Politique – Rachida Dati victime d’un succès peu mérité ?

Copiner plus pour progresser plus
Voilà que notre gardienne des sots est à plaindre quelques mois à peine après sa prise de fonction. Malmenée, y compris dans son propre camp, par son entourage professionnel et personnel, elle fait face nous dit-on avec courage. Soit.

Elle montre sa force de conviction et de caractère. Bon. Elle paye sa couleur de peau et ses origines sociales. Je dis, un peu facile. Voilà une dérive embêtante de la discrimination positive, c'est qu'on ne peut être que positif sinon l'on est taxé d'extrémisme à relents racistes.

Pourtant moi je redis que tout cela est trop facile. D'ailleurs tout le problème de Madame Dati ne vient il pas de là aujourd'hui ? Cette icône de la transgression raciale et sociale a eu, c'est le moins que l'on puisse dire, de belles fées autour de son berceau qui ont rendu son évolution bien facile, bien plus facile que pour le commun des mortels. Issu d'un milieu présenté comme très modeste, on notera cependant que c'est dans une école privé catholique qu'elle débute. Parcours universitaire somme toute classique jusqu'en maîtrise avant que la machine ne s'emballe : un MBA financé par Matra avec l'appui personnel de Jean-Luc Lagardère ; quel hasard ou heureuse coincidence… Pas trop de soucis pour commencer à bosser puisqu'en toute simplicité et sans que ses résultats scolaires ne soient particulièrement brillants, elle intègre d'entrée le groupe Elf Aquitaine auprès d'Albin Chalandon (Ancien Garde des Sceaux de Jacques Chirac, faut dire que les palais de justice il connaissait vu le nombre d'affaires de corruption dans lesquelles il était impliqué…).

Retour chez Matra puis bref passage auprès de… Jacques Attali, un proche de Jean-Luc. Décidemment quel carnet d'adresses !!! Ensuite cap vers la sobriété au sein d'une entreprise qu'on ne peut taxer d'influente auprès des pouvoirs publics, j'ai nommé… la Lyonnaise des Eaux. Là voilà ensuite intégrant le ministère de l'Education nationale avant, sous les conseils de… Simone Veil, d'entrer à l'ecole Nationale de la Magistrature.

Admise brillamment et sans passer le concours s'il vous plait ; ben quoi ? elle a été admise sur titres, à vous de choisir le titre c'est tout. 3 ans d'activité professionnelle s'en suivront qui lui permettront de cerner exactement l'Etat de notre Justice puisqu'ensuite elle devient conseillère de Nicolas Sarkozy et intègre le monde politique qu'elle ne quittera plus jusqu'à cette accession suprême.

Facile disais-je… c'est un parcours à la hussarde qui nous rappèlerait presque le bon temps de la III° République ! Ce n'est plus de la discrimination positive, c'est du favoritisme exacerbé ! pas sûr que cela redonne le goût du travail aux français car à aucun moment dans sa carrière il n'est fait état de la qualité de son travail à elle, il est juste question de ses rencontres opportunes et des portes qui lui ont été généreusement ouvertes alors qu'elles se referment à tant d'autres même plus méritants.

"Copiner plus pour progresser plus" est donc le vrai slogan de notre vie politique assez éloigné du travailler plus pour gagner plus qu'on veut nous imposer. Normal qu'elle reçoive quelques retours de manivelle d'une progression trés partisane et peu populaire.

Ce n'est pas Arno Klarsfeld qui dira le contraire, lui aussi issu de cette école du pistonnage, bien que battu aux dernières législatives dans une circonscription de droite, il rebondit, avec quelle légitimité ?, conseiller du président Sarkozy à l'Elysée. Superbe !

"L' obéissance à un homme (ou une femme) dont l' autorité n'est pas illuminée de légitimité, c'est un cauchemar" confiait… Simone Veil dans La pesanteur et la Grâce. Pourrait elle nous éclaircir sur la situation de sa petite protégée ?

7 réflexions sur « Politique – Rachida Dati victime d’un succès peu mérité ? »

  1. Bravo Eric, c’est un article que j’aurais aimé écrire! Je me méfiais un peu de ce qui en serait dit.

    Ce n’est en effet pas du racisme que de constater qu’elle a été pistonnée, et que la politique est une petit monde clos. Ce n’est pas du racisme de constater qu’elle est aussi un faire valoir, et qu’elle a été mise en avant dans le cadre de la discrimination positive.

    Il en est de même pour Fadela Amara et aussi pour Rama Yade, qui a tenu des propos qui me semble scandaleux auprès d’une radio africaine.

    Ce qui est amusant c’est que l’ancien secrétaire d’Etat pour les anciens combattants, Hamlaoui Mekachera (ortho?) méritait vraiment sa place! Et il ne suscitait pas de telles critiques, parce qu’il était plus que respectable, et ne se mettait pas en avant, ne parlait pas plus de lui et de son parcours.

