Dominique Strauss-Kahn

 

Satellisé au FMI par la volonté de Nicolas Sarkozy une façon d’écarter un opposant de valeur sachant entre autre qu’un tel poste ne peut se refuser, Dominique Strauss-Kahn n’en fini pas d’être présent sur la scène politique Française alors qu’il ne fait rien pour, tout au moins de visible, d’autant plus qu’il ne sait pas engagé pour une investiture socialiste, se réservant d’y réfléchir plus tard suivant les circonstances. Pour lui la question ne se pose pas s’il désire terminer son mandat au FMI. Or, nous savons que Martine Aubry va engager les primaires socialistes en 2011 et que le mandat de DSK au FMI se termine en novembre 2012 après les élections présidentielles. Il risque donc de passer à coté s’il reste ferme sur cet objectif. Pour participer à ces primaires, il faudrait qu’il démissionne du FMI c’est un risque à la fois de perdre cette importante fonction pour une incertitude politique, le fera-t-il, je ne pense pas.

Mais il a de bons et fidèles partisans parmi les socialistes ainsi qu’au Modem et même dans des formations politiques à droite ou il recueille plus de partisans qu’au parti socialiste considérant sa compétence en matière économique. En fait DSK, n’est pas que de gauche il est aussi de droite, mais probablement plus de droite que de gauche aux yeux de beaucoup, on ne peut avoir cette aura si l’on est entièrement de gauche, cela peut constituer un handicap certain lors de l’investiture socialiste ou Martine Aubry parfaitement de gauche talonne DSK sur des sondages nationaux et le dépasse parmi les socialistes. DSK est crédité de 52 % d’intention de vote confronté à Sarkozy qui serait à 48 %, tandis que Martine Aubry serait battue par Sarkozy par le même score mais inversé, cela montre bien l’importance à la fois de ratisser large en étant finalement un entre deux c’est à dire un social démocrate de droite.

Au PS, il n’est pas en tête, Martine Aubry est préférée de deux points devant DSK et est créditée de 27 %. Or, on voit bien, depuis les élections régionales, que la sociale démocratie est la grande perdante tous les partis qui s’en prévalaient, ils ont été battus par la droite moins consensuelle et plus nationaliste d’apparence. La tendance est donc à l’affrontement droite gauche, la situation politique actuelle de notre pays conduit à ce combat, d’ailleurs l’écroulement du Modem le montre, ce qui confirme ce que l’on constate aussi depuis de nombreuses décennies avec l’UDF, succédant au mouvement républicain populaire MRP. De ce fait les chances de DSK de battre Sarkozy si elles apparaissent actuellement dans les sondages sont à prendre avec beaucoup de prudence.

DSK n’est pas apprécié par la gauche et plus encore à la gauche de celle du PS, ce n’est pas un homme politique représentant cette classe sociale. Il faut aussi considérer que son absence de la scène politique ou il n’a pas eu l’occasion de s’exprimer lui permet de rester sur sa lancée de l’investiture socialiste ou beaucoup ont regretté que finalement ce ne soit pas lui qui représente la gauche, estimant qu’il aurait battu Sarkozy, ce n’est pas mon avis. S’il se présente il lui faudra se découvrir, et là est le problème s’il opte pour la poursuite de la politique menée en déclarant qu’il faut faire une politique de rigueur qui serait sur le dos des Français, espérant qu’elle ramènera la croissance ce qui est faux, il se tue à gauche, et s’il déclare faire une politique de gauche, il se tue à droite, il vaut mieux qu’il reste au FMI.

Cette absence créée au parti socialiste un paradoxe eu égard à Martine Aubry qui a la charge de le remettre sur de bons rails, et si la victoire socialiste se confirme aux élections régionales elle se présentera la meilleure pour la gauche, et il serait tout à fait normal que, dans ce cas, elle en tire le fruit. De plus, sur le plan politique pur il n’est pas à sa hauteur et même pas au niveau de Ségolène Royal n’ayant jamais dirigé une région. Il n’a été que conseillé régional et maire de Sarcelles, Val-d’Oise, et cela constitue une prise pour la droite s’il venait à être le candidat socialiste. Il ne suffit pas d’être un bon économiste, il faut aussi être un bon politique.

