Mentir, c’est mal. Nous le savons, nous le répétons sans cesse à nos enfants. Pourtant, nous passons notre vie à faire de petits ou gros arrangements avec la réalité. 

Il es impossible  de parler complètement vrai. Cela tient d’abord à la nature même du langage. Dès lors que nous utilisons la parole, nous sommes condamnés à ne pas tout dire, car les mots ne reflètent jamais toute la vérité. Il y a toujours une partie de celle- ci qui reste cachée, inaccessible à la parole.

Dire la vérité, toute la vérité, signifierait être dans un rapport direct avec la réalité. Or, nous sommes toujours dans l’interprétation. Cela signifie plutôt qu’il n’y a de vérité que subjective et affective. On peut changer facilement de vérité en fonction de l’instant.  Nous sommes incapables de ne pas mentir. Bien sûr, certains mensonges consistent en un détournement conscient et volontaire de la vérité dans le but de tromper l’autre. Mais, ceux- là restent très minoritaires. Au quotidien, la majorité de nos mensonges sont des actes réflexes, instinctifs, auxquels on a recours pour se protéger d’une atteinte physique, morale, matérielle ou psychique. En fait, pour protéger la relation établie avec autrui.   

 

On ment par peur d’être privé de l’autre, c’est un acte défensif. Ceux qui ont tendance à dire tout ce qu’ils pensent sont avant tout très sûrs d’eux. Ils ont une belle confiance en eux qu’ils ne sont pas retenus par la crainte de perdre l’amour de l’autre.  Les principales motivations qui nous poussent à mentir sont donc liées à l’autre, ne pas faire de peine à l’autre, défendre les personnes que l’on aimes, éviter une punition, paraître le meilleur ou encore par intérêt matériel.  Jouer avec la vérité serait ainsi indispensable à la vie en société. Bien communiquer, c’est savoir prendre en compte l’autre et ce qu’il est prêt à entendre. En d’autres termes, c’est savoir mentir, ou, du moins, ne pas dire toute notre vérité. Preuve que, toute vérité a sa contrevérité.  Mentir par politesse ou omission, ne nous empêche pas d’être sincères. La sincérité n’a en effet rien à voir avec la vérité. Tout dépend de la façon dont nous désirons nous positionner par rapport à l’autre.  

Le contraire de la vérité n’est pas une erreur mais une autre vérité qui est indispensable dans notre vie.