Nicolas Sarkozy et conclusion.

 

On se doit d’évoquer, dans cette analyse, Nicolas Sarkozy, et de se poser la question se représentera-t-il ? Surement, il n’est pas homme à abandonner et pour lui ce serait un échec cuisant. Il serait avec Valery Giscard d’Estaing celui qui n’aura pas fait deux mandats successifs mis à part de Gaulle et Georges Pompidou pour maladie. Il se battra donc contre une gauche divisée, son seul espoir, même si, actuellement, elle apparaît devoir lui être supérieure en potentialité de voix. Pourra-t-il surmonter son bilan calamiteux pendant les deux années avant l’élection, je ne le pense pas. S’il fait un plan de rigueur drastique pour résorber notre dette et nos déficits avec le chômage notre sécu etc…, il enfonce encore plus son peuple dans la misère en faisant une France douée d’un encéphalogramme plat. S’il continue à soutenir notre économie pour maintenir le peu d’emplois qui restent avec la protection sociale les retraites et tout ce qui lui incombe de financer, il augmente la dette et les déficits, il n’a donc plus de marge de manœuvre, a part faire des diversions en lançant des identités nationales ou autre et là on peut lui faire confiance, il est très fort.

Nicolas Sarkozy à des qualités c’est indéniable, de bons conseillés mais trop dogmatique quand il déclare qu’il n’a pas été élu pour augmenter les impôts c’est vrai, mais il n’a pas été élu non plus pour les réduire ! Il a surpris nombre de Français qui lui ont fait confiance, l’intégration de la France dans l’OTAN, je ne me souviens pas qu’il l’ait évoqué lors de la campagne présidentielle il s’en ait bien gardé, comme d’ailleurs son affinité à Georges Bush ou il lui a passé la main dans le dos. Sa politique n’a constitué qu’à diviser les Français non pas en deux mais en plusieurs classes. D’une part le bouclier fiscal les sépare en deux branches, et aussi dans la branche inférieure ceux qui peuvent travailler tout en profitant des heures supplémentaires défiscalisées et ceux qui ne peuvent pas malgré le slogan travailler plus pour gagner plus, une vraie tromperie quand on sait qu’il n’y a pas assez de travail. En fait là, il s’est moqué des Français.

Ses réformes si certaines devraient être engagées, par exemple, celles des retraites, je me dois de constater que sur les régimes spéciaux son action est très limitée alors qu’elle est lourde sur le secteur privé. En outre, quand il prévoit l’allongement de l’âge de la retraite, il ne prend pas en compte la pénibilité et le cas de ceux qui ont commencés à travailler très tôt, et pour ceux que l’on met en préretraite à 56 ans, il n’a rien fait pour le moment. Il ne veux pas entrer dans ce détail trop compliqué à résoudre, et contraire à la politique patronale.

La principale erreur qu’il a faite est de se priver de financements par le bouclier fiscal et la loi Tepa dont les effets se sont aggravés par la crise ce qui nous conduit à une énorme dette pour financer notre économie, et le retour qu’il en espérait, par la réduction des impôts, sur l’investissement n’est pas au rendez-vous, l’argent de ce bouclier est parti dans certaines banques qui financent des produits à très faible coût de main d’œuvre, que l’on revend ensuite avec un rendement qui dépasse tout ce que l’on peut espérer, quand à l’argent de la vente, et bien il reste à la banque qui a fait le marché, il est ainsi défiscalisé. Mais aussi avec cette crise qu’il n’a pas vu venir et qui a accentué la destruction des emplois ce qui plombe la relance et creuse les déficits dont celui de la sécurité sociale.

Le nombre élevé de nos chômeurs, mais aussi celui encore bien plus important de ceux qui sont largués, plus comptabilisés dans le pôle emploi, n’est pas près de se résorber. Il faut bien comprendre que la remontée du chômage ne pourrait être atténuée que par des mesures qui obligent à revenir sur des politiques qui ont été mises en place ces dernières années, Alternatives Economiques. La reprise sera lente si elle se fait, les entreprises qui avaient souvent fait le dos rond au cœur de la tempête continuent à ajuster leurs effectifs à la baisse pour rattraper le retard pris en termes de productivité, de sorte qu’elles ne sont pas prêtes a embaucher. Si Sarkozy compte sur une reprise de la croissance par la réduction du chômage pour relancer la consommation, il se trompe, il lui faudra modifier sa politique ce qu’il ne veut faire, obstiné dans son erreur.

