On pensait le vinyle ringard, tout juste bon à revendre trois franc six sous en brocante, car finalement le vinyle c’est fragile, ça prend de la place, c’est contraignant à écouter, et on peut même pas le synchroniser sur notre ipod !! Mais détrompons nous, le vinyle connait aujourd’hui un succès grandissant, et certains annoncent même qu’il remplacera d’ici quelques années le Compact Disc. Intéressons nous à ce phénomène de société.
Identifions ce qu’est un vinyle
Le disque microsillon, qu’on nomme plus facilement disque vinyle, a été inventé et breveté en 1946 par la maison de disque américaine Columbia Records, aujourd’hui filiale de Sony Music Entertainment. Commercialisé dès 1948, rapidement ce nouveau format concurrence les anciens 78 tours car le son qui est dégagé par le vinyle est de meilleure qualité. Le succès est à l’honneur surtout dans les années 60 et 70, tout particulièrement grâce aux succès du rock et de la pop, mais aussi aux débuts du disco. Il existe différents types de vinyle, mais le format qui connait le plus de succès est le vinyle d’un diamètre de 30 cm (12 »). Deux types de vinyle 30 cm : les 33 tours ou Long Play (LP) qui peuvent supporter un album entier, et il y a les 45 tours ou Extended Play (EP) qui ne peuvent supporter qu’une chanson par face. Il existe également deux autres formats, les 26 cm (10 ») abandonnés dans le milieu des années 70 et les 17 cm (7 ») plus récents.
Le vinyle passe à la trappe
Dès 1982, le Compact Disc (CD) arrive sur le marché et prend progressivement la place du vinyle. En effet, le CD a plusieurs avantages : plus petit, plus facile à ranger, le son est propre (dû à la qualité numérique), le disque est beaucoup moins fragile que pour un vinyle et plus pratique à lancer. C’est un large succès, et le format s’est imposé jusqu’à aujourd’hui. Dans cette situation, la question que doit se poser l’audiophile est la suivante : est-ce que le son du CD est meilleur que celui du vinyle ? Oui, le son est "meilleur" dans le sens que le son est propre, parfait et sans défauts. Toutefois, ce que peut lui reprocher l’audiophile c’est d’être trop parfait ! Car à l’inverse, le son du vinyle est naturel car non numérisé, le son est dynamique et chaud. Mais mis à part la qualité sonore, ce qui plait avant tout au fan du vinyle, c’est le cérémonial auquel il faut se plier pour écouter un vinyle : ouvrir la pochette, sortir le vinyle, le déposer délicatement sur la platine, positionner le diamant servant à lire le vinyle doucement sur la galette noire, et enfin regarder tournoyer le disque. Quant aux multiples craquements du son, c’est ce qui rend au final le vinyle vivant !
Mais le CD est lui aussi en route pour passer à la trappe
Depuis le milieu des années 90, le Compact Disc est entré doucement en crise à cause d’internet. En effet, grâce aux logiciels de Peer to Peer (P2P) permettant le partage de fichiers en se connectant à un réseau commun, le téléchargement illégal de fichiers a explosé. Ce phénomène touche plusieurs genres, et notamment la musique. On peut citer les plus célèbres comme eMule, Kaaza ou u-Torrent. Avec le développement de l’ADSL, et maintenant de la fibre optique, c’est de plus en plus rapide de télécharger la musique qu’on aime, et cela sans dépenser un sou. Quant aux mesures gouvernementales visant à faire cesser le téléchargement illégal, elles sont guères efficaces. De toute manière, il existe maintenant des sites qui permettent d’écouter de la musique gratuitement comme Deezer ou Music Me, et là l’utilisateur ne fait rien d’illégal. A côté de cela, alors que l’industrie du CD s’effondre littéralement, le vinyle refait une percée. Il n’y a qu’à en voir les rayons vinyles qui ne cessent de croitre dans les grands magasins disquaires comme la FNAC ou Virgin Megastore.
Pourquoi le vinyle a-t-il de nouveau du succès au milieu de tout ça
En définitive, je pense que l’industrie de la musique ne fait qu’évoluer. Il y a eu les 78 tours, puis le vinyle, le CD, et maintenant… le mp3 ! Sauf que ce format n’est pas aussi rentable que les précédants, puisque très peu de personne au final télécharge légalement, même si le prix est réduit, il n’y a qu’à voir l’échec cuisant de la carte musique jeune lancée par le gouvernement français. Mais cet argent que les consommateurs adeptes de musique ne dépensent pas, ils peuvent le dépenser ailleurs, et c’est le cas, tout particulièrement s’agissant des dépenses pour les concerts. Et au milieu de cette évolution de l’industrie musicale, le vinyle séduit les jeunes, avides de redécouvrir les succès des années 60, 70 et 80, fouinant les puces, brocantes et les disquaires poussiéreux (je pense par exemple à la rue St Michel, bien connue des parisiens). Et que dire de l’enthousiasme à trouver un trésor parmi des dizaines de vinyles ringards. De plus, c’est tout un commerce qui s’organise, il n’y a qu’à voir les prix de certains vinyles assez rares, on peut citer des Beatles ou des Pink Floyd à des prix parfois à 3 chiffres. Cependant, ces consommateurs du vinyle achètent aussi volontiers des nouveautés sortant à la fois en CD et en vinyle. Après, c’est une question de goût, en tout cas moi, mon choix est fait, je suis un vinyle addict !
Le disque vinyle séduit les jeunes, à tel point que certain en font leur métier, métier qui était en voie de disparition: Disquaire
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