Les camerounais se rendront théoriquement en octobre prochain aux urnes pour élire leur nouveau président de la république. Au jour d’aujourd’hui, à un peu plus de quatre mois de ce rendez – vous majeur, les tractations vont bon train sur le terrain ; tant du côté des formations politiques que du côté de l’administration. Bien qu’il n’y ait pas encore de consensus autour de l’Elecam (organe chargé de l’organisation de ce scrutin), plusieurs candidatures sont déjà annoncées. Cependant, le parti au pouvoir et les grands partis d’opposition n’ont pas encore officiellement dévoilé le nom de leurs représentants. Mais, nul doute que monsieur Biya, 78 ans, sera une fois encore candidat à sa propre succession.
Aussi, au regard de la relative popularité dont jouit à ce jour le président Paul Biya auprès de ses concitoyens, on est presque convaincu qu’il sortira une fois de plus vainqueur de cette épreuve. Le fait est qu’en près de 30 ans de règne, le président Camerounais a usé de tout les moyens pour rallier à sa cause plusieurs de ses opposants, même les plus radicaux. Ces derniers, en panne d’imagination et adeptes de la politique du « ventre » n’ont pas pu résister à la « main tendue » du doyen des chefs d’Etas de l’Afrique francophone.
C’est ainsi qu’on se retrouve actuellement dans la classe politique camerounaise avec des individus qui le jour sont des fervents « défenseurs » du régime ; et la nuit, se transforment en farouches opposants. À longueur de journée, bien qu’étant eux – même leader de formations politiques, ils chantent des cantiques en l’honneur du président de la république et s’érigent en très bon défenseurs du régime. À son niveau, le président Paul Biya leur a confié deux départements ministériel, et pas des moindres ; celui des postes et télécommunication et celui de la communication.
À la question de savoir comment peut- on se réclamer du titre d’opposant tout en faisant partie du gouvernement du régime combattu, voici la réponse de Issa T Bakary, président du FSNC ( Front pour le Salut National du Cameroun) et actuel ministre de la communication : « … l’objectif d’un parti politique est la conquête du pouvoir ou de toute partie de celui – ci … si je refusais d’être le ministre dans le gouvernement de monsieur Biya, je serais coupable pour non assistance à communauté en danger… ». Aujourd’hui, à la veille de la présidentielle, ces opposants d’un autre genre se trouvent embarrassé, ne savant pas quoi dire à leur militants. Et leur péché mignon est qu’ils ne consultent généralement jamais leur base avant de s’engager cette voie essentiellement égoïste; c’est ainsi qu’au lendemain de leur éviction du gouvernement, ils se trouvent sans crédibilité devant leurs militants, toutes choses qui fragilisent considérablement leur formation politique.
Le Cameroun compte à ce jour près de 400 formations politiques ; cependant, à l’exception du parti au pouvoir et de quelques rares partis d’oppositions qui bénéficient d’une relative assise nationale, tous les autres ne sont en réalité que des petites associations familiales transformées opportunément en partis politiques. Et le vrai bénéficiaire de cet état de chose n’est que le président Biya. /.
Erratum: Ne pas confondre l’actuel ministre des postes et télécommunications (RDPCiste), à l’ancien qui est devenu ministre des transports (UNDPiste) depuis le dernier remaniement ministériel.
Merci pour la remarque de ce lecteur. Monsieur Bello « UNDP » est présentement ministre des transports.