Aux yeux de nombreux socialistes en allant au FMI, il a déserté son parti au moment ou il était dans une situation critique, il a préféré prendre la main tendue de Sarkozy que de rester avec ses compagnons, d’aucuns ne lui pardonneront pas. Quelle politique peut-on attendre de DSK ? Probablement la même que celle de Sarkozy, c’est d’ailleurs pour cela qu’il est plébiscité à droite plus qu’à gauche. Ses solutions à la crise seraient orthodoxes d’après le blog de Malakine. sur Marianne 2. fr. Assainissement du système bancaire par de nouvelles injections de fonds publics plutôt que par sa nationalisation, rétablissement rapide de l’équilibre des comptes publics par la croissance plutôt que par des hausses d’impôts sur les plus riches, recherche de débouchés par la compétitivité à l’export et plutôt que rupture vers un système protectionniste. Pour Malakine le système médiatique le pousse aux yeux de l’opinion et il aurait le profil rêvé pour gérer la crise et l’après crise, suffisamment orthodoxe pour rassurer les élites économiques sur l’absence de réformes trop profondes du système, et suffisamment progressiste pour faire accepter au peuple un programme d’ajustement structurel d’après crise destiné à rétablir l’équilibre des comptes et retrouver la «compétitivité».

On ne peut en effet être directeur du FMI et avoir un esprit de gauche, la gestion de la crise mondiale consiste à aider les pays en difficulté en resserrant les dépenses, cela se faisant toujours sur le peuple et jamais sur les banques. DSK incarne ces élites économiques et quand on sait qu’elles ne cessent de se tromper sur la gestion de la crise en nous susurrant que nous allons sortir du tunnel alors que c’est faux, sans jamais évoquer une seule fois que cette crise est d’abord celle des reformes de Sarkozy appauvrissant les finances de l’État, et considérant toutes l’argumentaire de gérer ses dépenses sans jamais considérer que la première des choses à faire est de donner du pouvoir d’achat et non de la misère pour relancer la croissance. L’exemple de mai 68, certes c’est loin, mais il est révélateur. L’argumentation était la même et il a fallu cette révolte et les accords de Grenelle pour que la croissance revienne, nous n’avons depuis jamais obtenu autant de croissance qu’à cette période. Les augmentations obtenues ont boosté la consommation. DSK ne fera pas autre chose que Sarkozy mais il bénéficiera de l’avantage supposé qu’il serait en mesure de redresser notre économie ce qui ne peut être obtenu sans une refonte de notre système d’imposition par la suppression des avantages donnés par le bouclier fiscal et la loi Tepa.

DSK est âgé de 60 ans diplôme de HEC, de l’IEP de Paris et docteur es sciences économiques de l’Université de Paris X, mais il a échoué à l’ENA ce qui ne l’empêche pas d’y enseigner après d’avoir été reçu au concours de l’agrégation de l’enseignement supérieur en sciences économiques en 1977.

Son avenir, est donc incertain même si actuellement il est largement donné meilleur pour battre Sarkozy, mais comment pourrait-il le faire, n’a-t-il pas reçu de lui ce poste au FMI ? Il ne peut que lui en tenir de la gratitude et de ce fait, il ne peut être retenu parmi les socialistes même si son courant le pousse ce qui sera insuffisant trop à droite et de connivence avec Nicolas Sarkozy. La raison voudrait qu’il reste au FMI un poste bien plus sécurisant honorifique et bien rémunéré que l’incertitude d’une élection présidentielle. Que ferait-on à sa place ?

La suite des présidentielles 2012 portera sur Martine Aubry.