Présidence de la commission de l’UA : l’Afrique divisée

Que retenir du 18ème sommet de l’UA tenu à Addis Abeba, sinon l’esprit de division qui, règne entre les chefs d’Etat africains.  Ils en ont donné la parfaite illustration lors de cette rencontre, quand il s’est agi de choisir le président de la commission de l’union africaine. Le scrutin qui a opposé le gabonais Jean Ping, président sortant et la sud africaine Nkosazana Dlamini Zuma n’a pas connu le dénouement qu’on lui souhaitait ; c’est-à-dire désigner le nouveau patron de la commission.

Un accord leur aurait certainement permis de masquer cette habitude qui veut que les chefs d’Etat Africains, lorsqu’il s’agit de prendre de grandes décisions dans la gestion des affaires africaines, soient toujours divisés. A quoi cette attitude peut elle obéir, si ce n’est mettre à nu les clivages qui règnent entre les deux grands blocs (anglophone et francophone) qui dominent le continent ?
Jean Ping devra encore attendre six mois pour connaître  son successeur ou savoir s’il reste à la tête de la commission de l’Union Africaine. C’est ce qu’on décidé les chefs d’Etat des pays membre de l’Union africaine, au dernier sommet qui les a réunit à Addis Abéba. De cette décision, l’on retient que les clivages entre les blocs anglophones, conduit par l’Afrique du sud et francophone conduit par le Gabon, la Côte d’Ivoire  et le Nigéria se sont accentué lors de ce sommet. Les anglophones, excepté le Nigeria, estiment en effet que le président sortant Jean Ping n’a pas été assez courageux dans certaines prises de décision. Ils ont ainsi à l’esprit l’éviction de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire et l’assassinat de Mouammar Kadhafi, le guide libyen. Ils lui reprochent en outre d’être à la solde de certains pays occidentaux comme la France. Dans l’autre bloc au contraire, on estime qu’il est un très bon diplomate, qui mérite la confiance des chefs d’Etat pour un autre mandat. C’est donc une bataille pour le contrôle de l’Afrique qui a commencé et qui connaîtra son dénouement dans six mois au Malawi. Le grand perdant dans ce conflit de leadership, c’est l’Afrique et avec elle, les africains.