nous n’en sortirons pas !


L’INSEE vient de publier que 13,5 % de Français en 2009 vivent en dessous du seuil de pauvreté fixé à 60 % du niveau médian de 19.080 € annuels soit 954 € mensuels. Cela représente 8,2 millions de personnes ce qui fait écrire par l’INSEE que le taux de pauvreté s’est accru de 0,5 points entre 2008 et 2009, voir 8 millions de pauvres presque, publié en octobre 2010 sur une publication de l’INSEE du 18 juillet. En 2008 le niveau médian était de 19.000 € annuels ce qui donnait 949 € par mois comme seuil de pauvreté. Il touchait en 2008 13 % de la population. Le nouveau seuil est de 5 euros plus élevé ! Seulement les 10% de personnes les plus modestes n’ont qu’un revenu inférieur ou égal à 867,5 € par mois, tandis que les 10 % de personnes les plus aisées ont un revenu supérieur ou égal à 2986,7 € par mois soit, pour ce seuil, 3,44 fois plus. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Ce revenu ne dit rien sur ceux qui gagnent des millions d’euros dans le haut de ces 10 %.

L’INSEE analyse les revenus par tranches dénommées déciles qui vont de D1 à D10. Le revenu de 2986,7 € mensuel représente le chiffre du dernier décille D9, c’est à dire le niveau de revenu à partir duquel les revenus lui sont supérieurs. De même le décile D1 donne le revenu de la première tranche à partir duquel les autres revenus lui sont inférieurs. Le niveau du décille D1 de 867,5 € mensuels est bien en dessous du seuil de pauvreté. En conséquence, il y a des revenus très en dessous de 867,5 € comme il y a des revenus très au dessus de 2986,7 €/mois.

L’INSEE parle en unité de consommation, c’est le revenu du ménage par le nombre d’unités de consommation. Par exemple un enfant de 14 ans ou plus représente 0,5 UC et les enfants de moins de 14 ans 0,3 UC. Le premier adulte représente 1 UC. Un ménage avec deux enfants de 14 et 12 ans représente 2,8 UC.

En 2009 le premier décile D1 était en baisse de 1,1 % par rapport à 2008, alors que pour les quatre premiers D1 à D4 l’évolution annuelle sur la période 2005- 2008 était d’environ + 2,2 %. Entre 2008 et 2009 la tendance s’inverse en euros constants pour ces quatre premiers décilles, et la baisse est plus marquée pour D1, ce qui montre que la pauvreté a augmenté. Par contre D9 a crû de 0,7 % par rapport à 2008 marquant un ralentissement de la progression de ce décille mais montrant tout de même une augmentation qui signifie que les plus aisés ont vu leurs revenu augmenter et que les plus pauvres ont vu leurs conditions de vie se détériorer.

La dégradation du niveau de vie des plus pauvres a été atténuée par les prestations sociales qui ont augmentées pour le premier décille D1 de 36,3 % à 39,3 %, ce qui montre qu’elles sont utiles malgré les propos de Laurent Vauquiez dénonçant «le cancer» de l’assistanat en France. Les deux primes la première de 150 euros au titre de l’allocation de rentrée scolaire, ARS, et la seconde de 200 euros, dite «prime de solidarité active», au titre du revenu minimum d’insertion, RMI, de l’allocation parent isolé, API, ou d’une aide au logement ont été utiles à ce niveau de revenu. En outre le RSA mis en place en juin 2009 couvre un champ plus large que le RMI et l’API. Il apporte bien entendu un complément à ceux qui sont faiblement rémunérés.

