Une récente étude de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), fait un bilan mondial effarant au niveau alimentaire, en précisant que plus d’un milliard de tonnes de denrées sont gaspillées ou jetées. Pourquoi un tel gâchis alors que près d’un  milliard de personne ne mangent pas à leur faim dans le monde !

Les français comme l’ensemble des européens ont aussi leur part de responsabilité  dans ce domaine. Plusieurs études sont unanimes pour dire que près de 30 % des produits achetés finissent le plus souvent à la poubelle et que 38 kg de nourriture sont jetés toutes les secondes en France.

Toute la chaine alimentaire est concernée que ce soit les professionnels de la restauration, de la distribution petites ou grandes surfaces ainsi que les consommateurs qui remplissent  régulièrement leur réfrigérateur.

Comment expliquer un tel gâchis ?

Notre société de consommation bien ancrée dans les pays développés depuis de nombreuses décennies, a développé la diversité et l’abondance des produits en tout genre, en incitant les individus à grand renfort de publicité à consommer toujours plus, tel produit ou telle marque.

Face à une telle opulence, les consommateurs ont très vite perdu leurs repères de consommation et se sont pour la plupart laissés bercer par la pression du marketing.

Les valeurs alimentaires ont  malheureusement au fil du temps perdu de leur importance.

Les générations d’après guerre ont été élevées avec le souci permanent que la nourriture est importante et qu’il ne faut surtout pas la gâcher, alors que les nouvelles générations du monde occidental, n’ont ni connu la guerre et pour beaucoup d’entre eux pas connu la faim et elles n’ont plus du tout le même respect pour l’alimentation et pour certains le même engouement pour la cuisine familiale. On achète pour goûter et si on n’aime pas on jette.

Cette évolution des mentalités explique aussi le net développement de la restauration rapide qui permet de satisfaire une population qui ne veut plus s’embêter à faire à manger et qui veut perdre le moins de temps possible à table.

Et puis, il y a toutes ces dates de péremption, référencées DLC (date limite de consommation) et DLUO (date limite d’utilisation optimale) qui entrent de plus en plus en ligne de compte et qui génèrent aussi tout ce gâchis.

Tous les produits quel qu’il soit sont marqués par ces dates ; si la DLC est importante dans la mesure où elle s’applique aux produits frais périssables, la DLUO qui s’affiche sur les pâtes, le riz, la farine ou les céréales n’est pas aussi importante dans la mesure où elle ne met pas en jeu la santé des consommateurs.

Si l’on s’en tient à tout cela, il est facile de comprendre pourquoi il y a tant de produits achetés qui sont jetés.

Une plus grande rigueur  dans les choix d’achat, une meilleure gestion des stocks, une plus grande prise de conscience par chaque individu du coût de ce gaspillage doit permettre d’enrayer progressivement ce phénomène sociétal.

La France a quant à elle un gros effort  à faire dans ce domaine dans la mesure où  elle est championne du gaspillage alimentaire avec près de 90 kg par an et par personne par rapport aux autres pays européens qui se situent  bien en dessous.