Malgré les risques de scandale, à cause de « la complexité de sa vie sexuelle », qu’une nouvelle « drague lourde », – anodinement requalifiée « frasque » par ses amis et ses communicants -, de Dominique Strauss-Khan pouvait déclencher à tout instant, un responsable du parti Socialiste ayant déclaré à un journaliste de France Soir, – ses propos étant retranscrits dans les colonnes de ce quotidien le 18 Juin 2011(1) – : « Dominique, sorte de funambule aux nerfs d’acier et à la prodigieuse intelligence, constitue en fait une bombe à retardement qui peut exploser à tout moment… », ses communicants préféraient faire la chasse aux écrits « non autorisés » et ressassaient les vieilles affaires politico-financières du début des années 2000 pour lesquelles il avait été poursuivi :

– le dossier de la Mutuelle Nationale des Étudiants de France et sa relaxe finale, le 7 Novembre 2001, des délits de « faux et usage de faux » ponctués par une rémunération, – assise sur des documents manifestement antidatés, dont une facture datée de 1994 alors qu’elle avait été rédigée en 1995, laissant entrevoir une affaire de fausses factures destinées à « couvrir » un emploi fictif -, de 603.000 francs perçue en Février 1997 ;

le salaire de sa secrétaire, Evelyne Duval, en 1993, payé par une filiale suisse de la société pétrolière Elf Aquitaine International, pour un montant total de 192.000 francs, et sa mise en examen pour « complicité et recel d’abus de biens sociaux » et, tenu secret(2), « en tant que ministre de l’Industrie et du Commerce extérieur de 1991 à 1993, Dominique Strauss-Kahn s’était intéressé à plusieurs dossiers chers à l’équipe de Le Floch-Prigent : celui du financement de l’industriel Maurice Bidermann,point de départ de l’instruction -, et aussi celui des ventes d’armes à Taiwann dont on sait que Sirven espérait puiser d’importantes commissions– », affaire se concluant par un non lieu prononcé le 2 Octobre 2001 par le juge d’instruction Eva Joly ;

sa curieuse détention, – Dominique Strauss-Kahn en étant le dernier détenteur connu -, de la fameuse cassette Méry, illustrant le financement illégal du Rassemblement Pour la République, – le RPR -, non remise à l’autorité judiciaire et l’ordonnance de non-lieu prononcée le 19 avril 2002 ;

– et enfin, même si quelque part liée aux tribulations de la cassette Méry, l’arrangement fiscal,Dominique Strauss-Khan étant à ce moment-là Ministre des finances -, ramené de 260 millions à 43 millions, sur le dossier du couturier Karl Lagerfeld laissant transparaitre de forts soupçons de « corruption passive » et de « concussion », le fait pour un responsable public d’accorder des exonérations indues , passibles de la Cour de justice de la République mais le 28 juin 2001, la Cour de cassation estimant que, par « manque d’indices », l’état du dossier ne justifiait pas la saisine de la CJR.

 

Mais a-t-on connaissance, par les médias, de l’affaire Christian Basano(3), – expert-comptable diplômé et ancien commissaire aux comptes -, qui a été victime d’usurpation d’identité, faux et usage de faux, vol et recels dans l’affaire dite KUWAIT Gate, de 1991 à ce jour ? « Dominique Strauss-Kahn mis en cause devant le TGI de Paris pour son implication dans une escroquerie internationale à 22 milliards de dollars : Le 20 septembre 2010, Maître Dominique Kounkou, avocat de Christian Basano, assignait l’Agent Judiciaire du Trésor pour faute lourde de l’État devant le TGI de Paris, dans une affaire complexe d’escroquerie internationale, dans laquelle M. Dominique Strauss-Kahn fut un acteur particulièrement impliqué comme Ministre de l’Industrie du gouvernement Cresson en 1991. »

A cet effet, une enquête approfondie a dû, en toute raison de cause et toute normalité, être diligentée par ce Tribunal. Est-elle toujours en cours ? A-t-elle été, au moins, diligentée ? Et une audience devait se tenir le 16 Mars 2011 ? Les conclusions en réponse de l’Agent Judiciaire du Trésor, dans cette affaire, devaient y être déposées… Pour mieux la rendre compréhensible, quelques repaires(4), dans cette affaire, sont à noter :

