Si l’ouverture démocratique se mesurait uniquement par le nombre de partis politiques existants, le Cameroun serait à ce jour et avec raison classé au rang des modèles démocratiques d’Afrique. Au jour d’aujourd’hui, le pays de Samuel Eto’o compte près de 200 partis politiques. Cependant, à l’exception du parti au pouvoir (rassemblement démocratique du peuple Cameroun (RDPC)) et de quelques rares partis d’opposition qui peuvent revendiquer une certaine relative assise nationale, les autres ne sont en réalité que des petites associations familiales transformées opportunément en partis politiques. À presque un mois du scrutin présidentiel, difficile, voire même impossible pour les analystes politiques de nous présenter un candidat capable de challenger l’actuel président camerounais. Ceci dit, Paul Biya, âgé de 78 ans et au pouvoir depuis 1982 renouvellera sans stress son bail au soir du 09 octobre au palais de l’unité. À ce jour, l’opposition reste coincée dans ses traditionnelles divisions partisanes. Aussi, d’un côté, on a un Ni John Fru Ndi, président du social Democratic Front (SDF) fatigué et en panne d’imagination, mais déterminé à s’accrocher à la tête du parti ; de l’autre, on retrouve des responsables de micro-partis politiques qui en principe ne seraient que des purs animateurs de la galerie. La situation se rend davantage compliquer pour l’opposition dans la mesure où le scrutin est à un seul tour ; et seul le parti de l’actuel président Paul Biya a une réelle implantation sur toute l’étendue du territoire national. En l’état actuel des choses, il ne suffit pas d’être un spécialiste de la chose politique pour voir que le scrutin du 09 octobre prochain est sans enjeux. Toute chose qui a poussé un jeune étudiant camerounais que nous avons rencontré dans l’enceinte de l’université de Yaoundé 2 à trouver l’organisation de cette élection inutile. Pour lui, « … il ne sert à rien d’organiser une compétition dont on connaît déjà le vainqueur… » avant d’ajouter « le Cameroun gagnerait en abandonnant ce scrutin sans enjeux qui coutera cher au contribuable camerounais pour rien ». Ils sont très nombreux, ces camerounais qui partagent l’avis de ce jeune homme. L’opposition camerounaise souffre aujourd’hui d’un grave problème de leadership. L’on se souvient que c’est tout récemment que le bureau exécutif du SDF a demandé aux camerounais d’aller s’inscrire sur les listes électorales, à un mois seulement de la clôture des dites inscription. Une situation qui exprime clairement le malaise profond dont souffre la première formation de l’opposition camerounaise. Plus loin, la multitude de candidature déjà annoncé l’atteste à suffisance. Et dans cet état de choses, seul monsieur Biya sort vainqueur !