Après des siècles d’esclavage, de guerre, de carnages et de trahisons, l’ère d’Obama a sonné comme un tocsin,  dont la finalité  devrait aboutir à l’abolition de l’esclavage et à l’indépendance des peuples épris de liberté. Les Etats-Unis  sont une nation de particularisme : Historique, économique et humain. Barack Obama est-il donc, au-delà de cette race nègre, l’expression de cette révolution au point où, de manière inédite, en dix mois de pouvoir, on lui décerne un prix Nobel de la paix ?  

Nom de Nègre !

Franchement, loin de toutes spéculations,  je ne crois pas qu’un parieur (et certainement aucun Américain), ait soupçonné en 2008 que l’élection présidentielle allait être celle du sacre d’un Nègre.

De même, les Parisiens qui prirent la Bastille n’auraient pu s’imaginer que le " le 14 Juillet ", allait devenir la fête nationale de France.

Nul n’aurait pu s’imaginer le slogan, «  Yes, we Can » de ce Nègre inconnu au nom prédestiné ait ému, qu’il ait suscité chez certains un souffle d’espoir dans l’effondrement général, qu’il ait stimulé des énergies. Le slogan apportait une lueur, il exprimait une volonté humaine que rien n’avait abattu, qui maintenait, par la voix d’un seul, une tradition nationale et internationale, qui faisait le lien avec toute l’histoire de ce pays, des peuples et du monde.

  Le cosmopolitisme. L’histoire de Barack Obama est faite d’héroïsme et de sacrifices. Il est le symbole des  esclaves insurgés qui ont fini par vaincre, tour à tour, leurs peurs, ensuite des préjugés. Face aux grandes puissances européennes, appartenir aux minorités visibles n’est plus en soi une tare,  mais plutôt un véritable camouflet à la xénophobie et l’identitarisme. L’immigration. Mais, au-delà de toutes les qualités prophétiques qu’on peut lui attribuer, avec ce Nobel, il va s’exposer au monde des inadéquations : L’économie, l’armement, l’hégémonie. Peut-on être cet apôtre de la révolution des consciences dans une société américaine qui cultive avec outrance,  l’avarice, le cynisme et la cruauté inhumaine des classes possédantes?  

Et si c’était tôt ? 

Son prix est loin de faire l’unanimité. D’abord par sa précocité. Ensuite, par son opportunité.

Pour certains observateurs de la scène politique, il a suscité une indéfectible reconnaissance, alors même qu’ils ne se faisaient pas la même " vision du monde " que Barack Obama. Mais, comme devant la plupart des grands événements historiques, bien rares durent être ceux qui en devinèrent la portée. Le mettre ainsi en avant face aux défis auxquels il fera face, n’est-il pas anticiper son échec ? Le fait  de mettre un si jeune président, bien que dirigeant la première puissance mondiale, devant un avenir glorieux qu’on lui anticipe, c’est comme si la terre cessera de devenir ce qu’elle est du jour au lendemain. Car, quoiqu’on dise les défis idéologiques et culturels qui sont à l’aune des conflits demeurent.

L’américanisme ne sera jamais en odeur de sainteté avec le monde arabe, latino, perse. Ce conflit à lui seul est déjà la négation de la paix.  

Combien de dirigeants du monde, mêmes parmi les pacifistes précoces, mêmes parmi les plus fervents négrophiles, arabophiles, hispanophiles, connaissaient, quatre ans auparavant, le jour de la fin du terrorisme, la date et les faits  historiques qui vont marquer notre civilisation? Du moins ont-ils su très tôt qu’Obama sera le premier à expérimenter un  monde plus paisible et moins violent ?La défaite des puissances occidentales en Afghanistan et en Irak  a tétanisé les masses et que les gouvernements des pays impliqués, par la voix des médias, veulent contraindre au silence les rares protestataires potentiels. Ainsi la prise de conscience  de l’académie Nobel, de ce que représentait le geste de Barack Obama en faveur de la paix, a sans aucun doute existé largement et précocement parmi des présidents nouvellement élus, même chez ceux qui  ne sont pas impliqués dans les grands conflits de notre planète. Fut-il Nègre, jeune, intelligent et beau, est-ce une raison de le porter sans retenue au pinacle ?       Ca deviendrait laid !
Pour les analystes des représentations mentales et de la mémoire collective, l’histoire de Barack Obama, et sa puissance à fasciner la terre entière, aura été une étonnante illustration de l’art qu’eurent les messies d’ériger leurs propres statues en même temps que de promouvoir l’esprit de fierté et le rassemblement d’un idéal, proche ou lointain.

L’investiture d’un Nègre comme président des USA fait désormais partie du patrimoine mondial.

 Malgré tout, les USA sont dans tous les manuels d’histoire, le repère de la terreur, de la brutalité et de la domination.  Ce prix Nobel de la paix décerné à Barack Obama, est inscrit dans les mémoires humaines comme un précédent historique.

Quant aux euphoriques, je dirais, prudence !