Les mariages princiers ou royaux ont-ils encore une justification à notre époque ? N’existent-ils que  pour faire rêver les petites filles ?…..

Même à notre époque, on a tous besoin de rêver, et les mariages princiers font partie de cet émerveillement. Ainsi, en épousant Charlene Wittstock, le prince Albert a perpétué la tradition, qui fait du mariage des derniers monarques de notre ère un moment hors du temps. Mais à quoi servent aujourd’hui ces mariages princiers ?

 

En multipliant les apparats, la Couronne britannique  a souhaité démontrer, lors du dernier mariage royal, que la monarchie n’était pas qu’une tradition, mais bénéficiait bien d’un réel pouvoir. A commencer par celui de déplacer les grands de ce monde et d’attirer l’attention d’un public toujours avide de cérémonies aussi fastueuses.

La destinée du prince William et de Kate Middleton s’apparente dorénavant à celle du pays, qu’il gouvernera. Les républicains ne s’opposent plus à cette médiatisation à l’extrême de la monarchie, puisqu’elle peut leur servir. La renommée de la reine  mère britannique rejaillit sur le gouvernement, dirigé par David Cameron. Ce dernier bénéficie, même indirectement, de cette aura. Il est loin le temps, où Buckingham Palace pouvait présider à la conduite du pays, tout comme elle n’est pas arrivée l’époque, au cours de laquelle le peuple britannique  pourra se passer de sa royauté.

A Monaco, cette contradiction apparait encore plus marquée, puisque le rocher n’existerait pas – tel que nous le connaissons aujourd’hui – sans ces S.A.S . ( Son Altesse Sérénissime). Si certains ont rapproché le mariage de ce week-end à celui de Grace Kelly il y a 55 ans, on s’est tous étonné du faste et du luxe, déployé lors de ce mariage. Des concerts privés –Eagles, Jean Michel Jarre,…- un feu d’artifice, un repas préparé par un grand chef, des milliers d’invités,…Tout ça pour quoi ? Pour faire savoir que la principauté existe toujours, et que les princes en sont les gouvernants. Pour faire connaître Monaco aux yeux du Monde. Pour souligner les avantages de devenir monégasque ou de visiter la principauté…Un peu de tout cela, car ce mariage reste une pure opération marketing, visant à promouvoir le domaine monégasque.

Il faut pour la principauté réaffirmer l’attrait pour les fortunes discrètes de ce « paradis », et susciter l’engouement des touristes, qui boudent, excepté lors du grand prix de formule 1, la principauté. Car, Monaco, comme bon nombre de pays, a souffert de la crise financière de 2008, et de l’anathème lancé contre tout les paradis fiscaux. Faisant tout pour ne pas être mis au ban des nations, Monaco a ajusté sa politique, effrayant certains investisseurs, qu’il faut savoir (re)séduire. C’est à cela, que le mariage s’est attaché, et en bon gestionnaire, la principauté espère bien un juste retour sur investissement en regard des 4 millions d’euros, qu’a couté ce week-end  de festivités. Le mariage princier n’était pas pour faire rêver les petites filles ?