  2. Sceptique
    Comment dire, je ne partage pas l’enthousiasme de Blaise sur la qualité de l’article.
    Rachida Dati a très vite compris que le fonctionnement d’une carrière était très souvent appuyé par un réseau approprié. Elle en a fait son atout majeur dans son ascension.
    Qu’a t-elle fait d’autre que d’utiliser les rouages d’un système qu’il serait naïf de nier, y compris en dehors du milieu politique?
    Le système de cooptation pour les postes en entreprises ne consiste pas à autre chose que d’être recommandé par connaissance. Et à candidature égales, on préfère toujours quelqu’un de « recommandé »: préférez-vous un plombier ou une baby sitter sorti de nulle part ou celui ou celle que votre voisin ou soeur vous recommande?
    De là à dire que sa carrière repose exclusivement sur son carnet d’adresse, c’est un raccourci un peu léger: le réseau fonctionne, si et seulement si vous êtes « recommandable », comprendre compétent. ET si vous vous appuyez sur ses « médicocres » résultats scolaires pour appuyer votre argumentation sur son illégitimité à son poste, c’est bien mal connaître le rapport entre l’expérience professionnelle et le bagage universitaire de départ.

    Les réseaux fonctionnent depuis toujours

  3. Aurélie a bien sûr raison, et je comprends très bien ces arguments qui sont tout à fait appropriés. Et cependant il me semble qu’au plus haut niveau de l’Etat, ces considérations devraient être écartées.

    Avez-vous vu ce film avec Gabin, « le Président »? Dedans le président à affaire à un membre de sa famille, dans une affaire politique, et il le remet en place parce qu’il n’a pas su faire en fonction de l’intéret de la France.

    Il ne me semble pas qu’il est dans l’intéret de la France de mettre en place des ministres parce qu’ils sont bien copains avec le président. Il ne me semble pas qu’il est dans l’intéret de la France de mettre par démagogie au gouvernement une femme qui parle comme une poissonnière.

    Je n’ai rien contre toutes ces personnes, et je me moque de la couleur politique!

  4. les réseaux
    je pense que c’est un peu facile de tout justifier pas « les réseaux fonctionnent depuis toujours ». La question n’est pas là, la question est « fonctionnent ils bien, sont ils efficaces, pertinents ? »
    D’autres ont dit avant vous qu’ils préféraient leur fils à leur cousin, leur cousin à leur voisin… je ne vois pas le rapport entre favoritisme et compétence. Etre recommandable c’est être compétent ? fichtre non, être recommandable, c’est aller dans le bon sens partager les mêmes idées, rendre des services, permettre à un système de perdurer.
    On accuse la France d’être sclérosée, incapable de se réformer, et si vos réseaux en étaient responsables qui, en se cooptant, installent l’immobilisme ?

  5. @eric
    Je n’ai jamais dit qu’être recommandable c’était être compétent. J’ai qu’on n’était recommandable, dans le sens de potentiellement recommandé » que si l’on était compétent. Merci de ne pas déformer mes propos.

  6. Un peu de culture les gens !
    « L’ obéissance à un homme (ou une femme) dont l’ autorité n’est pas illuminée de légitimité, c’est un cauchemar »
    Simplement pour dire que la Pesanteur et la grace est de Simone Weil (avec un W) : philosophe sublime morte en 1943 et non Simone Veil… Bref !

  7. le piston non, non, non!
    Pour malheureusement confirmer ce que dit eric, je peut vous dire que j’ai déjà travaillé dans une grande entreprise privée ou après un changement de directeur régional les personnes « recommandables » étaient très nombreuses :).
    Résultat: on avait l’impression de vivre dans un ministère après un changement de gouvernement et tout l’ancien personnel fut poussé a grand coup de pieds vers le porte.
    Rapidement arrivèrent les copains des copains et la de tant de compétences je fus éblouit ^^, des minables par wagon dont même un qui finit par me confier qu’il n’avait aucunes compétences pour le poste
    qu’il occupait, qu’il avait pendant toute sa carrière utilisé son réseau pour gagner de gros salaires et avoir de très bon postes.
    Il m’expliquât aussi que si on lui trouvait des supers postes a chaque fois malgré qu’il ne fasse jamais rien de son travail c’était parce que ces dirigeants le connaissait bien et que sa leurs permettaient de verrouiller tout les postes clé pour pouvoir contrôler tout selon leur volonté.
    Bizarrement malgré l’envie de vomir et tout casser que j’avais eu a l’époque, je le remercie de m’avoir fais prendre conscience de la triste réalité.
    Pour ce qui est de rachida dati ,je ne la connait pas personnellement donc dur de la juger, mais il faut dire que j’ai déjà lu son C.V. publié sur le net et si c’est le vrai je doit dire que c’est hallucinant, elle réussit en si peut de temps a obtenir des diplômes que même un surdoué ne pourrait pas obtenir en suivant le cursus normal, elle viens d’une famille qui si j’ai bien compris qui est modeste mais qui lui payent une bonne école privé, à 14 ans elle travaille déjà (Légal a cet âge ??), a 16 ans elle est déjà aide soignante (elle a commencé ses études d’aide soignante très jeunes car je croyais qu’il fallait un diplôme pour exercer se métier), elle rencontre les personnes les plus importantes sur sa route et évidement ils lui en sont tellement reconnaissant qu’il sortent a chaque fois la baguette magique sans aucun retour bien sur (ah ces politiciens et ces hommes d’affaires tout des saints).
    Bref, elle est certainement extra terrestre ou elle a des pouvoirs , je vais finir par croire au miracles les plus fous.

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