Pour l’euro, la sagesse sortirait-elle des marchés,

à une gestion cavalière des gouvernants ?

L’euro poursuit sa descente face au dollar malgré le plan de 750 milliards d’euro mis sur pieds le 10 mai afin d’éviter que la crise Grecque ne s’étendent au Portugal, à l’Espagne, voire à l’Italie, qui d’ailleurs ne présente pas les mêmes déficits avec 5 % du PIB est loin derrière l’Espagne 11 %, avait été approuvée comme le signe d’une cohésion des membres de la zone euro pour le soutenir, impliquant la Banque Centrale Européenne comme caution devenant ainsi la banque de la zone euro, cohésion obtenue au forceps par suite des réticences de l’Allemagne, mais cohésion tout de même. Mais le vendredi 14 mai les bourses retombaient et l’euro descendait à son plus bas niveau de 1.24 $.

Pourquoi, tout simplement les marchés n’ont pas confiance et c’est tout à fait logique. Dans cet esprit les spéculateurs ont raison, ils nous montrent que nous n’avons pas géré nos pays d’une façon raisonnable engrangeant dettes sur dettes et mettant ainsi en péril notre monnaie. Les condamner comme nous le faisons par ce qu’ils obligent nos gouvernants à adopter des plans d’austérité drastiques est une réaction épidermique mais non justifiée. Que dirions nous à quelqu’un qui dépense trop par rapport à ses revenus qu’il gère mal et nous l’inviterions à rembourser ses dettes, en le contraignant à prendre des options draconiennes. Dans ce cas, nous regarderions si vraiment il peut les appliquer, c’est à dire s’il en a encore les moyens de vivre et de rembourser ses dettes afin que sa banque lui prête à nouveau de l’argent pour faire face à ses besoins. Or, la BCE peut bien apporter sa caution pour soutenir les pays menacés de faillite bancaire mais, qui soumis à des conditions draconiennes d’austérité entrainent une consommation compromettant toute croissance c’est à dire la possibilité de remboursement de la dette. On se trouve donc dans une impasse et c’est cette impasse qui fait que les marchés ne nous font pas confiance, et la spéculation sur l’euro continue. C’est ainsi, nous avons trop dépensé par apport à ce que nous recevions comme recettes, nous le savions ce qui justifie le terme de cette gestion cavalière de nos gouvernants.

On n’échappe pas à cette réaction malgré la prétention de Sarkozy à vouloir tout imposer, les milieux d’affaire sont sérieux, et ce n’est pas en gonflant ses muscles comme le fait notre président qu’ils ne vont pas nous rappeler à l’ordre. Rappelez-vous Sarkozy regardait notre déficit un peu par dessus la jambe déclarant que la croissance allait reprendre et qu’il se résorberait de lui même. Ne se rendant pas compte, ou ne voulant pas se rendre compte, que plus il appauvrissait les Français par des réformes injustes, moins la croissance pouvait survenir par la consommation. Ne pas augmenter les salaires, réduire ceux des fonctionnaires, baisser les dépenses publiques, augmenter la TVA, ne pas imposer les hauts revenus comme contribution à la dette, réduire les remboursements santé, augmenter le gaz et l’électricité, les transports et combien d’autres choses entraine une consommation quasi nulle, donc moins d’impôts, moins de PIB, un encéphalogramme plat n’a jamais permit de revivre.

Après l’annonce du plan de 750 milliards d’euro, les marchés ont salué l’efficacité du plan, et les mesures exceptionnelles prises en particulier l’implication de la BCE comme banque de la zone euro, ce qui manquait. Ses achats de dettes publiques soutiennent le marché de la dette permettant d’emprunter à des taux d’intérêt satisfaisants. La BCE aurait acheté 30 milliards d’euro d’obligations entre lundi et mardi essentiellement Grecques et Portugaises, voir ici. Si l’Espagne devait connaître à son tour le même sort que la Grèce et le Portugal, la BCE ne pourrait pas subvenir à stabiliser les marchés sans que la France et l’Allemagne s’endettent pour contribuer à financer le pays. Leurs notes de crédit seraient dégradées, leurs coûts de financement augmentés. On connaîtrait une véritable crise de la zone euro. La contribution potentielle de la France au plan atteint déjà 90 milliards d’euros , soit l’équivalent de 4 points de PIB. La clé de tout est donc l’Espagne d’après Patrick Artus directeur des études chez Natixis, si elle s’en sort sans grandes difficultés l’euro se stabilisera.

Si l’Espagne n’arrive pas à contenir ses déficits et que les marchés le prennent mal en s’arrêtant de prêter de l’argent, on entrera dans une crise encore plus grave qui n’épargnera aucun pays d’après Patrick Artus. Pour lui, les politiques pourraient dénoncer le caractère déraisonnable des efforts demandés en termes de réduction des déficits. On exige toujours plus des gouvernants en ne leur donnant que le choix de tuer leur économie, c’est ce que j’ai toujours écrit, ce n’est pas en tuant la source des revenus que l’on résout les difficultés. La baisse de l’euro ne serait pas une mauvaise chose par ce qu’elle permettrait de vendre moins cher nos exportations donc relancer l’économie, et pour lui, la baisse de l’euro pourrait se faire en créant de la monnaie, quand plus de monnaie est offerte, celle-ci se déprécie, ce qui serait à combiner avec l’achat de dollars. Contrairement à ce que beaucoup pensent sortir de la zone euro serait catastrophique, et de citer l’Espagne qui se finance à 3,8 % d’intérêts à dix ans, ce taux grimperait à 20 % si elle reprenait sa monnaie.    


