La sortie du nucléaire réclamée par les Verts est loin de faire l’unanimité au sein du parti socialiste. Si Martine Aubry et Ségolène Royal se déclarent favorables à l’abandon du nucléaire, le favori des sondages, François Hollande, ne souhaite pas renoncer à l’atome.

Le lobbying écologiste de ces derniers mois n’y aura rien changé. Le parti socialiste reste très divisé sur la question nucléaire et devrait (sauf retournement de tendance) désigner un candidat pro-nucléaire (comme l’étaient François Mitterrand ou Lionel Jospin).

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que François Hollande a choisi de s’accrocher à l’atome au risque de rendre pénibles les négociations avec les Verts. Candidat de la "responsabilité", il souhaite démontrer sa vision à long-terme au détriment des arrangements politiques.

Première puissance nucléaire au monde, la France est ultra-dépendante de l’atome. Une sortie du nucléaire coûterait cher aux finances publiques et encore plus aux particuliers… Et comme il se trouve que François Hollande a fait de la réduction des déficits son cheval de bataille, il est logique que sa priorité n’aille pas à une politique de sortie du nucléaire.

De son côté, Martine Aubry, décrochée dans les sondages, joue son va-tout sur la question nucléaire. En se positionnant radicalement en faveur de l’abandon de l’atome alors qu’elle avait opté jusque-là pour une position plus modérée, la maire de Lille cherche la confrontation frontale avec François Hollande… et vise à mobiliser un électorat écologiste qui sera autorisé à participer à la primaire socialiste.

La posture des autres candidats est plus symbolique mais illustre également les dissensions entre ténors socialistes. Ségolène Royal, en pointe sur les enjeux environnementaux, est depuis longtemps favorable à une sortie du nucléaire.

En revanche Arnaud Montebourg et Jean-Michel Baylet se prononcent pour le maintien et Manuel Valls propose l’organisation d’un référendum sur la question.