Depuis la création en 1985 de l’association "Les Voiles de la Liberté", pas moins de 5 manifestations ont été organisées à Rouen. Des "Voiles" de 1989, simultanément au bicentenaire de la Révolution française, jusqu’à "l’Armada Rouen 2008".
En 2013, comme l’a judicieusement indiqué le site nautisme.figaro.com "La manifestation, qui se déroule tous les 5 ans, a été avancée au mois de juin (alors que les 5 précédentes éditions se déroulaient en juillet)". Le site ajoute que la raison en serait le départ d’une course la Tall Ship’s Race, dans le nord de l’Europe.
L’Armada de Rouen ne s’est pourtant pas toujours déroulée tous les 5 ans. Par exemple, elle a eu lieu en 1999 et en 2003. Par contre, sauf en juillet 2008, le beau temps avait toujours été présent lors des quatres précédentes éditions. La météo est un élément clé de la réussite de l’Armada de Rouen. La pluie a parfois un certain charme, le soleil c’est mieux. Le soleil et les témpératures en juin, ici, c’est un peu la roulette russe, et comme on dit en normand "ça s’ra s’lon".
A propos de la pluie en juin 2012, le site grand-rouen.com indiquait "D’après les relevés de météo France à Rouen, ce serait le mois de juin le moins ensoleillé depuis 1968", et précisait plus loin "…le mois de juin 2012 est le troisième mois de juin le plus pluvieux depuis 1981…" Notons cependant que le site ajoutait aussi que le mois de juillet 2012 n’était guère mieux. En tout état de cause, la Saint-Médard (le 8 juin) et la Saint-Barnabé (le 11) qui sont tous deux de précieux indicateurs dans la tradition populaire, se trouvent au coeur de l’Armada 2013.
Ce qui sera aussi au coeur de l’Armada 2013, c’est qu’à Rouen, après Jeanne d’Arc, a été brûlée Mathilde. Ou plutôt le Pont Mathilde, nommé d’après la femme de Guillaume le Conquérant. Il est inutilisable depuis son incendie par accident, sept mois avant l’Armada. L’ouvrage, par lequel transitaient 80.000 véhicules par jour, va faire cruellement défaut. Hors vacances scolaires, les milliers de conducteurs de véhicules traversant quotidiennement la Seine à Rouen sont depuis le 29 octobre 2012 empêtrés dans de très difficiles conditions de circulation.
Des conditions qu’une Armada organisée pour la première fois en dehors des vacances scolaires ne va probablement pas arranger. Les autres ponts, dont le Pont levant Flaubert pour lequel toute levée risque d’être problématique ainsi que les bacs de Seine risquent d’être pour le moins saturés. De plus, et sans jeu de mots, les écrits du bac débuteront le lundi 17 juin, dès le lendemain de l’Armada. Les étudiants rouennais, et surtout les étudiantes (avec la présence de dizaines d’élèves marins de tous pays) auront-ils réellement, du 6 au 16 juin, la tête à la préparation de leurs examens ?
photo : copie d’écran du site officiel armada.org