5 réflexions sur « Pour l’euro, la sagesse sortirait-elle des marchés, »

  1. Pour Jean-Claude Trichet président de la BCE, c’est la situation la plus difficile depuis la seconde guerre mondiale, voire la première.

    Il estime que l’euro n’est pas en butte à des attaques spéculatives et considère que l’Europe doit envisager des changements profonds en vue de prévenir et de sanctionner les écarts de conduite des États en matière de politique économique. « Ce n’est pas une question d’attaque contre l’euro. Cela concerne le secteur public et donc la stabilité financière dans la zone euro, explique-t-il. Il est clair que les Européens ont pour principale responsabilité de prendre des mesures appropriées pour contrebalancer les tensions actuelles en Europe. »

    Le président de la BCE plaide également pour [b]un contrôle renforcé des budgets nationaux[/b]. « [u][b]Nous devons faire un bond en avant dans la surveillance mutuelle des politiques européennes en Europe[/b][/u]. Nous avons besoin de meilleurs mécanismes pour prévenir et sanctionner les écarts de conduite. » « [u]Il nous faut une mise en œuvre efficace du contrôle mutuel, nous avons besoin de sanctions efficaces pour les atteintes au Pacte de stabilité et de croissance.[/u] La BCE réclame ici de profonds changements », souligne-t-il.

    On ne peut que lui donner raison.

    Bien à vous,

    Anido

  2. [b]Ne faudrait-il pas que l’État contrôle le travail de nos traders ? Ne faudrait-il pas qu’il ait la maîtrise des opérations boursières, financières et bancaires, ce, de manière à pouvoir empêcher toute crise comme celle que la Grèce a subi ?[/b]

  3. [b]Dominique[/b],

    Dominique nos banques sont des entreprise privées et comme tel, elles agissent comme elles le veulent. Les tradeurs font leur boulot ils sont payés pour cela, nous n’avons rien à y voir, tu le sais mieux que moi.

    La crise de la Grèce n’est pas de la faute de ses tradeurs mais de son gouvernement qui a menti sur son déficit mettant son pays au bord de la faillite.

    Bien à toi,

    Anido

  4. Tant qu’il n’y aura pas de lois sérieuses pour contrôler la finance ce seront toujours les faibles qui paieront pour les puissants. Rien n’a changé depuis les temps anciens où les paysans vivaient dans la misère pour entretenir les fastes de la Cour.
    Nous tous, employés, ouvriers,petits patrons, ingénieurs, chercheurs, etc travaillons pour permettre à quelques dizaines de milliers de parasites de collectionner les automobiles de luxe, vivre dans des Palaces, parer de bijoux couteux de jolies femmes, disposer de tout ce que la terre et les hommes peuvent produire, etc…
    Et cela ne trouble personne, n’émeut personne, cela a toujours été et il n’y a aucune raison pour que cela ne continue pas.

  5. [b]Jacques[/b] bonjour,

    Permettez-vous que je vous appelle Jacques ?

    Vous êtes un exemple.

    C’est bien vrai que les faibles paient pour les puissants, cela a toujours été et sera toujours d’actualité tout simplement par ce que ce sont les faibles.

    Je ne vois pas comment cela peut changer, il y aura toujours des êtres qui domineront les autres, nous n’y pouvons rien.

    Les animaux ont un maître de bande qui dirige la meute sans lui, elle ne sait plus exister, c’est naturel, il faut un chef.

    Nous humains, nous cherchons un chef en notre président pour nous orienter dans ce monde, et comme il est imparfait, nous en subissons les conséquences qui bien souvent sont pires que les bienfaits qu’il peut nous apporter.

    Le problème est que nous sommes en complète mutation, et nous ne savons pas ou nous allons, tous se trompent, faut-il plus d’Europe ou pas, l’expérience que nous en tirons nous montre qu’il faudrait tout changer par ce que nos dirigeants n’ont cessés de nous engager dans une impasse qui nous fait perdre notre identité.

    Dans ce contexte, les banques ont la partie belle, elles ne sont liées à aucune contrainte, et elles gouvernent notre monde par ce qu’il est construit sur le capital.

    Notre Union si vantée par notre président qui n’a même pas consulté les Français pour nous engager dans l’application du traité de Lisbonne est une catastrophe économique nous en voyons les conséquences, et nous risquons par ce que les Français sont, pour beaucoup, nuls, qu’il soit réélu après avoir usurpé leur vote.

    Vous comme moi, nous ne sommes plus concernés, mais cela ne nous empêche pas de penser. Notre gouvernement va encore réduire le nombre de nos fonctionnaires pour faire des économies, alors qu’il à dépensé notre argent au delà de tout ce que l’on pouvait tolérer, tout en se privant de rentrées fiscales importantes, c’est nul Jacques !

    Alors, Jacques, ceux qui comprennent ne sont pas majoritaires et de plus, ils sont divisés, il n’y plus qu’à subir.

    Bien à vous,

    Anido

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