Il meurt lentement…

Celui qui ne voyage pas,
Celui qui ne lit pas,
Celui qui n'écoute pas de musique,
Celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.

Il meurt lentement…


Celui qui devient esclave de l'habitude
Refaisant tous les jours les mêmes chemins,
Celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements,
Ou qui ne parle jamais à un inconnu.

Il meurt lentement…

Celui qui évite la passion et son tourbillon d'émotions, celles
qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les coeurs blessés.

Il meurt lentement…

Celui qui ne change pas de cap lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
Celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves
Celui qui pas une seule fois dans sa vie, n'a fui les conseils sensés.


Vis maintenant ; risque-toi aujourd'hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d'être heureux !


Texte de
Pablo Neruda

Chers amis lecteurs,

Ce poème évoque en moi les réflexions suivantes  que je vous soumets :

La mort n' est jamais subite : elle vient à petits pas quand on refuse le pari difficile de la vraie vie à conquérir; mais pour vous, la vraie vie, c est quoi ?

La lecture, la musique sont des voyages de l´esprit. Mais nombre de lectures et de musiques sont aujourd'hui des moyens de propagande qui servent des êtres animés par la haine. Quelles peuvent être les conditions du " voyage " qui offrent un véritable dépassement de soi, et non qui enferment dans un carcan de certitudes mortifères ?

Changer ses repères, parler à un inconnu n' est-ce pas en premier lieu accepter de se tourner vers le mystère qui nous traverse ? N est-ce pas là aussi la fameuse sortie d´Egypte, ce qui nous enserre dans une voie sans issue ? Quel en est le prix ?

 

La passion est-elle bonne pour l´homme ? Ne suppose t'elle pas un certain aveuglement , un emballement excessif qui déséquilibre son regard ? Le travail difficile sur soi ne suppose t -il pas de transformer nos passions  en armes de lumière ? Suis-je la seule à me méfier des passions ? Et l´Amour n' est-il pas davantage une quiétude sereine et apaisante ?

Prendre des risques pour réaliser ses rêves, et changer de cap : oui incontestablement , voilà bien un chemin à pratiquer parce que la vie est justement dans ce risque à réaliser ce qui nous porte et vit dans notre coeur. Je suis heureuse d´avoir réaliser le mien : il vivait en moi depuis 4.000 ans.

Enfin, réparer les coeurs blessés , y a t-il là un souci de l´Autre plus essentiel que de porter une parole apaisante et de caresser du regard ceux qui souffrent ? Y a t-il de plaisir plus désintéressé que celui qui consiste à rendre le sourire et l´espoir, juste avec des mots, qui enfin, retrouvent leurs lumières ?

Bien à vous