Eternel est le débat de la compatibilité entre religion et état républicain, entre liberté de culte et liberté personnelle. Ainsi, ce conflit déjà entamé par l’interdiction du voile à l’école est relancé par celle de la burka, pour les un instrument de torture infligé par une caste d’extrémiste islamiste assouvissant la femme et ses volontés, pour les autre un moyen d’épanouissement religieux dans la pure tradition de la femme musulmane. Mais la question n’est pas là. Les deux positions étant toutes deux concevables, je m’intéresserai plutôt à la position que devrait adopter les musulmans de France à cette mesure pour le bien de leurs religions.

En soit, la burka constitue un symbole de l’assouvissement de la femme à l’homme dans une société médiévale ce que beaucoup de pays d’Europe de l’ouest ont très bien compris ; ainsi, ce vêtement dit religieux a été interdit en Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas, et est l’objet de discussion en France et aux Royaume-Unis. J’ai bien dit un vêtement dit religieux car « aucun texte coranique ne prescrit le port de la burka ou du niqab» selon Mohammed Moussaoui, président du le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM). Ainsi, la société contemporaine voit la burka comme une interprétation infondée et instrumentalisée par le régime mis en place par les talibans en Afghanistan. Seulement, les interprétations varient et quand des hauts dignitaires du culte musulman en France comme Dalil Boubakeur, ancien recteur de la mosquée de Paris préconise un Islam « humaniste et tolérant », « moderne et vivant » d’autres s’insurgent et veulent une stricte application des textes dans la pratique religieuse. Ainsi, le problème de la burka ne constitue pas en soi le cœur du problème mais plutôt la partie visible de l’iceberg. Aujourd’hui, l’Islam souffre d’une importante crise d’identité mais surtout d’image. Qui ne conçoit pas aujourd’hui cette religion comme inadaptée à notre société moderne, inflexible, intransigeante surtout après l’affaire des caricatures de Mahomet ? Soulignons aussi que nombre de groupe politiques ou autres participent à l’élaboration de cette caricature du musulman médiéval. Seulement la position de l’Islam vis-à-vis de la burka

 

            Alors que faire pour inverser cette tendance ? L’Eglise catholique avait trouvé une solution à son problème à travers le concile Vatican II qui a permit à cette religion une adaptation à une société contemporaine. Mais cette possible réformation de la pratique de l’Islam est-elle envisageable ? Il est malheureusement évident que non : le calife, chef spirituel et religieux des musulmans et en charge de l’exécution et de l’unification du culte a été démit de ces fonctions en 1924 après que la république de Turquie ai abolie le Califat. Ainsi, bien qu’en France, différentes institutions musulmanes se soient formées en collaboration avec le gouvernement, le CFCM, l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) ou encore le Rassemblement des Musulmans de France (RMF) ne sont pas reconnus par tous et de manière unanime par les religieux.

  

            Ainsi, deux voix continueront à s’élever pour ou contre la burka mais aussi bien sur d’autres sujets qui permettraient à l’Islam d’être mieux reconnues en Europe de l’ouest. Seule une décision unanime pourrait permettre une meilleure intégration et pour cela retourner aux fondements mêmes de la religion et de son interprétation ou bien sombrer cet Islam vers un schisme qui ne contribuerait qu’à l’affaiblir et à le plonger dans une guerre d’identité.