Le centre de médecine régénératrice de Barcelone et le laboratoire d'expression génétique de l'institut Salk, en Californie, travaillent depuis longtemps sur l'ADN de la salamandre mexicaine, petit animal capable de régénérer n'importe lequel de ces tissus. La salamandre partage cette faculté avec certains lézards, ayant la propriété de faire repousser leur queue, et certains poissons qui peuvent régénérer leur coeur ou leur oeil.
Les chercheurs se sont donc lancés à la recherche des gènes impliqués dans ce processus afin de déterminer s'il était aussi présent chez les mammifères supérieurs, dans l'espoir, s'ils les découvraient à l'état inactif, de pouvoir les réactiver.
Ainsi ont-ils découvert certains gènes aux vertus prometteuses, d'autant que ces gènes, impliqués dans de nombreux processus développementaux, sont présents chez tous les animaux, homme compris, mais inactifs dans la grande majorité des espèces.
Ayant pu isoler le gène impliqué dans la régénération des cellules chez des embryons de poulet, les chercheurs les ont réactivés par thérapie génique, avant d'amputer les animaux de leurs ailes et de leurs pattes. Après de nombreux échecs, les chercheurs ont eu la joie de voir naître des poulets capables de restaurer leurs extrémités amputées.
Les chercheurs vont maintenant se lancer dans la recherche du gène incriminé sur des cellules souches humaines, et ont le ferme espoir de pouvoir créer un être humain capable de se régénérer. Évidemment, le chemin est encore long, d'autant que même si nous étions capables d'entièrement nous régénérer, nous ne serions pas encore immortels, car même la salamandre mexicaine finit par mourir.