Le Parisien a demandé à Nadine Morano, Ministre de l’Apprentissage et de la Formation, de commenter la série télévisée de France 2 « Les hommes de l’ombre ». A cette occasion, elle a déclaré : "le problème d’image d’Eva Joly ne vient pas que de son accent, il est aussi physique. On sent du coup qu’il n’y a pas de communicant derrière".

       Ces propos n’ont pas manqué ce matin, de susciter des récations notamment sur Twitter où les internautes n’ont pas manque de reprocher ces propos à Nadine Morano.

       Face au tollé sur le web, Le Parisien a joint la ministre de l’Apprentissage mise en cause. Dans la matinée, elle a justifié ainsi ses propos : "Je n’ai rien contre Eva Joly que je respecte en tant qu’adversaire politique. Je n’ai pas du tout attaqué sa personne. Quand je parle de son physique, je veux dire l’aspect physique, sa façon de se présenter face aux photographes, aux caméras. En tant que femme on est scrutée du matin au soir. Davantage que les hommes sans doute. Il faut faire attention à ses chaussures, à son brushing, à l’image qu’on renvoie. A l’aspect vestimentaire".   Et d’affirmer que puisque le sujet était la communication et l’image en politique, "ce n’est pas du tout une attaque politique contre Eva Joly ni une critique sur son physique".

       Pour sa part, Eva Joly, a répondu : "Ce que dit Nadine Morano, honnêtement, ça m’est complètement égal". Cécile Dufflot a crié : « çà suffit » et Jean-Vincent Placé, son conseiller politique a estimé que Mme Morano «a un goût pour les combats de boue et qu’ il faut éviter de s’y laisser traîner».

       Nadine Morano a fait aussi une petite critique sur Ségolène Royal : «qui est allée jusqu’à la médecine esthétique et la correction dentaire». Elle a aussi égratigné au passage François Hollande  « C’était un homme débonnaire, aimant la bonne chère et la plaisanterie (…) On est dans la construction d’un personnage par des communicants. Je fais un régime, je change de lunettes, je fais attention à me contenir à tout instant… Mais l’image se fissure toujours à un moment ».

       Nadine Maorano n’a-t-elle pas franchi la ligne jaune en s’attaquant au physique plutôt qu’au programme ou aux idées de l’ancienne magistrate ?

       Pourtant sur twitter, Nadine Morano ne cesse de demander à ses détracteurs « de ne pas se livrer à des critiques personnelles, mais de débattre sur les idées ».

       Certains dirons « qu’en provoquant, elle évite de parler des vrais problèmes » ! D’autres trouverons à juste titre que « cela ne grandit pas ce Ministre ».

       Un internaute : "y – d" avance ce commantaire sur Le Figaro : « c’est la stratégie que l’UMP applique depuis un certain temps , j’explique : un ministre balance une vanne "limite hors jeux" volontairement du genre de celle là ou comme celle de Guéan , et lorsque l’opposition réagit , tous les politiciens de ce parti pousse des cris d’orfraie te crient au scandale ;;;;;;la ficelle est un peu grosse et ne trompe plus personne ________si ils croient que ces guignolleries trompent encore quelqu’un ils se trompent ,,,,,,,ça sent le sapin pour eux et on dirait qu’ils courrent au suicide politique ».

      Et un autre, Stanley Ted, (sur le même journal) écrit « De Gaulle avait Malraux, Nicolas Sarkozy Nadine Morano. Autres temps, autres gens. On ne refait pas l’Histoire !

      Une fois de plus, Nadine Morano refait parler d’elle. Mais sa collègue du gouvernement, Valérie Pécresse l’a défendue » ce matin sur Europe 1., en indiquant "qu’elle ne participerait pas au Morano Bashing". "On est extrêmement sévères avec Nadine Morano", a-t-elle dit.

      Si Nadine Morano voulait parler de « communicants », comme elle l’affirme, il ne fallait pas qu’elle aille chercher des exemples concrets dans ses adversaires politiques. ! Elle comprendra peut-être qu’il s’agit d’un terrain glissant et qu’il vaut mieux s’intéresser aux idées, mais ne pas s’autoriser d’autres digressions ! Les dérapages contrôlés ont de plus en plus de mal à passer dans l’opinion publique !

 Sources : Le Parisien, Sud Ouest, TF1,Le Nouvel Obs, Europe 1,Le Figaro, 20 minutes