« Mieux vaut tard que jamais ! » peuvent lancer  les camerounais de l’étranger ! Eux, qui depuis des années se battent pour obtenir du pouvoir de Yaoundé la mise en application de leur droit de vote qui est pourtant garanti par la constitution camerounaise.

Ce mercredi 06 juillet 2011, alors que les députés venaient de boucler la session parlementaire ordinaire de juin, l’on a appris la convocation d’une autre session du parlement, cette fois, extraordinaire.

Les honorables députés sont priés de prolonger leur séjour à Yaoundé, pour étudier deux projets de loi  portant l’un sur la modification de la loi des finances 2011, et l’autre, sur le droit de vote des camerounais de l’étranger. Ceci dit, si les élus du peuple venaient à approuver la loi autorisant les camerounais de la diaspora à participer eux- aussi aux élections présidentielles et référendum, ces derniers pourront dès octobre prochain avoir leur mot à dire sur le choix du président de l’Afrique en miniature.

Ainsi, c’est avec beaucoup de satisfaction que ces derniers ont accueilli cette nouvelle ; c’est le cas de Célestin Djamen, président de l’UDA (Union pour la Diaspora Active) qui a salué cette « avancée qui serait historique », même s’il regrette que cela ne se soit rendu possible qu’après plus de 13 ans de combat. Même au pays, plusieurs personnalités de la société civile ont vivement salué cette mesure présidentielle. Cependant, il convient de noter  que cette mesure profiterait à tous sauf à monsieur Biya ; lui, qui n’est vraiment pas très aimé de ses compatriotes vivant à l’étranger.

En effet,  le président camerounais est régulièrement « attaqué » par ces derniers. Ces dernières années, plusieurs plaintes ont été déposées contre le président camerounais en France,  pour détournement de fonds, par des camerounais vivant là bas. Toute chose qui a considérablement mis à mal les rapports entre le pouvoir de Yaoundé et sa diaspora. Aussi, en jetant un regard sur les écrits des camerounais de l’étranger sur  internet (débats, forum, blogs…),  on constate que ces derniers désapprouvent presque tous la politique du renouveau de monsieur Biya. Si jusqu’ici les autorités de Yaoundé tardaient à accéder à cette revendication pourtant légitime de la diaspora, c’est sans doute parce qu’elles redoutaient la « gifle » que pouvait leur administrer cette dernière à l’occasion d’un scrutin. Le fait c’est que les camerounais de l’étranger vivent majoritairement dans des pays où les libertés des citoyens et les principes démocratiques sont sacrés et très respectés ; et voyant que ce n’est  pas le cas dans leur pays, ils se positionnent comme des opposants au régime, dans le but de faire changer le système. Et c’est ainsi qu’ils sont régulièrement taxés de « manipulateurs » ou encore d’ « ennemis » de la république. En toute sincérité, il convient de  reconnaître que les présidentielles d’octobre prochain au Cameroun pourront être l’un des scrutins les plus crédibles que n’a jamais organiser le régime Biya, de part  les multiples reformes qu’a entrepris ce dernier. Lesquelles reformes pourront même au finish lui être préjudiciable. C’est le cas de cette autorisation du vote des camerounais de la diaspora. Mais alors, est-ce que monsieur Biya pouvait dans un contexte où les pays développés sont déterminés à imposer la démocratie en Afrique faire autrement ?