Pour sauver l’honneur

L’Uruguay et l’Allemagne s’affrontent samedi soir pour la petite finale de la coupe du monde. Histoire de sortir la tête haute…

 

 

 

 

Personne n’attendait l’Uruguay à ce stade de la compétition. Etre arrivé là représente déjà le paradis pour des Uruguayens qui jouent sans pression depuis les huitièmes de finale. Pour en parvenir ici, ils ont débord éliminé sereinement la Corée du Sud après avoir fini premiers dans le groupe de la France. La plus grosse équipe asiatique n’a pas tenu face à la force de percussion offensive de l’Uruguay mais a quand même réussi à percer le verrou défensif des Sud-Américains qui n’avaient jusque-là pas encaissé le moindre but. Après avoir défié le football asiatique, c’est celui de l’Afrique que les Uruguayens avaient en plat principal. Dans un match totalement cadenassé marqué uniquement par le penalty manqué de Gyan à la dernière seconde des prolongations, les coéquipiers de Forlan ont du avoir recours aux tirs aux buts pour se qualifier. Très rigoureux dans la récupération du ballon et très rapides dans les enchaînements, les Uruguayens ne doivent le salut qu’à ce geste d’anti-jeu de Suarez qui en touchant volontairement le ballon de la main a empêché le Ghana de devenir la première nation africaine à accéder à une demi-finale de coupe du monde. Le geste de l’année ou encore celui du sauveur pour certains, un geste honteux pour d’autres, le débat n’a pas de fin. Il permet en tout cas à l’Uruguay d’être la seule nation sud-américaine présente dans le dernier carré. Un exploit. Ils ne pourront cette fois-ci rien face au réalisme extraordinaire de Néerlandais pourtant très faibles dans tous les compartiments du jeu. Le but extraordinaire de Forlan (son quatrième), belle réponse au bijou de Van Bronckhorst quelques minutes auparavant et la réduction du score à la fin du match n’auront pas suffi. Terminer sur le podium constituerait pour cette équipe un miracle. Privés peut-être de Forlan, ils retrouveront Suarez en attaque. 

 

Coté allemand, ce n’est pas du tout la même sensation qui se dégage. La Mannshaft était la meilleure équipe du tournoi et le fait de s’être fait éliminée par l’Espagne a du mal à passer. Pourtant, les Allemands n’ont rien fait pour obtenir leur ticket pour la finale. Privés de Müller sur le côté droit, ils n’ont que trop rarement effectué leurs mouvements de génie qui leur avaient permis d’humilier l’Australie (4-0), l’Angleterre (4-1) mais surtout l’Argentine de Messi et Maradona impressionnante jusqu’alors (4-0). Certes, Casillas a fait un grand match sur sa ligne. Mais à trop vouloir défendre, les Allemands ont concédé beaucoup d’occasions et ont fini par céder sur une phase de jeu qu’ils pensaient dominer : le domaine aérien. Avant ce corner sur lequel Puyol se démarquera pour offrir la victoire aux siens, Mertesacker avait parfaitement muselé le poison Villa. De la tête, rien ne passait et dans les pieds, le travail incessant de Schweinsteiger devant sa défense empêchait toute relation avec l’attaquant de Valence. En ne réagissant que trop tard, les Allemands peuvent se mordre les doigts. La finale était à leur portée. Ce dernier match, en guise de consolation, est quasiment une corvée.