Le second tour des primaires à peine terminé, on entend partout que c’est un succès que les autres partis devraient imiter. On peut donc légitimement se demander si ces primaires sont une bonne ou une mauvaise chose et doivent être généralisées.

Déjà, le PS n’a rien inventé et n’a fait que "copier" les Italiens et leur énorme coup de pub. Ne serait-ce qu’un autre coup de pub pour faire oublier les mauvaises affaires ? De plus, on peut y voir une tentative – risquée c’est sûr – de remplir les caisses du PS en vue des présidentielles. Les réelles motivations ne seront donc jamais connues et le doute persistera.

Un effet de mode ?

Les Français sont réputés pour leurs habitudes peu communes : c’est l’un des rares pays au monde où les gens plébiscitent un parti à une élection puis lui vouent une haine farouche à la suivante ! L’effet de mode est aussi largement dominant. Ces primaires sont une première chez nous et leur succès est peut-être uniquement dû à la curiosité des Français, mais rien n’assure que ce mode d’élection des représentants de chaque parti aura du succès à l’avenir, les effets de mode étant très passagers.

Des élections réellement démocratiques ?

La façon de faire est quelque peu choquante : pourquoi signer un papier comme quoi on adhère aux idées du parti pour donner son avis ? La liberté d’expression est quelque peu baffouée et ces pratiques sont dignes d’un âge révolu, on se croirait revenu au temps de l’URSS ! De plus, les électeurs ne pouvaient choisir que parmi les ténors du parti. Pourquoi seulement eux pourraient faire de dignes représentants de la gauche ? Il aurait été plus juste de laisser aux électeurs le choix de mettre le nom de celui ou celle qui représentait le mieux les idéaux de la gauche si on voulait vraiment consulter les Français. Faire payer les gens pour leur permettre de donner leur avis n’est pas non plus acceptable.
Le rôle des médias dans ces primaires est aussi préoccupant.

Les médias au coeur des élections

On a eu droit à une large couverture de ces primaires, mais cela n’a-t-il pas eu un impact défavorable sur les résultats ? Pour aller voter sans a priori, il ne faudrait parler d’aucun candidat dans la presse une semaine au moins avant les élections, sinon inconsciemment les gens seront poussés à voter pour ou contre un candidat. Or, on n’a pas arrêté de nous innonder de sondages qui, comme par hasard, se sont révélés assez justes. C’est un peu logique de voir les gens voter pour un candidat quand, pendant des jours, on n’a cessé de clamer partout que les sondages le donnaient vainqueur ! Les résultats apparaissent biaisés et les médias restent un atout majeur qui pèsent lourdement sur les résultats. Il n’y a rien de bien démocratique là-dedans, et le but initial qui était de recueillir l’avis réel des Français semble bien loin !

Toujours la même histoire de gros sous

Alors qu’on nous répète que la France va mal et que les pauvres sont légions, on nous donne aussi des chiffres très encourageants concernant les fonds levés pendant ces primaires. On est pauvre mais on donne des millions à un parti, sans hésiter, et massivement. C’est paradoxal et pourrait être mal interprété. Les Français sont-ils vraiment pauvres ? Les pauvres ont-ils pu se faire entendre ? Cela soulève d’autres problèmes qu’on ne prend pas en considération.
Il est aussi dommage d’avoir organisé le second tour en plein pendant les appels aux dons pour l’institut Pasteur ! Mais ça, c’est une autre histoire.

Toujours les mêmes chamailleries de cours d’école

Ces primaires étaient censé redorer le blason du PS. Or, on a vu des candidats s’insulter et se lancer des piques sans arrêt, puis nous parler d’union et de rassemblement. Cela ne fait pas très sérieux et porte un sérieux coup à la crédibilité du PS. Comment valider un candidat qui n’a fait que se comporter comme un gosse immature ? Cela ne dérange donc personne ? L’enjeu sont les élections présidentielles et, une fois de plus, les "grands" du parti n’ont montré que le plus mauvais d’eux-mêmes. Les plus virulents diront qu’ils ont montré leur vrai visage. Néanmoins, le mal est fait.

 

Au final, il faut voir au-delà des louanges qu’on entend partout. D’accord, le PS a réussi un énorme coup de pub. Mais dans quelles conditions, et pourquoi ? Ce cirque doit-il devenir systématique et est-il souhaitable ? Pour l’instant, on ne peut même pas dire si cette façon de faire permet de désigner le meilleur candidat. On n’a pas encore de quoi généraliser ces primaires, on a juste eu confirmation que les Français sont curieux !
Personnellement, je ne vois rien de très positif ressortir de tout cela et j’ignore encore ce que le PS a voulu prouver.