Sarkozy en visite dans les Vosges, alors que s’ouvrait à Marseille le campus de l’UMP, autre nom pour université d’été, a choisi une PME de Sainte-Marguerite, près de Saint-Dié, dans une région pauvre touchée par le chômage, pour défendre sa politique de l’emploi. Sa méthode contre un chômage, une pincée de contrats aidés supplémentaires et, surtout, une bonne dose de blablablas. «Clairement, les chiffres ne sont pas bons», a-t-il concédé lors d’une table ronde. «Comment pourraient-ils l’être dans le contexte de la crise économique et financière mondiale ?» Lui, qui tout au long de sa carrière à dénoncé l’assistanat ! Il faut le faire, et dire que ces gens misent sur sa crédibilité ! Il a donc annoncé le déblocage de 20.000 contrat supplémentaires d’ici la fin de l’année pour contrer la remontée du chômage, au diable la dette, on a encore de l’argent !

Le chômage accentué par la crise est donné comme facteur par l’INSEE sur l’accroissement de la pauvreté. Certes, mais ce n’est pas le seul, il y a des personnes qui travaillent et qui sont pauvres voire très pauvres avec un salaire de misère ne pouvant avoir un logement, et qui dorment dans leur voiture, voir Ceux qui dorment dans leur voiture. Il y a les familles monoparentales une femme avec des enfants dans des taudis, la vraie misère quoi ! Il y a ceux qui ne sont plus indemnisés par le chômage RMIstes, RSA. Le revenu de solidarité active en 2011 est pour une personne seule de 466,99 € et pour un couple de 700,49 € et le RSA 467 € et pour un couple de 700 € sans aide au logement. Ces allocations permettent de ne pas mourir et donnent une bonne conscience aux gouvernants qu’ils soient de droite ou de gauche qui n’ont pu depuis bien longtemps juguler cette pauvreté.

Le chômage a bon dos. Il est ce que nous avons voulu qu’il soit, c’est à dire la conséquence de notre évolution technologique qui a bouleversé et bouleverse encore les conditions sociales du travail. La robotisation, l’informatisation, la cybernétique avec l’apparition du transistor sont en quelques sortes les causes originelles de ce bouleversement donc du chômage. Combien d’emplois ont été perdus à cause de ces nouvelles technologies, énormément. Combien de métiers n’existent plus beaucoup ! L’informatique à fait le vide dans les banques, administrations, et ailleurs. Dans l’industrie la conception assistée par ordinateur à fait le vide dans les bureaux d’études, et dans les usines, la robotisation à fait que, nombreuses sont celles qui n’ont presque plus d’ouvriers ! On met au point un nouvel avion en quelques années alors qu’avant il fallait une décennie, les calculs par éléments finis permettent avec assurance d’aller plus vite, plus sur, et moins cher. Cette évolution a mis sur le carreau un monde énorme et pas seulement chez-nous.

Eurostat donne pour les 16 pays de la zone euro un taux de chômage de 10% en juillet 2011. Il était de 9,9 % en mai 2011. La France est à 9%, l’Italie à 8 %, l’Espagne à 21,2 %, l’Irlande à 14,5 % l’Allemagne avec l’ancienne RDA à 6,1 %, la Belgique à 7,5 %, le Portugal à 12,3 %, le Luxembourg à 4,6 %, les Pays-Bas à 4,3 %, la Pologne à 9,4 %, le Royaume-Unis n’est pas donné mais en mai il était de 7,8 %.

Ceux qui n’ont pu suivre l’évolution sont devenus chômeurs, puis RMIstes. Il faut bien comprendre que notre industrie ne pouvait faire face à la concurrence des marchés si elle ne se modernisait pas. De plus, une machine ne revendique pas, elle peut marcher jour et nuit avec peu de personne, un ensemble de facteurs qui ni la droite ni la gauche ne peuvent maîtriser. Si vous ajoutez à cela les délocalisations, la mondialisation des marchés, on voit bien que cette pauvreté n’est pas près d’être résorbée.

