Dodo la Salamoia, soit « Dodo la Saumure », le patron de salons de massages dans le Nord et de bars montants en Belgique, accède à la notoriété de la presse italienne, en compagnie, bien sûr, de Dominique Strauss-Kahn, dont la réputation n’est plus à faire. Libero-News (.it), le mentionne dans un article au titre éloquent : « Bunga Bunga alla francese Squillo da New York per DSK ». À part cela, rien de bien nouveau si ce n’est que Lagarde (le commissaire divisionnaire lillois évoqué déjà), se serait donc vanté de pratiquer le Bunga Bunga avec DSK.

Ouf, pas de coquille dans le papier de Libero-News : « lui e l’amico Lagarde avrebbero organizzato nella primavera del 2010 un’orgia in una suite di lusso di un hotel parigino… ». Lui, c’est DSK, et Lagarde est bien un « amico » et non une « amica », ce qui aurait pu prêter à confusion…

Quatre policiers lillois ont été entendus ce mardi dans l’affaire dite du Carlton de Lille. Cet hôtel, comme les deux autres, copropriétés du propriétaire du Carlton lillois et de son directeur-gérant, sont toujours frappés d’une interdiction d’ouverture, mais elle n’a pas été appliquée pour le moment, après la manifestation, lundi matin, des quelque 110 employés de ces établissements.
Closer, qui se targue d’avoir révélé en exclusivité que le nom de DSK apparaissait dans ce dossier de prostitution hôteliere (alors que le premier à l’avoir clairement évoqué est le quotidien belge La Meuse), en remet une couche. David Roquet, dit l’enrobé, non point en raison d’une similitude d’embonpoint à la Obélix, mais de par son entreprise, Les Matériaux Enrobés, ne s’est pas confié qu’à Bitume Info. Question trottoir, il en connaissait autant que le commissaire divisionnaire Jean-Christophe Lagarde.
Ce dernier se targuait d’être proche de DSK. Voire même d’avoir participé, avec David Roquet, à une partie fine « dans la piscine d’un grand hôtel des Grands Boulevards », à Paris. La presse est fort discrète sur le nom de l’établissement, alors que les cinq étoiles se situent plutôt du côté des boulevards Haussmann ou des Italiens (le Radisson Blu Ambassador, par ex., quelques rares autres ; ce qui réduit très fort le périmètre d’investigation), mais après tout, si un hôtel se voit réserver sa piscine, et que le personnel s’éclipse après avoir apporté le chariot aux champagnes et aux fines, l’équipée peut rester ignorée, n’est-il point ? Selon diverses informations, il s’agirait en fait du Murano Resort, boulevard du Temple…

D’autres expéditions lilloises se seraient déroulées à New York. Où cela donc ? Dans une suite hôteliere ?

Facturée au prix d’une simple chambre ? Soit plus de 500 USD, en comptant environ 5 000 euros par dame invitée (1 700 euros l’AR direct depuis Lille, frais de bouches et honoraires) ?

Dodo la Saumure (D. Alderweireld) serait, selon la presse, à la tête d’un cheptel de 160 professionnelles provenant de tous les continents ou presque. De quoi alimenter le débat sur l’initiative de la Droite populaire sur le vote des étrangères et étrangers en France. Pour le moment, seuls des policiers proches du commissaire Lagarde auraient été entendus. Certains notables lillois pourraient l’être aussi dans la mesure où René Kojfer, lui aussi impliqué, avait un grade dans l’une des obédiences maçonniques locales.

René Kojfer et Francis Henrion demandent leur remise en liberté, demain, mercredi. Celle du propriétaire du Carlton, Hervé Fanchois, a été rejetée ce mardi. L’Hôtellerie-Restauration, journal professionnel, assure que les personnels n’avaient rien vu, rien entendu, et partant, rien dit.
Tout le monde « tomberait des nues ».
Eh, les peignoirs étaient au moins fournis au Carlton (mais peut-être pas à l’Hôtel des Tours, ou au Comfort Alizé Opéra, moins luxueux). Il en tombait, il en montait, sous les fourrures…

Me Desurmont, avocat des hôteliers, affirme qu’aucune réservation n’émanait de prostituées. Pour cause, laisse entendre la presse : des policiers s’en seraient chargés eux-mêmes. Mais, dans un communiqué, J.-C. Lagarde affirme n’avoir « commis aucune infraction pénale. ». Dont acte. En tout cas, selon les employés, ces dames auraient été « indétectables ».

Dany Deleval, présidente du club hôtelier Lille Métropole, affirme : « Cela pourrait arriver dans n’importe quel établissement. ». Établissement lillois, mais donc aussi parisien, ou de New York ?
Le New York Post n’y va pas de main morte : « Top French cop arranged prostitute-filled orgies for DSK ». Selon le quotidien américain, le « top cop » aurait été pressenti pour devenir le garde du corps personnel de DSK si ce dernier avait été élu président. « Lagarde aurait voulu devenir le chef du service de sécurité rapprochée de DSK, et ils en avaient discuté ensemble. ». Cela aurait certes, si c’était arrivé, présenté quelques avantages de discrétion.

En tout cas, DSK, qui porte à présent la barbe  du Vert Galant (Henri IV), trouve le chapeau du Carlton un peu lourd à porter. Sera-t-il simplement entendu, ou confronté avec Mounia, la respectueuse qui l’évoque le plus ? Dans la mesure où cette dame a 38 ans, DSK ne risque rien.

Voir aussi :
• Carlton de Lille : le commissaire Lagarde en garde à vue…