Enfin une justice… 

 
Après avoir si souvent vitupéré contre des errances de notre justice, est venu le jour où, par bonheur, elle a dépassé son aveuglement emblématique.
Il est indispensable de le noter, de le faire savoir et de l’approuver avec assez de force pour qu’il en soit désormais toujours ainsi. Cette bonne surprise sera, espérons-le, suivie d’autres de la même hauteur, de la même qualité.
      Aujourd’hui, à marquer d’une pierre multicolore, une cour d’Assises s’est grandie, tout comme l’ensemble des participants à cette affaire.
       Un ouvrier agricole, un homme, vient de retrouver plus que sa dignité. C’est le 8°, rendons-nous compte, depuis Dreyfus. Pour une fois la justice française et des hommes a déclaré que rien ne pouvait être retenu contre M. Loïc Sécher. Lequel a passé plus de 2600 jours en prison. Il souhaite désormais retourner dans l’anonymat. Et espère que son accusatrice puisse se reconstruire. Chapeau, Monsieur.
      Que le Procureur Général lui ait serré la main, et que d’autres aient manifesté à son égard d’un geste fraternel prouve qu’enfin la justice est parfois capable d’humanité plutôt que de froideur. Le mouvement est lent mais louable.
      Oh ! Cette histoire n’intéressera personne. Un violeur dénoncé par une gamine. Sans doute vilipendé par les journaux à l’époque. Un type ordinaire qui a mérité toutes les erreurs de la gendarmerie et des « experts » et qui devient innocent plus de 7 ans après. Deux jugements l’ont condamné à 15 ans de prison, selon l’intime conviction des jurés. Et il a fallu la rétractation de la « victime », ne supportant plus son mensonge pour que l’on s’interroge sur la confiance que l’on peut faire à la parole d’une adolescente. Comment, dans certains cas, ne pas mettre en cause la chaîne qui conduit d’une plainte à une catastrophe judiciaire ? Faute de preuves, parole contre parole, l’homme a passé inutilement de sa vie en prison avant d’en sortir la tête haute et le verbe sage.
      C’était un plaisir que d’écrire pour la rubrique des infos positives quand ce matin l’on a appris que le Parquet réclamait la détention provisoire pour les auteurs du couac du baccalauréat. Tout est à refaire, car M. Tron, ex-secrétaire d’Etat, toujours maire de Draveil, mis en examen, et présumé coupable de viol en réunion a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire. On va faire un exemple pour ces sales gamins qui ont mis la pagaille dans un examen, mais encore présumés violeurs de personne.
     En souhaitant que la réquisition ne soit pas suivie, va pour les infos positives.