Vous savez que je me fais un devoir, de traquer les innovations scientifiques qui me paraissent utiles, nécessaires, ou originales.

Aujourd’hui, je viens vous parler de l’une d’entre elles, qui ne me semble pas dénuée d’intérêt.

 

Que diriez-vous en effet, si je venais prétendre que nous sommes tous sans exception, détenteurs d’une source d’énergie inépuisable, capable de produire de l’électricité ?

Cette source n’est autre que : l’urine !

Nous en excrétons journellement 38 milliards de litres, autant dire qu’elle est intarissable !

 

Au même titre que d’autres déchets que nous exploitons déjà, ne serait-il pas judicieux de faire de même avec celui-ci ?

C’est en tout cas très certainement après s’être posé cette question, que des chercheurs du laboratoire de recherche de Bristol ont décidé de tester un concept nouveau et original, à savoir l’utilisation de l’urine humaine en tant que "carburant" électrique.

 

Ioannis Ieropoulos et ses assistants, ont présenté d’ailleurs leur trouvaille dans la revue Physical Chemistry Chemical Physics.

Il s’agit en fait de reprendre l’idée déjà connue de la "pile à combustible microbienne".

 

Fonctionnement simplifié :

 

[. ..] Le dispositif est constitué de piles (6) dotées d’un cylindre en céramique qui utilise l’urine pour fonctionner. On sépare les piles en 2 groupes de 3 et on les place en "cascade".

Le tout (par sous-unités de 4) est relié en série, tandis que les 3 tubes le sont en parallèle.

L’anode composée en grande majorité de fibres de carbone, se trouve au centre des cylindres poreux.

La cathode, constituée de 2 couches de peinture enrichie en particules de graphite recouvre la face externe des cylindres.

Pour terminer, un petit "filet" en métal fait office de collecteur de charge.

Le coût de l’ensemble serait moindre, environ 2 euros de matériaux, pour une durée de vie toutefois équivalente à plusieurs décennies. [. ..] 

(source Futura science)

 

Les chercheurs sont parvenus dans un premier temps à produire de l’électricité, puis à recharger ensuite la batterie lithium-polymère de 3,7 V et 150 mAh d’un téléphone portable, juste avec l’urine comme carburant de base.

 

Pour l’expérience, un portable de marque Samsung type GT-E2121B a été utilisé.

Après 24h de charge ce dernier est resté allumé 25 minutes et on a réussi à passer un appel de 6mn 20s et à envoyer un certain nombre de SMS.

 

L’espoir d’une commercialisation est toutefois encore loin et il faudra nombre d’améliorations pour que le dispositif soit totalement fonctionnel, en matière d’autonomie principalement.

 

Bien entendu, les performances restent modestes, mais ce qui est intéressant, c’est que la réalisation semble, d’ores et déjà envisageable.

 

On ne peut s’empêcher de penser à des systèmes plus élaborés, qui permettraient à des personnes dans la précarité de produire à moindres frais leur propre électricité, avec un combustible totalement gratuit.