Le Tour de France fêtera sa centième édition cette année. Pour marquer le coup, les organisateurs veulent quelque chose d’exceptionnel : le départ donné sur l’île de beauté, ça ne s’est jamais fait, les Champs-Elysées en nocturne, ça devrait être original et spectaculaire mais l’idée de gravir l’Alpe d’Huez deux fois dans la même étape n’est pas du goût de tout le monde. Certains journalistes pensent que ce n’est pas raisonnable et pour tout dire trop difficile.

En effet, le fait de durcir la course pourrait bien contraindre certains coureurs à avoir recours à des produits illicites. Christian Prudhomme balaye d’un revers de main cet argument. Pour lui, le col de l’Alpe d’Huez n’est pas si difficile, c’est un des moments forts du Tour mais escalader la Croix de Fer, le Télégraphe et le Galibier dans la foulée est autrement plus harassant. Il a peut-être raison mais on constate que le Tour 2013 sera plus dur que son devancier. On peut penser que les grimpeurs seront à leur avantage avec trois cols en plus mais moins de contre-la-montre. Parmi les difficultés notoires, le Mont Ventoux du côté le plus difficile a de quoi impressionner les mauvais grimpeurs.

Malgré la volonté des organisateurs de la Grande Boucle de combattre le dopage, on est obligé de constater que c’est un échec cuisant. Combien de vainqueurs ont gardé leur couronne depuis 20 ans. Le Tour de France, la plus belle course cycliste du Monde mais la course sans vainqueur. 

A quoi bon s’entêter à proposer des parcours plus difficiles chaque année ? Le public aime les exploits mais on a eu tort de croire que les champions cyclistes étaient des extraterrestres, des surhommes. Il y a longtemps que les observateurs disent qu’on ne peut pas faire ça « en buvant de l’eau minérale ». Même Gérard Holtz reconnait que les commentateurs et les suiveurs ne croient plus en un « Tour propre ». Si ceux qui sont payés pour faire la promotion d’un sport n’y croient pas, où va-t-on ? L’affaire Armstrong a fait beaucoup de mal au cyclisme car si le Texan a reconnu sa faute, rappelons qu’il ne s’est jamais fait prendre.

L’erreur de Christian Prudhomme, c’est de penser que si le Tour est moins difficile, il sera moins intéressant et par conséquent moins suivi par les spectateurs.