Je viens d’apprendre sur le site de Mediapart que Schneider Electric, qui est l’un des plus vieux groupes industriels Français, va se délocaliser partiellement à Hong Kong. Trois des sept directeurs généraux du groupe, ceux des ressources humaines, de la stratégie et des opérations industrielles, ont en effet quitté le siège Français, pour s’y installer. Le patron du groupe, Jean-Pascal Tricoire, va faire de même. Schneider électrique est le spécialiste mondial de la gestion d’énergie, c’est un mauvais coup pour notre pays ! La peur de payer trop d’impôts par la mauvaise gestion de ce gouvernement ?

De plus cette pauvreté se nourri elle-même, fabriquant des pauvres dont les conditions de vie ne permettent pas de recevoir un enseignement leur permettant d’affronter les difficultés économiques actuelles. Si l’on ajoute à cela, notre évolution démographique ou chaque année viennent sur le marché du travail plus de 500.000 jeunes on se rend compte de l’impossibilité de réduire cette pauvreté autrement qu’en la maintenant hors de l’eau.

Or, il est des pays qui ont un taux de chômage bas comme les Pays-Bas pourquoi ? Tout simplement par la concertation sociale entre patronat et les syndicats. Une réduction des salaires pour de l’emploi. Mais aussi le développement des emplois à temps partiels conjointement à la réduction du temps de travail, tout le contraire de ce que fait Sarkozy avec ses heures sup. Dans ce cadre, les 35 heures si décriées par des égoïstes, par le patronat et par la droite étaient une bonne chose qu’il convenait d’améliorer, voir l’article Les 35 heures.

Le pouvoir d’achat selon Nicolas Sarkozy.

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Dette publique déficit public, source Fil-info-France.

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Solde des administrations publiques en % du PIB, et dette publique en % du PIB.

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A cela, il convient d’ajouter puisque misère, dette et politique forment un tout, le contenu de la loi Pompidou-Giscard-Rothschild qui interdit dans l’article 123 de la loi n°73-7 du 03 janvier 1973 à l’État d’emprunter directement auprès de la Banque de France. C’est en empruntant sans intérêt ou presque auprès de la Banque de France, pour financer les investissements publics de la Nation, que l’État «battait» monnaie. Dorénavant, ce sera la prérogative des banques privées, qui comme leur nom l’indique, ne prêtent pas sans intérêt. Entre le 1er novembre 1993 et le 1er janvier 1994, la France renonce pour la première fois à sa constitution et à sa souveraineté et l’article 25 est abrogé au profit de l’article 104 du traité européen de Maastricht. Lors du rejet par référendum du projet de traité de constitution Européenne en 2005, l’article 104 du traité de Maastricht fut remplacé par l’article 123 du traité Européen de Lisbonne. Ce qui est extrêmement curieux c’est que cette loi qui fait la richesse des banques soit passée sous silence à la fois par la droite ce qui paraît logique, mais aussi par la gauche ce qui ne l’est pas !

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Le problème est que l’on ne connait pas le fond de la pensée de ceux qui ont faite et de ceux qui l’on maintenue. Il est certain, avant qu’elle soit adoptée, si mes souvenirs sont exacts, nous avions la manie de faire de l’argent, et la Banque de France battait monnaie comme l’on dit. C’était un cercle vicieux puisqu’il revenait à faire de notre monnaie, donc de notre argent une valeur qui se dévaluait à chaque fois par rapport à celle autres monnaies. On sait bien que la valeur d’une monnaie est une valeur relative dans l’équilibre mondial, elle dépend de celle des autres, et si nous produisons des billets sans richesse associée, la valeur de la monnaie qui en résulte est plus faible qu’avant ! C’était en fait une auto-dévaluation. Avec la BCE, il est possible de corriger l’effet d’enrichissement des banques dû à cette loi du 03 septembre 1973, puisque cette banque peut prêter à faible taux aux pays de la zone euro, cela tient à une décision politique des 27.

Sans partage de notre richesse point de salut ou alors nous deviendrons un pays en deux, d’un coté ceux qui vivent bien et de l’autre ceux qui attendront de recevoir l’aumône qu’ils voudront bien leur donner.

Le prochain article sera Sarko m’a tuer,