Est-ce que le monde dans lequel nous vivons pourrait être plus convenable et honnête envers ses citoyens? Est-ce que notre consommation et destruction des ressources pourraient être moindres que ce qu’elles sont présentement? Je pense sérieusement que oui, la vie pourrait être plus agréable, mais j’ai l’impression d’être freiné par de la résistance lorsqu’il s’agit de vouloir adopter des mesures environnementalistes. Et malheureusement, je ne suis probablement pas la seule dans cette situation.
Je vis présentement un certain conflit identitaire… J’approche la vingtaine, j’ai vécu plusieurs expériences et pensé beaucoup à la vie. J’ai récemment eu une prise de conscience par rapport aux immanquables et inévitables problèmes environnementaux. J’ai toujours eu beaucoup de sensibilité face aux problèmes des autres. L’impuissance, dans mon cas, a été un sentiment très destructeur. Mais lorsqu’on se rend compte que c’est devant des problèmes qui vont nous affecter qu’on est impuissante, le supplice est d’autant plus atroce. J’ai réalisé qu’au cours de ma vie, j’assisterai probablement à des changements catastrophiques qui pourraient grandement diminuer, voir même détruire ma qualité de vie si aucune mesure n’était prise pour changer notre mode de vie de pollution et de surconsommation. Il y a deux choix radicaux qui se sont glissés dans ma réflexion. Le premier, c’est de vivre la vie paisible que les gens attendent de moi. Ne pas m’en faire avec les problèmes de l’environnement parce que le stress n’est pas bon pour la santé. Continuer mes études supérieures, avoir un bon emploi et ne surtout pas manquer d’argent. Mais que va-t-il arriver si tous les gens de ma génération choisissent cette option… Rien du tout, en effet! Ou extrêmement de situations fâcheuses, dépendant du point du vue. Mon deuxième choix est de commencer à m’investir dès maintenant dans une lutte pour un monde meilleur. Néanmoins, choisir cette option n’est pas sans sacrifices dans notre société.
Tout d’abord, la façon dont sont perçus les groupes environnementaux est probablement le plus lourd enjeu à porter. Ils sont trop souvent marginalisés, tournés en ridicule, ignorés. Soyons honnêtes, « ça ne nous dérange pas qu’ils fassent leurs manifestations, mais qu’ils ne viennent pas nous importuner avec ça ». Le problème c’est que lorsque que les gens sont trop extrémistes, ils sont considérés comme fous, et lorsqu’ils ne le sont pas assez, rien ne se produit. Pourtant, la population se dit concernée par les problèmes environnementaux, mais tous semblent trop occupés pour vraiment poser des actions concrètes. Pourquoi cette coupure entre la parole et les actes? Aussi, être une environnementaliste conscientisée implique d’être constamment déçue par les autorités en place. C’est triste de voir que le gouvernement et les gens qui ont le pouvoir (l’argent par le fait même) préfèrent trouver le moyen d’avoir encore plus d’argent et abuser des citoyens plutôt qu’essayer de rendre la vie plus agréable. Il y a longtemps que les voitures électriques existent, pourtant on continue d’utiliser celles qui marchent au pétrole, qui polluent et qui nous coûtent une fortune. Pourquoi?, parce que les compagnies de pétrole et de voitures ont acheté durant plusieurs années les plans des voitures électriques afin de les détruire pour continuer à faire de l’argent. Plusieurs milliards ce n’était pas déjà assez ça l’air… Pourquoi restons-nous impassibles devant ce genre d’injustices?
Un autre problème auquel je suis confrontée dans ma démarche verte et engagée… c’est mon âge. Il y a un réel problème de manque de considération des jeunes dans la société. Et je ne parle pas de considérations physiques. Vous êtes conscients qu’on existe, qu’il faut nous éduquer, nous laisser des emplois, nous offrir de l’aide financière. Je parle de nos idées et de notre intelligence, je suis souvent confrontée à une certaine discrimination. La plupart du temps, ce n’est pas en mots, mais plutôt par une indifférence ou un changement de sujet. Je trouve que c’est premièrement, un manque de respect et deuxièmement, une attaque à mon intelligence et à ma crédibilité. Je crois que la société aurait avantages à écouter ce que les jeunes ont à dire. Notre réalité est différente de la vôtre, qui est probablement la cause de la divergence d’opinion, mais n’est certainement pas plus négligeable. D’ailleurs, c’est notre avenir qui est en jeu, une foule de possibilités que nous avons encore le temps de réaliser, nous ne sommes pas encore tous désillusionnés d’un monde meilleur… Rappelez-vous les rêves que vous aviez lorsque vous étiez jeune, il n’y a pas si longtemps. Je pense que c’est à partir de ce genre de rêves un peu fous que les révolutions ce sont construites et ont amené des changements!
Que ce soit pour l’environnement, pour les milieux de travail, les services donnés aux ainées, la protection des animaux… des batailles, il y en a plein à livrer. Moi, j’ai choisi de ne pas endurer ma vie, mais de la vivre, peu importe les sacrifices que je vais devoir faire pour me sentir en harmonie avec ma conscience! Seulement pour information, sachez que c’est la deuxième version de mon texte que vous lisez, celle qui est empreinte de positivisme et d’espoir. Il m’aurait été trop difficile de vous livrer mon premier texte dans lequel je combattais nu devant mon impuissance et ma vulnérabilité. Peut-être que j’aurais dû montrer davantage les tourments qui me sont infligés par notre modèle sociétaire incongru, mais j’ai appris que l’apitoiement est un fardeau immensément trop lourd à porter lors d’une bataille. Le positivisme rassemble bien plus de force et de courage. Ce texte, c’est un cri de ralliement que je vous chante, une proposition que je vous offre. Ce n’est pas toute seule que je peux changer le monde, mais ensemble, on peut au moins essayer!