Dans les hautes sphères politiques, l’agitation à caractère humanitaire semble être à son comble ces dernières heures avec d’une part la mobilisation quasi-générale contre le Hezbollah "menaçant", lequel est opposé aux conclusions de l’acte d’accusation  du TSL rendu public, d’autre part avec l’appel ferme à la démission de Bachar el Assad assorti de "sanctions très dures" contre le régime baassiste, formulé par Barak Obama. Le président américain et ses alliés, apparemment très soucieux du bien-être de certains peuples ont manifesté leur détermination à faire respecter notamment l’aspiration du peuple syrien pour le changement. 

Et comme par hasard, advient dans ce décor déjà bien macabre, une attaque brutale à Eilat, une station balnéaire israélienne faisant plusieurs morts. Survient comme toujours, tout aussitôt, sans enquête préalable, une expédition punitive à Gaza de même calibre. Alors que depuis plus d’un mois que sévit le mouvement de contestation des Israéliens contre la chèreté de la vie, contre le difficile accès au logement, aux soins, à l’éducation, le problème sécuritaire semblait s’être dissipé cédant ainsi la place à des priorités plus concrètes et offrant du coup l’opportunité inespérée à la population de se faire une cure de desintoxication  de cette peur hypertrophiée qui fait diversion.

 

Aussi au cours de ce mouvement tumultueux des tentes, le Palestinien à la précarité exacerbée a du se sentir encore plus exclu, triste. Lui qui voit les siens se faire expulser de chez eux, lui qui assiste piètrement à des démolitions de ses biens. Lui qui voit se judaïser ses quartiers, qui voit pousser tels des champignons de nouveaux logements dans le secteur oriental annexé de Jérusalem, en Cisjordanie. Lui qui voit ses frères de Gaza affublés de l’étiquette de terroristes se débattre inlassablement dans une tragique crise humanitaire sans fin. Heureusement qu’à côté de toutes ces tentes aux revendications plutôt égocentiques, se plantera la tente 1948 aux ambitions pacifistes avec prise en compte des problèmes de tous sans oublier ceux de l’occupation, de la discrimination, du racisme dont font l’objet les Palestiniens.

Alors pour faire taire la grogne, le gouvernement israélien, fidèle à son mode opératoire n’a pas trouvé mieux que de se lancer dans un projet dit à "caractère économique et non politique", s’apparentant à  de la razzia, qui prévoit 1600 logements à Jérusalem-Est, un peu moins de 300 logements dans le nord de la Cisjordanie occupée. La démultiplication de la coïncidence de tous ces évenements dans la région peut laisser à soupçonner l’existence d’un chef d’orchestre occulte allant dans le sens des conspirationnistes : car prendre ainsi par la force les terres d’autrui n’inciterait-il pas, à titre préventif, pour ne pas s’exposer en retour à des actes similaires pour peu que les ennemis en question soient sinon plus puissants du moins autant, à user de tous les moyens dont on dispose, pour affaiblir les agresseurs potentiels ? ( comme par exemple la création du TSL).
Il ne reste plus qu’à espérer que toutes ces bonnes âmes qui s’activent aujourd’hui tous azimuts à vouloir servir les aspirations des peuples, en fassent autant le 20 septembre, date à laquelle les Palestiniens déposeront leur demande d’adhésion à l’ONU. La reconnaissance de la Palestine sur les lignes de 1967, soit avant la guerre des six jours pour enfin briser ce statu-quo qui laisse pourrir la situation de jour en jour. Juste neuf voix au Conseil de sécurité mais qu’un seul et unique veto d’un membre permanent pourra faire avorter. Il en est un qui a déjà pointé le bout de son nez faisant perdre à l’uncle Sam toute crédibilité dans ses opérations dites de sauvetage. Ne dit-on pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions ?