La France s’apprête à se prononcer pour l’interdiction du commerce international du thon rouge. Pour le véritable thon rouge de Méditerranée, servi à Tokyo, luisant de graisse, parfumé aux embruns et fondant sur la langue, les Japonais sont prêts à dépenser des centaines d’euros.

Une folie qui ressemble à celle du caviar et qui pourrait avoir pour effet la disparition du thon rouge. Dans quelques jours, on assistera à la ruée des milliers de thoniers vers « l’or rouge ».

Les scientifiques ont appelé à limiter à 15 000 tonnes, mais cette limite sera largement dépassée : 28 500 tonnes sont décrétées par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique. On sait qu’avec la pêche illégale, on va monter à 50 000 tonnes.

 Les Français et les Italiens utilisent les thoniers senneurs bardés d’électronique qui enferment leurs proies dans un filet, la senne. Les thons sont vendus vivants à des fermes qui les engraissent durant plusieurs mois avant leur départ pour le Japon.

La France a été la première nation, l’an dernier, à déclarer à Bruxelles un dépassement de quotas. Celui-ci sera intégralement remboursé par des réductions de pêche étalées sur trois ans. Un bel effort, mais à quoi bon si les Français sont les seuls à se sacrifier.

L’Iccat et l’UE semblent enfin décidées à faire respecter la loi. Elles ont rassemblé une force de contrôle comprenant 16 avions, 49 navires et 50 inspecteurs à terre.

Greenpeace enverra un de ses navires sur place et Oceana projette d’acquérir un second bâtiment de 42 mètres, le « Marviva Med », pour surveiller les thoniers.

Greenpeace  exige un moratoire de trois à cinq ans de la pêche.

Encore une fois les intérêts économiques vont à l’encontre de la protection de la nature. La solution n’est pas simple ; pour les pêcheurs, c’est leur gagne-pain et quand ils font un effort, ils voient les autres passer outre.

Enfin, quand il y en aura plus, il faudra bien s’en passer !