Les périodes pré-électorales ont ceci d’intéressant que le pouvoir en place fait en général son possible pour bichonner ses électeurs. Et d’ailleurs, ça a déjà commencé.

Première mesure, pas d’augmentation du gaz en juillet, et on précise jusqu’à la présidentielle. Pourquoi « jusque la présidentielle » ? C’est vraiment un aveu : cette non-augmentation a bien un but électoral. Et une fois la présidentielle passée, qu’est-ce qu’on fait ? On augmente pour rattraper le retard ?

La fameuse réforme fiscale, « une grande réforme » nous avait-on promis, vient d’accoucher d’une souris. Du bricolage, une réforme à minima : on ne supprime pas l’ISF, ce serait trop impopulaire et on abandonne le bouclier fiscal. 

François Baroin évoque une prime exceptionnelle d’au moins 1000 euros pour les salariés. On le sentait venir depuis quelque temps, madame Lagarde ayant déploré il y a peu que les entreprises du CAC affichaient des résultats excellents alors que les salariés n’en voyaient pas la couleur. Cela fait suite au propos du « big boss » qui avait proposé une hausse salariale indexée sur la part versée aux actionnaires. Le président du « pouvoir d’achat » se réveille enfin ! Ce à quoi les syndicats répondent qu’il serait plus judicieux d’augmenter les salaires et que le dispositif proposé n’intéresserait que les grandes entreprises. Une fois de plus, les salariés des PME passeraient à côté du cadeau. Et un petit coup de pouce au SMIC serait le bienvenu, il y a plusieurs années qu’il n’y en a pas eu. Surtout que si on fait le compte des annonces de ce type qui n’ont pas été suivies d’effet, on peut légitimement avoir des doutes.

Les petits cadeaux en périodes électorales se retrouvent parfois dans des choses plus anodines. Tous les enseignants savent, par exemple, qu’il y a beaucoup moins de fermetures de classes les années d’élections, allez savoir pourquoi.

En tout cas, si Nicolas Sarkozy ne remonte pas dans les sondages après toutes ces concessions, c’est à désespérer de tout. Il a quasiment lâché sur tout et il ne lui reste plus rien de ce qu’il avait promis en 2007. Et on dit qu’il n’est pas à l’écoute des électeurs, c’est trop injuste !