant la loi n˚16, les centres vont être plus réglementés. Les antécédents judiciaires des membres du personnel, des bénévoles, des administrateurs et des dirigeants vont être vérifiés. Il est certain que cette mesure va diminuer les risques d’abus et de maltraitance. Les employés vont être dans l’obligation d’obtenir une formation, donc ils ne pourront plus dire qu’ils ne savaient pas comment faire. De plus, Québec veut embaucher 27 inspecteurs. Dominique Vienne, ministre déléguée aux services sociaux, a déclaré : « Nous sommes en train de terminer le profil de ce que ça prend pour être inspecteur.Ça prend des gens qui viennent du réseau de la santé, qui connaissent bien les personnes âgées. »[1] Également, le gouvernement québécois veut obliger à ce que chaque résident ait un bail avec la liste de services en annexe. Avec ces papiers, les résidents n’auront plus de surprises quant à leur facture. Finalement, Québec veut établir un ratio du nombre minimal d’employés.
Certains groupes d’intervenants critiquent le gouvernement québécois puisque certains aspects ne sont pas présents dans le projet de loi. Premièrement, l’Ordre professionnel des diététistes du Québec (OPDQ) s’inquiète puisque rien n’a été prévu en ce qui concerne l’alimentation. Les foyers de personnes âgées doivent offrir des menus qui respectent le guide alimentaire canadien, ce qui n’est pas toujours le cas. Plusieurs personnes âgées souffrent de malnutrition. Selon l’OPDQ, l’alimentation doit être spécifique à chacun des patients. Deuxièmement, M. Plamondon se dit très inquiet à propos de la sécurité des personnes âgées. Le gouvernement québécois n’oblige pas les centres à aviser le coroner de tout décès. Cette démarche est une recommandation de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. M. Plamondon a déclaré : « C’est incroyable qu’en 2011 on autorise une telle chose »[2]. Québec devrait donc revoir son projet de loi pour que tous les aspects pouvant aider les personnes âgées soient présents.
En conclusion, je crois qu’il y a beaucoup de chemin à faire en ce qui a trait aux résidences pour personnes âgées. Au Québec, nous avons quelques ajustements à faire en ce qui concerne notre justice. Si l’on compare les prisonniers avec les personnes âgées vivant dans des résidences, on peut constater que ces premiers ont de meilleures conditions. Ils n’ont pas à payer, ils ont le droit à une douche par jour, ont accès à des ordinateurs et à une bibliothèque. Il est peut-être le temps de revoir nos façons de faire et de mettre nos priorités aux bons endroits.
Bibliographie
http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/September2011/13/c2665.html
[1] http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/sante/201109/16/01-4448557-residences-privees-pour-personnes-agees-quebec-fera-sa-part.php
Vive soleil vert !