C’est presque unanimement que les africains ont condamné le coup de force qu’ont perpétré la semaine dernière une bande de militaires mutins contre le président Ahmadou Toumani Touré du Mali. Réunis lundi dernier à Abidjan, les chefs d’Etats de la CEDEAO avaient eux-aussi désapprouvé avec la dernière énergie ce coup d’Etat, avant de mettre sur pied une mission qui devrait se rendre sur place au Mali s’enquérir de la situation, et surtout tenter de ramener les putschistes à la raison.
C’est donc ce jeudi 29 Mars 2012 que cette délégation de six chefs d’Etats de la CEDEAO devrait se rendre au Mali, pour convaincre les putschistes à revenir à la légalité constitutionnelle. Mais, à la dernière minute, l’avion de ces dirigeants ouest-africains n’aurait pas pu atterrir à Bamako, à cause des manifestations qu’avaient organisé sur la piste de l’aéroport le collectif de partis politiques et d’organisations de la société civile qui dit soutenir le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE). Face à cette situation, l’avion de la mission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a donc choisir de rebrousser chemin.
Qui sont ces défenseurs du CNRDRE ?
Au lendemain du coup de force d’Ahmadou Sanogo et sa bande, une vingtaine d’associations et de mouvements de jeunesse ont salué ce « changement » à la tête du pays, tout en signifiant leur soutien aux putschistes. Ce mercredi 28 Mars, ce collectif conduit par le Pr Younouss Hamèye Dicko, président du Rassemblement pour le développement et la solidarité (RDS) et ancien ministre de l’Education du temps d’Alpha Oumar Konaré a organisé une marche largement boycotté par les maliens dans les rues de Bamako, pour épauler ceux qu’il qualifie de libérateurs. "Nous entendons apporter la caution de la société civile à ceux qui ont fait le coup d’Etat militaire" a lancé monsieur Hamèye Dicko à un journaliste malien, avant d’ajouter "On est train de rédiger les textes pour l’élaboration d’un plan d’actions afin d’accompagner les jeunes officiers qui ont fait le coup d’Etat militaire. Nous ne sommes pas pour un coup d’Etat, je crois que même ceux qui font les coups d’Etat ne sont pas pour, ils le font parce qu’ils sont contraints".
Manipulation ou opportunisme politique ?
Il convient de préciser que la majeure partie de ces associations et partis politiques qui disent soutenir ce coup d’Etat militaire n’ont à proprement parlé aucune légitimité au sein de la société malienne. Car toutes les associations de la société civiles et les formations politiques sérieuses du Mali, ont condamné très fermement ce coup de force et disent soutenir la démarche de la CEDEAO. Dès lors, on se rend très vite compte ces « personnalités » qui disent soutenir le CNRDRE ne sont en réalité que d’opportunistes politique en quête d’un positionnement.
Les citoyens maliens s’en trouvent donc interpellée ; elle, qui devrait choisir entre l’anarchie et la démocratie. Car se laisser manipuler par ces vendeurs d’illusions reviendrait pour eux à cautionner la barbarie jumelée à l’arbitraire ! chers Maliens soyez sages !