Preneurs d’otages, un bussiness qui rapporte gros

On estime environ 350 millions de dollars la somme versée chaque année par les compagnies d’assurances et les Etats pour libérer des otages retenus quelque part dans le monde. Ce qui veut dire que derrière chaque otage libéré se cache peut être une transaction impliquant une somme d’argent âprement négocié entre négociateurs et ravisseurs. Le cas de Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier est l’exemple le plus récent avec des rumeurs d’une éventuelle rançon fixée à 10 millions d’euros. Cette information reste toujours non officielle puisqu’elle a été démentie par le ministre des affaires étrangères Alain Jupé. Mais même si la rançon est un sujet encore tabou pour les politiques, on peut quant se rendre à l’évidence sur le fait que ces preneurs d’otage n’ont généralement aucun combat idéologique, politique, racial ou religieux à mener. Qu’il s’agisse d’Al-Qaida Maghreb, d’Aqmi, de pirates somaliens ou de groupements indépendantistes, ils sont tous attiré par le même objectif: le fric .  

Ceux qui prétendent que la liberté n’a pas de prix n’ont sans doute aucune idée du pactole que les pirates somaliens ont touché en capturant le Samho Dream, un bateau pétrolier sud coréen, en avril 2010. Plus de 5 mois de négociation avec à la clé une raçon estimée 9 millions dollars, une somme record jamais égalée sur le marché des pirates. Quelque mois plus tôt d’autres navires ont connu le même sort parmi lesquels le pétrolier Sirius Star en Janvier 2009 et le Maran Centaurus en janvier 2010. Dans chacun des cas une raçon de plusieurs millions d’euros a été versée. Au début de l’année 2009 la piraterie est devenue l’activité la plus lucrative de l’océan indien loin devant la pêche et la plongée sous marine.

Depuis les attentats du 11 septembre 2001 les groupes terroristes continuent de semer la terreur dans l’esprit des étrangers présents dans les zones dites à risque. l’enlèvement des 4 français salariés du groupe AREVA au Sahel reste toujours dans la conscience collective. Une fois de plus l’argent est la principale motivation des ravisseurs d’Al-qaida Magreb puisqu’ils auraient réclamer 5 millions par personne soit 20 millions d’euros.

Alors que le prix des otages continuet à flamber, les gouvernements rechignent de plus en plus à payer de peur d’entrer dans le piège de surenchère des rançons. Mais encore une fois les preneurs d’otages ont une longueur d’avance grâce à la menace avec des vidéos où on peut voir certains otages supplier leur gouvernement à entamer des négociations sous peine d’éxécution. Cette méthode reste malgré tout un coup de bleuf pour toucher l’opinion publique et donc mettre la pression sur les autorités. Et ça marche ! Les otages retrouvent leur liberté, les politiques en profitent pour augmenter leur cote de popularité et les terroristes ont besoin d’argent pour leur petite guerre personnelle.  

Rien ne coûte plus cher à ces activistes qu’un otage qui meurt entre leurs mains, c’est presque une perte pour eux. Ils ont intéret à ce qu’ils soient en vie le plus longtemps possible. Après leur libération Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont affirmé qu’ils n’ont jamais été torturés ou menacés par les Talibans et qu’ils ont toujours été certains de retrouver leur liberté un jour. Le plus dur à supporter reste le temps car les négociations sont souvent longues et couteuses.

On peut tout de même préciser que certains otages n’ont pas eu cette même chance, c’est le cas de Michel Germaneau retrouvé mort lors du RAID militaire mené par l’armée française au magreb. Les circonstances de sa mort restent toujours imprécises puisque plusieurs hypothèses ont été évoquées.

Quoi qu’il en soit, peu importe les conditions de leur libération les otages sont toujours contents de renter chez eux et de retrouver leur famille. Ce qu’ils ignorent c’est que désormais ils ont peut être un prix : celui de leur liberté.