Encore une fois, le contenu d’un reportage tardif pris en cours sur une chaîne quelconque m’a interpellé… Je me suis donc documenté et je vous soumets dans cet article le résultat de mes modestes investigations.

 

Sur le coup, on voyait deux jeunes assis à l’arrière d’une voiture japonaise, pianotant sur ce qui ressemblait à une manette de jeu vidéo.

Au volant se trouvait un journaliste qui avait été invité à participer à une expérience en leur compagnie.

Rien d’extraordinaire, jusque-là, me direz-vous…

Par contre si je vous disais que les deux passagers, afin de déstabiliser le chauffeur s’amusaient à prendre le contrôle de certaines fonctions du véhicule, à l’aide d’une simple "manette Nes" version 1985 de chez Nintendo, là, vous commenceriez à pressentir un scénario d’épouvante !

 

En fait, ces deux informaticiens de génie étaient mandatés par la Darpa américaine (agence pour les projets de recherche avancée de la défense) qui avait financé leurs travaux, afin de prouver qu’il était possible de prendre le contrôle d’un véhicule équipé d’électronique.

 

Ainsi voyait-on le compte-tour s’affoler, puis les condamnations centralisées des portes monter et descendre, enfin la lumière du plafonnier clignotait façon boite de nuit.

Bien que les manipulations soient des plus complexes, on ne peut s’empêcher de penser que le régulateur de vitesse, le système de freinage géré par ABS, la direction assistée et la majorité des commandes sont pilotés électroniquement et donc "piratables" eux aussi.

Il a fallu, que les deux informaticiens Chris Valasek et Charlie Miller, démontent préalablement le tableau de bord de la voiture, pour pouvoir aisément accéder aux boîtiers électroniques (ECU) contrôlant les fonctions diverses.

 

De plus dans le cas présent, nous avions à faire à ce que l’on appelle des "white hats" (ou bons hackers), mais que des "black hats" (ou mauvais hackers) tout aussi aguerris en matière d’informatique auraient sans problème pu faire la même chose.

 

L’expérience visait en fait à sensibiliser les constructeurs automobiles et à les inciter à étudier des parades contre le piratage des systèmes électroniques de leurs véhicules.

 

Les responsables de Ford et Toyota, suite à cette démonstration ont tenté de minimiser en précisant que tout n’avait été possible qu’avec un contact physique.

Chris Valasek et Charlie Miller ont aussitôt répondu en citant les travaux de Tadayoshi Kohno et Stefan Savage qui à l’aide d’un téléphone portable, d’une liaison Bluetooth et d’un vulgaire CD avaient totalement pris le contrôle d’un véhicule géré par des systèmes électronique en 2010.

 

On peut accorder du crédit aux affirmations des deux "white hats", car ils sont déjà à l’origine de nombreux exploits.

Charlie Miller ancien chercheur à la National Security Agency avait réussi à forcer le système de sécurité de l’iphone et s’était illustré dans de nombreux concours de hacking.

Chris Valasek est, quant à lui, directeur de la sécurité chez IOActive.

 

En tout cas, quoi qu’on en dise, le piratage sans fil ne relèverait donc plus de la fiction !