– « En 1991, Monsieur Basano travaille, avec le Koweït, sur un projet d’extinction des puits de pétrole en feu, suite à la guerre du Golfe, dont le concepteur est Monsieur Joseph Ferrayé… qui a déposé, à cet effet trois brevets, auprès de l’INPI, les 11 avril 1991, 16 avril 1991 et 2 mai 1991… » :

– « Le 14 juin 1991, Monsieur Christian Basano et ses associés envoient un devis au directeur de Kuwait Bank pour un montant de 22 milliards de dollars américains. Maître Motu, célèbre notaire de nationalité suisse, légalisera des comptes pour 23.005.341.300 dollars américains, le 16 novembre 1995. » :

– « En Août 1995, Monsieur Levavasseur, ancien agent de la DST, informe Monsieur Basano que celui-ci est titulaire de plusieurs comptes sur les livres des banques étrangères sur lesquels ont transité plus de 8 milliards de dollars américains, dont il a été désigné Ayant Droit Économique Réel » ;

– et d’autant plus étrange que « Les virements ont été effectués à partir d’un contrat légalisé par l’Ambassade de France, signé entre une société P.B.E. OIL, – dont Christian Basano y est désigné comme associé, shareholder -, et le Ministère des Affaires Étrangères du Koweït. Une vraie fausse société qui, selon Infogreffe, a cessé toute activité le 7 avril 1989. »

 

lettre DSK

 

Entre temps, le 26 juillet 1991, Dominique Strauss-Kahn, à l’époque des faits Ministre délégué à l’Industrie et au Commerce Extérieur du gouvernement de Madame Edith Cresson, « écrivait à Monsieur Hammoud Abdallah Al Raqbah, Ministre du pétrole de l’Émirat du Koweït, une lettre qui engageait l’État français et dans laquelle il recommandait l’Agence Horwell », une filiale de l’Institut Français du Pétrole placé sous autorité du Ministère de l’Industrie et du Commerce Extérieur, une filiale contrôlée à 33% par la holding Isis contrôlée par l’I.FP. à 60%, une filiale « qui s’était emparée du marché et qui a exploité, sans licence, les procédés brevetés par le mandant de Monsieur Basano, l’inventeur Joseph Ferrayé. »

Il est à remarquer que « le détournement, par l’Agence Horwell, des brevets enregistrés à l’INPI… », dans cette affaire de faits de déni de justice et de faute lourde de l’État, d’usurpation d’identité, de faux et usage de faux, de vol et recels et d’escroquerie internationale, « …a été particulièrement facilité par le Décret n° 91-432 du 13 mai 1991, signé Michel Rocard, Premier Ministre, qui a mis l’INPI sous l’autorité directe du Ministre de l’Industrie qui était Dominique Strauss-Kahn. »

L’Assignation devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, du 20 septembre 2010, précise, en outre, que « plusieurs procédures ont été entreprises par Monsieur Basano, notamment une plainte déposée le 5 mai 2008 par-devant Monsieur le Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Paris, classées sans suite… », et que « plusieurs courriers ont été expédiés aux Ministres de finances et d’Economie respectifs, sans aucune réponse consistante. »

 

Il est à savoir que le 31 Octobre 2008, dans le cadre de cette affaire, Dominique Strauss-Kahn avait annoncé qu’il avait l’intention de « Poursuivre judiciairement avec détermination ceux qui relaieraient des rumeurs malveillantes » à son encontre...

Il est à savoir, qu’en 1999, en sa qualité de ministre de l’Économie et des Finances dans le gouvernement de Lionel Jospin, Dominique Strauss-Khan était intervenu pour déstabiliser et abattre Christian Basano en ordonnant sa radiation du Tableau de l’Ordre des Experts-Comptables, d’une part, et, d’autre part, à son encontre, un contrôle fiscal …!

Il est à savoir, qu’en sa qualité de mari d’Anne Sainclair, – de 1997 à 2001 directrice générale de e-TF1,la filiale internet du groupe, puis vice-présidente -, il a fait annuler le reportage sur l’extinction des puits de pétrole en feu au Koweït, réalisé par Bernard Nicolas(5) et pré-enregistré, dans l’émission « Sans Aucun Doute », du 12 mai 2000, présentée par Julien Courbet.