Le rapport public 2010 de la Cour des Comptes épingle page 14 la gestion des finances publiques, «la hausse des déficits ne tient pas seulement à la crise». Or, la Cour estimait donc nécessaire d’arrêter la dérive de l’endettement sans attendre des remèdes hypothétiques comme la hausse de la croissance potentielle ou une reprise temporaire de l’inflation. Dans les prévisions associées au projet de loi de finances pour 2010, le Gouvernement retient ainsi que la dette atteindra 77 % du PIB à fin 2009 et 90 % à fin 2012, alors que la loi de programmation des finances publiques, votée au début de 2009, prévoyait encore qu’elle ne dépasserait 70 % du PIB ni à fin 2009, ni à fin 2012. La chute des recettes publiques due à la crise en est évidemment la principale cause, mais les données provisoires disponibles montrent que la hausse du déficit est de nature structurelle pour environ 0,6 point de PIB et que la dégradation structurelle du déficit s’est donc poursuivie. En dépit des règles que le gouvernement s’est données et hors mesures de relance, la croissance des dépenses a été trop forte et les ressources publiques n’ont pas été préservées comme elles auraient dû l’être. Ces pertes de recettes, 1,2 milliards d’euros, correspondent aux mesures nouvellement prises en 2009, par exemple la baisse de la TVA dans la restauration qui n’ont pas été compensées par des économies, comme, par exemple, le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Et le rapport de spécifier que plus la dette publique est élevée plus, il est difficile d’arrêter son emballement et de la stabiliser. Il est évident que le déficit structurel résulte des baisses d’impôts qui n’ont pas été compensées par une maîtrise suffisante des dépenses.

C’est de ce fait un manque de clairvoyance mais aussi une obstination néfaste pour notre pays à réduire les recettes de ses impôts. Reconnaître son erreur n’est pas une faute mais une qualité. Beaucoup n’ont pas compris ou n’ont pas réfléchis que ce bouclier fiscal tant décrié avec raison a permis à ceux qui en ont profité de conserver l’argent de ce bouclier en lieu sur, donc perdu pour notre économie, sachant très bien que la sécurité d’un gouvernement de droite n’est pas assurée, et qu’un jour, un gouvernement de gauche sera aux commandes. Ne récoltant pas le fruit de toutes ses largesses, il aura donc à cœur de montrer que sa politique est payante et s’il n’y parvient pas au terme de ce mandat, il lui faudra absolument être réélu pour un second afin de ne pas laisser en 2012 à son successeur un bilan aussi calamiteux. Seras-t-il réélu malgré cela, il en a la potentialité, beaucoup lui font confiance, d’autant qu’à gauche rien n’est clair.

S’il ne se présentait pas quels seraient les postulants possibles à l’UMP, le parti n’en manque pas. Il y a d’abord François Fillon, puis Xavier Bertrand, Jean-François Copé bien qu’un peu jeune, Alain Jupé et Dominique de Villepin. Au parti socialiste il y a les quadras Christophe Cambadélis, Arnaud de Montebourg, Manuel Valls, Claude Bartolonne qui en ont assez d’attendre de venir aux affaires, il faut dire qu’au PS, les occasions sont rares de gouverner le pays.

Conclusion,

Ce dossier est certes prématuré, non exhaustif, il permet de se faire une opinion sur des hypothèses qui se dessinent par les sondages aux élections régionales qui sont une indication de la tendance politique du moment, mais ce ne sont que des sondages. Les réflexions développées ne sont pas les seules que l’on puisse faire, elles seraient certainement différentes pour d’autres rédacteurs, mais elles engagent une analyse qui peut être corrigée, reprise et complétée dans une année. Les personnes présentées ont toutes les chances de figurer en 2012 sur la scène politique, quelles seront celles retenues pour aller au combat, en dehors de Sarkozy rien ne peut être pronostiqué, il nous faut attendre les régionales et les primaires socialistes.

Il y aura bien entendu le Front national pour lequel Jean Marie Le Pen pourrait se présenter, le seul à mon avis qui peut encore prétendre défendre son parti dans une élection présidentielle, Marine Le Pen est encore un peu jeune et à besoin d’expérience. Quand à Europe écologie actuellement la seconde force à gauche, en dehors de Daniel Cohn-Bendit je ne vois pas, et comme il l’a annoncé, il ne se présentera pas. Quand aux autres petits partis, ils testeront leur crédibilité  au premier tour pour se disperser ensuite entre les deux postulants.