L’affaire est dans le sac… à puces pour les chiens anglais. Dès 2016, ils devront être dotés d’une puce électronique afin de les tracer. Cette mesure vise moins à réunir maître et chien qui se serait perdu qu’à engager plus facilement la responsabilité légale des possesseurs de chiens, voire à les poursuivre en cas d’abandon…

Il y a bien sûr les chiens perdus avec ou sans collier permettant de les identifier, et les chiens errants : l’an dernier, en Angleterre, 110 000 chiens ont été déclarés perdus ou ont été trouvés vagabondant.

Sur ce nombre, plus de la moitié n’ont pu être réunis avec leur maîtresse ou maître. Les adoptions ne suffisent pas et environ 6 000 chiens finissent annuellement par être mis à mort.
Coût pour le contribuable et les associations : 57 millions de livres, près de 60 millions d’euros.

Ce ne sont pas que ces sommes et chiffres qui motivent la mesure. Il s’agit aussi de responsabiliser davantage les possesseurs de chiens.
Car, en huit ans, autant d’enfants, mais aussi six adultes ont trouvé la mort du fait d’attaques de chiens, un enfant par an, près d’un adulte par année (en France, 33 décès entre 1990 et 2010 des suites d’attaques, et c’est sans compter les morts découlant d’accidents de la route provoqués par des animaux domestiques errants).
Mais les victimes de morsures nécessitant des soins lourds ou une hospitalisation parfois longue sont bien sûr beaucoup plus nombreuses : de l’ordre de 6 000 par an.

Parmi ces victimes, beaucoup de factrices (3 000 postiers), nombre de contrôleurs de consommation d’énergie ou d’abonnés divers (télé, téléphone…), mais aussi des travailleurs sociaux, &c. Avec cet inconvénient légal : si l’attaque se produit sur une propriété privée, la police ne peut procéder d’office à un placement en chenil. Et si le placement est ordonné, il n’est pas fait de distinction entre un chien vraiment dangereux et un autre, dans les deux cas ils restent en « détention prévention » jusqu’à décision judiciaire.

Aux dommages auxquels s’exposeront les propriétaires s’ils sont retrouvés sans puce d’identification s’ajoutera une forte amende dont le montant n’a pas déjà été fixé.

L’Angleterre se refusait jusqu’à présent à prendre des mesures trop drastiques. Dans d’autres pays, la législation est beaucoup plus contraignante. Ainsi, dans certaines villes roumaines, il est interdit de posséder plus d’un chien ou de deux chats (sauf éleveurs, maîtres-chiens, personnes autorisées). En Iran, il a été envisagé d’adopter une loi interdisant la possession d’un chien par les particuliers

Les puces serviront-elles aussi à pourchasser les maîtres laissant des déjections canines sur la voie publique ? Dans divers pays, les crottes ramassées sont déjà analysées afin d’identifier l’animal et de déterminer leur possesseur. Divers systèmes électroniques ont été conçus pour que les maîtres localisent la poubelle la plus proche ou le lieu d’aisances canines dans les parages.
En Tchéquie, une brigade spéciale parcourt les rues des grandes villes : elle enduit les vêtements des maîtres indélicats avec les déjections ramassées… la mesure a eu un effet radical, les rues sont beaucoup plus propres, les hospitalisations pour chute ont notablement baissé.

En France, la SPA recueille chaque année 45 000 chiens ou chats. Compte tenue des adoptions spontanées non déclarées, la France est de loin le pays européen où les animaux domestiques errants ou abandonnés (parfois attachés) sont les plus nombreux. Ce chiffre n’est que celui de la SPA mais il existe environ 250 diverses associations locales dont les chiffres ne sont pas totalisés.
Une estimation plus globale, fondé sur le nombre total des refuges (plus de 300 dont 57 pour la SPA), porte ce nombre annuel au-dessus de 100 000 chiens ou chats abandonnés (inclus : les victimes anonymes d’accidents de la route).

La France compte près de 8 millions de chiens et 11 millions de chats : soit près d’un tel animal domestique en moyenne pour trois foyers.

Les animaux domestiques doivent en France être tatoués ou munis d’une puce électronique : cela valait pour les chiens, cela vaut depuis janvier dernier pour les chats. La puce ou transpondeur est implantée sous la peau à proximité de la jugulaire gauche. Les puces permettent aussi de déterminer sur l’animal a bien reçu un traitement antirabique.

En Belgique, on compterait près de deux millions de chats et et peu plus d’un million de chiens. Environ 80 000 d’entre eux se retrouvent en fourrière. Ils entraînent des dépenses dépassant le milliard d’euros (nourriture, articles divers, soins vétérinaires).

Au Japon où l’animal domestique est parfois un substitut à l’enfant que les couples n’ont pas, certains propriétaires dépensent jusqu’à 900 euros par mois pour leur animal de compagnie. Mais la moyenne des frais d’entretien dépasse souvent les 200 euros mensuels. Il est pourtant interdit d’avoir un animal si on est simplement locataire, mais cette règle est contournée (et certains locataires louent des chiens pour les promener). Les dépenses françaises restent deux fois moindre en moyenne, mais sont en hausse constante. Cela devrait continuer et s’amplifier avec la nouvelle mode des aliments « bio » pour animaux domestiques et la tendance à leur donner de l’eau minérale ou de source.

L’empreinte écologique d’un chien ou d’un chat domestique est près de deux fois celle d’une voiture classique et identique à celle d’un 4×4.

Les chiens et les chats contaminent souvent leurs maîtres et sont la cause de nombreux accidents domestiques.

Le marché des animaux domestiques s’étend sans cesse, avec à présent des cimetières, cérémonies funèbres, urnes, &c., si ce n’est bientôt les cérémonies nuptiales (après tout, le mariage pour tous… c’est bien pour toutes et tous…). Mais à mesure que la possession d’un chat ou d’un chien devient plus onéreux, les abandons augmentent, du fait de la crise… Et l’abandon, quand l’animal est traçable, entraîne une amende… qui risque de s’alourdir. Y penser peut-être avant d’acheter ou d’adopter un animal domestique.