 

Alors que penser de la déclaration de Dominique Strauss-Khan, au cours d’un déjeuner avec des journalistes de Libération, le 28 Avril 2011, qui se posait en victime en imaginant un coup monté par ses adversaires politiques : « le fric, les femmes et ma judéité… » et de la précision donnée par Libération « Dominique Strauss-Kahn évoque l’hypothèse d’une machination autour d’un viol pouvant être montée contre lui… Dominique Strauss-Kahn se met à imaginer une femme violée dans un parking et à qui on promettrait 500.000 ou un million d’euros pour inventer une telle histoire… », d’une part, et, d’autre part, de la survenue de l’affaire Nafisstou Diallo ?

Ne serait-ce pas une auto-machination, dans la crainte où l’affaire exploserait au grand jour dans le corps de la campagne électorale, pour se soustraire aux Primaires du Parti Socialiste et à la course à l’investiture en vue de la présidentielle de 2012 ? La question ne peut que se poser…

 

Notes.

 

(1) « Dominique Strauss-Khan : Ses amis redoutaient le pire , Yvan Stefanovitch, France Soir du 18 Juin 2011.

(2) « Un pot-pourri de 44 noms liés au tiroir-caisse d’Elf. »,Laske Karl,Libération du 24 Novembre 1999.

« Vente de frégates à Taiwan: la Suisse accorde l’entraide judiciaire. Le juge d’instruction fédéral rend trois décisions de clôture », Communiqué de l’Office fédéral de la justice, du 8 Décembre 2003, précisant « En 1991, la société française Thomson a conclu avec Taiwan un contrat portant sur la vente de six frégates pour un prix d’environ 2,5 milliards de dollars. Une clause du contrat interdisait formellement le versement de toute commission mais la majoration substantielle du prix facturé a fait soupçonner les autorités taiwanaises d’un cas grave de corruption internationale. Le 6 novembre 2001, dans le cadre d’une procédure pénale ouverte pour escroquerie, blanchiment d’argent et corruption, ces autorités ont adressé à la Suisse une demande d’entraide judiciaire. »

« DCNS soupçonné d’espionnage et de corruption. », Elisabeth Studer, le blog finance, du 27 février 2008.

(3) « Strauss-Kahn mis en cause devant le TGI de Paris pour son implication dans une escroquerie internationale à 22 milliards de dollars. », Communiqué de presse. Média libre.eu, du 21 février 2011

(4) « Assignation devant le Tribunal de Grande Instance de Paris », du 20 septembre 2010, extraits.

(5) Extrait du livre « Le Rapport OMERTA 2002. » Sophie Coignard y interroge Bernard Nicolas, journaliste qui était présent sur le plateau de l’émission du 12 mai 2000 :

page 261 : « Vous avez déjà été victime de censure dans l’exercice de votre métier ?

– Plusieurs fois. Dès lors qu’il était question de personnage politique de premier plan, les ennuis commençaient à TF1… Une fois, j’avais fait un reportage sur une histoire politico-financière compliquée qui devait passer dans l’émission de Julien Courbet Sans Aucun Doute, Tout est possible. Dans la journée, une autopublicité annonce le thème de mon enquête. La direction de TF1 s’inquiète : cette affaire peut-elle être gênante pour Dominique Strauss-Khan ?…..J’étais interloqué : rien n’indiquait dans mon enquête que DSK fût mêlé en quoi que ce soit à cette affaire. Soit on se trompait en haut lieu, soit on en savait plus long que moi… »

 

Suite de l’article : « Plus pourri que moi, je meurs… », Acte X : Femmes, vieilles affaires et communicants 5

 

Précédents articles concernant le même sujet :

« Plus pourri que moi, je meurs… »

« Plus pourri que moi, je meurs… » Acte II : Les politiques, la justice et les think thanks 1.

« Plus pourri que moi, je meurs… », Acte III : Les politiques, la justice et les think thanks 2.

« Plus pourri que moi, je meurs… », Acte IV : Les politiques, la justice et les think thanks 3.

« Plus pourri que moi, je meurs… », Acte V : Les politiques, la justice et les think thanks 4.

« Plus pourri que moi, je meurs… », Acte VI : Femmes, vieilles affaires et communicants 1

« Plus pourri que moi, je meurs… », Acte VII : Femmes, vieilles affaires et communicants 2

« Plus pourri que moi, je meurs… », Acte VIII : Femmes, vieilles affaires et communicants 3