La crise alimentaire qui depuis plusieurs mois touche la planète a plongé les populations des pays riches dans désarroi le plus total, la hausse des prix des produits alimentaires ayant considérablement réduit le pouvoir d'achat de celles-ci. Tout le monde se plaint, et il y a de quoi, c'est vrai. Mais est-il possible de pleurer parce que le prix des pattes a augmenté de quelques centimes, alors que dans les pays en développement, ces hausses de prix sont beaucoup plus importantes, et touchent des populations extrêmement pauvres, qui ne peuvent manger à leur faim?

D'accord, une augmentation des prix des pattes ou de tout autre produit alimentaire de 10, 15 ou 20%, se voit dans notre budget. D'accord, nous ne souhaitons pas payer plus cher pour nous nourrir. D'accord, même dans nos pays la vie n'est pas facile tous les jours. D'accord, un euro est un euro. Mais en Afrique, en Asie, et bien ailleurs dans le monde, des populations entières meurent de faim à cause de ces hausses de prix.

Selon la FAO (Organisme de l'ONU luttant contre la faim dans le monde), ce sont 925 millions de personnes qui connaissaient la faim dans le monde en 2007, contre 850 millions un an auparavant. Et cela à cause des hausses de prix des produits alimentaires. En 2006 ces prix ont augmenté de 12%, en 2007 de 24% et sur les premiers mois de l'année 2008 seulement, de 50%. En trois ans cela représente une hausse de plus de 108%!!

Toujours d'après la FAO, il faudrait investir 30 milliards de dollars pour doubler la production alimentaire mondiale et éradiquer ce fléau qu'est la faim. 30 milliards c'est énorme et peu à la fois. En effet, quand on sait que les pays membres de l'OSCE subventionnent leur agriculture à hauteur de 376 milliards de dollars, ou que les dépenses d'armement s'élevaient à 1204 milliards en 2006, 30 "petits" milliards ce n'est rien.

Rappelons que d'ici à 2015 les pays riches avaient "prévu" de diminuer de moitié le nombre de personnes sous-alimenté. Sauf qu'avec la tendance actuelle, selon Jacques Diouf (Directeur Général de la FAO) cet objectif ne sera pas atteint avant 2150…