Jean-François Copé, patron des députés de l’UMP a annoncé ce dernier mardi 22 décembre que son groupe a déposé une proposition de loi visant à interdire le port du voile intégral dans des espaces publics, il s’agit d’une mesure de prohibition envers la burqa.

Derniers à s’exprimer devant la commission parlementaire, les ministres. S’ils prônent tous une interdiction du port du voile intégral, les avis divergent sur l’étendue de celle-ci ; le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux plaide pour une interdiction dans les seuls services publics. Quant au ministre de l’immigration Eric besson, il va bien plus loin.

 

Ce dernier souhaite une interdiction totale en dehors de la sphère privée, il a également annoncé que ce port du voile serait à l’avenir un motif de refus de cartes de séjours et de demandes de naturalisation. Le débat porte donc déjà sur les contours de cette interdiction, car l’interdiction en elle-même ne fait aucuns doutes.

 

Avant même la création de cette commission parlementaire, le président de la république, Nicolas Sarkozy avait déjà donné le ton : « Elle ne sera pas la bienvenue sur le territoire de la République Française, nous ne pouvons pas accepter dans notre pays, des femmes prisonnières derrière un grillage, coupées de toutes vies sociales, privées de toutes identités. Ce n’est pas l’idée que se fait la République française de la dignité de la femme » s’est-il exclamé.

Ainsi, l’unanimité n’est pas de mise. « Le groupe UMP dit qu’il faut passer par la loi. Je demande à ce qu’on vérifie d’abord toutes les possibilités juridiques qui nous sont offertes » a déclaré le président des députés du Nouveau Centre, François Sauvadet. « S’il doit y avoir une loi, alors, convenons-en tous ensemble. Rien ne serait pire qu’avancer en ordre dispersé sur ces questions essentielles du vivre-ensemble. Ce serait un très mauvais signal." A-t-il conclu.

Pourtant les députés ont bien entendu quelques voix discordantes, dont celle d’une femme venue parler de liberté de choix ; un témoignage accueilli plutôt de façon septique : « On m’a dit que j’étais une minorité de femme qui avait le choix de porter et qui était forte de caractère et que ça les gêne, le fait de voir des femmes dans d’autres banlieues qui le porte, mais qui ne parle pas, que ce soit le mari qui fasse tout. ». Certains parlent de soumissions et disent que ça n’est pas un choix Républicain.

 

Faut-il pour autant en faire une loi ? De source officielle, il y aurait un peu moins de 2000 femmes voilées intégralement en France. Quoi qu’il en soit, si cette loi prend forme lors de l’Assemblée Nationale avant les élections régionales des 14 et 21 mars 2010, il faudra penser à la manière de l’appliquer, cela peut aller d’une simple interdiction pour les femmes voilées d’aller dans certains lieux publics jusqu’à des contraventions et amendes de 1500 euros au maximum.